Dakarmidi – Aujourd’hui, en Gambie et partout ailleurs on peut se permettre de parler de l’ancien dictateur Yaya Jammeh. Après son départ forcé à la tête du pays pour s’exiler en Guinée Équatoriale, les populations peuvent maintenant déballer sur toutes les atrocités que celui-ci a pu commettre à l’endroit des gens.
Abubacar Saidy Khan jeune journaliste sous l’ère de Jammeh raconte son histoire. Les ennuis de ce jeune journaliste auraient commencé quand il a manifesté son indignation suite à l’exécution des 13 prisonniers en 2012 dont deux sénégalais, Tabara Samba et Djibril Ba. Il explique: » j’ai alors écrit à Yancoba Sonko, chef de la police, pour lui rappeler que ces exécutions ordonnées par Jammeh ne sont pas conformes avec les lois et règlements de la Gambie et que nous voulions organiser une manifestation. J’ai été arrêté puis libéré fautes de preuves le 27 octobre 2012″. A la suite de cette interpellation, il s’est exilé au Sénégal pour échapper à la machine répressive du dictateur.
Yaya Jammeh a même saisi l’État du Sénégal pour son extradition mais par bonheur pour Abubacar, le Sénégal n’a pas donné une suite favorable à cette demande. Par d’autres circuits on a essayé de faire comprendre aux services de renseignements sénégalais qu’il est un espion de Jammeh. « J’ai fait un mois et 7 jours à Rebeuss avant d’être libre encore une fois ».
Poursuivant son histoire, le journaliste raconte qu’après la chute du régime de Yaya Jammeh, il est rentré le 14 février 2017 « je suis rentré en Gambie où j’ai été bien reçu par ma famille, mes amis et mes collaborateurs » se réjouit le sieur Khan. Les choses ont beaucoup évolué entre temps avec l’arrivée de Barro mais, il confie qu » il n’y a pas de travail même s’il constate aussi que la liberté est une réalité tangible. « Dans le secteur de la presse les journalistes sont exploités et mal payés raison pour laquelle je me consacre à des émissions radio pour sensibiliser les gens sur leurs droits et leur devoirs » argue-t-il.
La Rédaction