Les gendarmes du poste de brigade de Tivaouane Peulh ont constaté, avant-hier, le corps sans vie d’une femme non encore identifiée dans la bande des filaos de la commune. Mais, à la lisière des indices sur la scène de la tragédie, ça sent fortement la thèse du meurtre crapuleux. Celle-ci aurait été piégée, entraînée sur les lieux, puis sauvagement tuée au cours d’une violente dispute suivie de bagarre. Elle a été ensuite abandonnée sur les lieux par son ou ses bourreau(x).
La bande des filaos de Tivaouane Peulh a abrité, avant-hier, une cruelle tuerie d’une jeune femme, qui a été retrouvée dans un piteux état sur les lieux déserts, mais peu fréquentés par les habitants et autres individus de passage dans la zone, qui profitent de la quiétude des lieux, de la pureté de l’air et de l’ombre des filaos.
C’est aux environs de 15h que le corps sans vie de la dame a été découvert par des gens, qui ont aussitôt alerté les limiers du commissariat d’arrondissement de Malika ; croyant que les faits sont dans le secteur de compétence des policiers. Mais, après vérification, les flics découvrent que le drame a eu lieu dans le périmètre des gendarmes du poste de brigade de Tivaouane Peulh et les alertent. Ces derniers débarquent en toute urgence, délimitent les contours de la tragédie et procèdent au constat d’usage. Mais, vu la nature des indices et autres traces sur la scène de l’horreur, ils écartent la piste de la mort naturelle. Ils soupçonnent un meurtre et ouvrent une enquête préliminaire. Ils procèdent à des auditions sommaires à tout va et tentent de reconstituer le film de la boucherie.
La défunte a la nuque fracassée et une blessure au cou ; sa perruque trouvée à même le sol
Un constat visuel du corps sans vie de la jeune femme a permis aux pandores de relever quelques signes traumatiques, qui accréditent la thèse du meurtre avec violence. La défunte s’est retrouvée avec des plaies crâniennes ouvertes et la tête littéralement ensanglantée. Au point d’avoir des difficultés à voir le visage de la victime, puis éventuellement l’identifier. Les blessures se trouvent au niveau de la nuque et du cou. Sa perruque a été retrouvée à même le sol, non loin de son corps. Elle portait des habits et était couchée presque sur le dos ; les jambes étaient un peu écartées, l’une à moitié repliée et l’autre allongée par terre. Laissant peut-être penser qu’elle se débattait de toutes ses forces au sol avant de rendre le dernier soupir.
Du sang partout et des traces de lutte, elle a dû livrer bataille avec son bourreau
Des traces de lutte étaient visibles sur les lieux. Ce qui pourrait faire croire que la jeune femme a dû livrer bataille avec son ou ses bourreau(x), avant de rendre l’âme. La nature des blessures à la nuque et au cou conforte aussi que la victime a dû être projetée avec violence au sol, au cours de l’altercation. Et du sang a giclé et inondé les alentours immédiats. Beaucoup de sang frais a été trouvé sur les lieux. Et le corps n’était pas encore dans un état de décomposition. Autant de facteurs qui laissent dire que le meurtre s’est produit, avant-hier, en début d’après midi.
Des indices qui écartent la thèse d’une agression mortelle ; un rendez-vous galant suivi de viol raté ?
Outre les indices précités, les enquêteurs soupçonnent un rendez-vous galant ou plutôt une promenade avec une connaissance dans la bande des filaos, qui a mal tourné. D’autant que l’endroit inspire tellement la peur que la défunte ne pourrait s’y rendre toute seule. En termes plus clairs, elle a dû venir là-bas en compagnie de quelqu’un. Ainsi, le bourreau a-t-il voulu forcer la jeune femme à coucher avec lui ? Ou a-t-il eu un échange de propos durs avec elle, avant qu’une bagarre n’éclate ; une bagarre au cours de laquelle il l’a violemment projetée au sol, avant qu’elle ne se cogne la nuque contre un objet, qui lui fracassera mortellement le crâne ? Ce qui écarte de fait la thèse d’agression physique perpétrée par des inconnus dans la bande des filaos.
La victime, une étrangère ?
Aucune arrestation n’a été faite au moment où ces lignes étaient écrites. Le lieu du drame est situé en bordure de la nouvelle voie de dégagement nord (Vdn) de la commune, où se trouve une route qui quitte le rond-point faisant face à la station d’épuration, pour aller dans la bande des filaos de la localité. La victime est apparemment une métisse ou de nationalité étrangère, au regard de son teint hyper clair, mais surtout de son faciès et de ses traits caractéristiques.
Vieux Père NDIAYE
LES ECHOS