Matam, le 20 Mars 2018
Objet : Dépôt de plainte contre l’Etat du Sénégal
Monsieur le Procureur de la République
Je, soussigné Monsieur Khassoum DIOP, demeurant au Quartier de SOUBALO à Matam, me vois contraint de porter plainte auprès de votre autorité contre l’Etat du Sénégal en raison des faits suivants :
Un Lundi matin, en Juin 2017, l’enfant Amadou Misbabou DIALLO, âgé seulement de 8 ans, a été retrouvé mort à Mbao Cité SDE. Son corps en état de décomposition avancé fut découvert dans une poubelle placée devant une maison par un vendeur qui rangeait ses marchandises.
Un autre enfant du nom de Serigne Fallou BA, agé de 7 ans et demi, a été égorgé à Touba au quartier Nguirane un matin d’un 24 Février 2018. Il fut un tout jeune écolier tué et sa tête emportée. Quelle froideur est ce meurtre à l’allure de sacrifice dans la ville sainte ! A l’intervalle de deux jours seulement, une autre enfant, Mariétou Doumbia écolière à l’établissement public Moussé Seck de Petit Mbao, a été retrouvée morte et abandonnée dans un tas d’ordures. Elle a été bâillonnée puis violée.
Et le plus abominable de tous ces crimes est survenu avant-hier au Quartier Gouye Mouride à Rufisque. Le bébé Serigne Fallou DIOP âgé de 2 ans et qui avait disparu depuis 3 jours a été retrouvé mort et enveloppé dans un sac à charbon abandonné dans un chantier.
Monsieur le Procureur, en vous rappelant tout ceci, je veux constater avec vous cette psychose générale qui a fini de s’installer dans notre société. Elle est résultante d’une recrudescence de séries de vols, viols et tueries sur nos enfants, les enfants de la nation du Sénégal. La situation est telle que nous vivons en ces temps qui courent une véritable tragédie nationale qui nous saisit, nous plonge dans une inquiétude accablante et nous laisse un grand espoir que notre indignation sera entendue.
Monsieur le Procureur, le silence assourdissant de l’Etat du Sénégal devant l’atrocité de tous ces crimes odieux perpétrés contre une couche très vulnérable surprend plus d’un. Un silence insolite voire complice qui viole les chartes fondamentales notre Constitution.
En AFFIRMANT son adhésion à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 et aux instruments internationaux adoptés par l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de l’Unité Africaine, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 Décembre 1948, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes du 18 Décembre 1979, la Convention relative aux Droits de l’Enfant du 20 Novembre 1989 et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples du 27 Juin 1981, l’Etat du Sénégal, par son mutisme et son inaction devant tous horreurs, VIOLE les libertés fondamentales des enfants telles que énumérées en ces lignes qui suivent :
Khassoum DIOP