Selon le consulat sénégalais à Paris, l’étudiante n’a communiqué aucun texte aux citoyens de son pays. La police n’a quant à elle pas eu connaissance d’un tel courrier. Si la piste criminelle est écartée, les raisons de sa disparition restent floues et l’enquête se poursuit.
« Toutes mes excuses pour tout le mal que je vous ai fait »: voilà comment débute une prétendue lettre attribuée à l’étudiante sénégalaise Diary Sow, portée disparue en France depuis le 4 janvier. Ce texte explique qu’elle a « décidé de tout foutre en l’air » car « la vie ce n’est pas seulement des notes et des devoirs ».
La « pression » et les « attentes » liées au brillant parcours scolaire de la « meilleure élève du Sénégal » sont avancées comme la raison de sa disparition dans ce courrier, partagé plus de 170 fois en quelques jours sur Facebook (1, 2, 3, 4), et évoqué par certains médias en ligne.
La jeune femme de 20 ans, étudiante en classe préparatoire au lycée Louis Le Grand, n’a plus donné de nouvelles depuis le 4 janvier. Une enquête policière est en cours et bien que sa disparition ne soit pas encore expliquée, la piste criminelle est actuellement écartée.
Une « rumeur »
« C’est encore une des tonnes de rumeurs qu’on a depuis trois jours, » a déclaré à l’AFP Zackaria Ba, community manager du consulat sénégalais à Paris. « Si l’on parle de message à destination du public qu’elle aurait écrit, il n’y a rien de tel. Je suis absolument formel. »
Plusieurs incohérences dans cette lettre, de fait, permettent de douter de son authenticité: l’étudiante sénégalaise s’y exprime en effet assez familièrement et parle parfois d’elle au masculin (« A vrai dire, c’est pas drôle. Je suis confus. »). Par ailleurs, son prénom est plusieurs fois mal orthographié (« Diarry la meilleure ! Diarry le génie ! »).
Interrogée par l’AFP, une source proche de l’enquête a indiqué n’avoir pas eu connaissance d’un tel courrier, mais a précisé que des vérifications étaient menées auprès de la personne qui a posté le premier message sur Facebook.
Le texte relayé sur les réseaux « ne provient pas d’une source sûre », a renchéri auprès de l’AFP Henry Sarr, président de l’association sénégalaise L’étudiant 221. « Nous invitons les gens à ne pas partager les fake news qui circulent et à attendre des informations officielles. »
Quant à son entourage proche, sollicité par l’AFP, il a choisi « de ne pas communiquer pour le moment ou démentir chaque fois toutes les rumeurs et toutes les fausses informations », a déclaré son parrain, Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’Assainissement sénégalais.
Fake news en série
La disparition de l’étudiante fait l’objet sur les réseaux sociaux de nombreuses fausses informations : certains internautes ont par exemple prétendu que Diary Sow avait été retrouvée par un journaliste, une déclaration finalement retirée par son auteur.
Zackaria Ba, du consulat sénégalais, estime que « la curiosité du public » est « compréhensible » mais condamne fermement les « médias qui, peut-être, inventent des informations ».