Dakarmidi- Au commencement un communiqué envoyé aux parents que la direction de l’institut Sainte Jeanne D’arc informe que le voile sera interdit dans l’école à partir de la rentrée de Septembre prochain. D’après le communiqué, cette décision est « conforme à ce qui a toujours été observé dans l’ensemble des établissements de la Congrégation à travers le monde (57 pays) et en particulier dans la province de l’Afrique de l’Ouest, composée du Sénégal, du Burkina-Fasso, du Niger et du Togo. »
Aussitôt rendu public, le communiqué a suscité de vive réactions sur les réseaux sociaux.
Après quelques heures un article publié sur un site révèle un autre communiqué venant cette fois ci de l’église qui précisait que compte tenu de tout cela, «il revient aux parents et aux élèves qui ont librement choisi ces établissements de se conformer aux exigences du règlement intérieur et aux objectifs du projet éducatif qui en découle»
Maintenant à qui la faute ?
Je voulais juste rappeler qu’au Sénégal, religions et croyances occupent une place importante dans la culture et la vie quotidienne du pays.
Le Sénégal est un pays où croyances et traditions se mêlent à la modernité avec une population selon l’étude de Wikipedia très majoritairement musulmane (94 %). Les chrétiens, principalement catholiques, représentent 5 %. Les croyances traditionnelles sont créditées de 1 %, mais sont aussi souvent pratiquées par les croyants d’autres religions.
Mais aussi le pays est réputé pour sa tolérance religieuse.
Le cousinage à plaisanterie et le dialogue islamo – chrétien rythment le quotidien de la population.
Ainsi tâchons nous de bien préserver cet acquis que nous envient nos compatriotes. Maintenant selon mon point de vue, je pense que c’est purement un faux débat de vouloir à s’énerver ou fustiger l’attitude de ces institutions religieuses qui ont leurs arguments par rapport à une telle interdiction qui peut être n’arrange pas les familles musulmanes dont leurs enfants y étudient.
Y ajouter aussi que quand des musulmans délaissent l’éducation et l’enseignement islamique pour envoyer leurs enfants à l’école catholique, je pense qu’ils ont intérêt à respecter les règles édictées comme l’explique l’église à travers ce communiqué qui stipule :
« En ces temps de doute né du renvoi d’élèves voilées de certains établissements privés catholiques, l’Eglise sort du silence dans lequel elle s’était plongée depuis. Lors de la messe commémorant la Toussaint, le curé de la Cathédrale de Dakar, abbé Augustin Ndiaye, a fait lecture d’un communiqué de presse signé du Service diocésain de l’information et de la communication qui indique la position de l’Eglise concernant ces cas de renvoi. Pour elle, «les établissements de l’enseignement catholique inscrivent leurs actions dans le cadre de la liberté publique d’enseignement consacrée par la Constitution sénégalaise et le droit international».
Mieux, souligne le communiqué, l’école catholique fait sienne l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui dispose : «Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun tant en public qu’en privé par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.» Et même s’il est vrai que l’enseignement catholique ne peut pas renoncer à la liberté de proposer le message et d’exposer les valeurs chrétiennes, il demeure selon le document «qu’exposer et proposer n’équivaut pas à imposer».
Toutefois, il est à préciser qu’autant l’école catholique est une structure civile, autant elle n’en demeure pas moins «une communauté chrétienne, ayant pour base un projet éducatif enraciné dans le Christ et son évangile».
Pour cette dernière raison, elle ne saurait tolérer les attitudes et comportements contraires au principe et à l’esprit de son projet éducatif. C’est le cas, note le communiqué en guise d’exemple, «d’élèves refusant de serrer la main de camarades de sexe opposé, refusant de s’asseoir à côté d’eux sur le même table-banc en classe ou sur le même banc dans la cour de récréation, refusant de faire la gymnastique dans la tenue de l’école sous prétexte de conviction religieuse, se regroupant et s’isolant dans la cour de récréation pour les mêmes raisons et refusant le port strict de l’uniforme de l’école toujours pour les mêmes raisons».
Des comportements qui, à en croire le Service diocésain de l’information et de la communication, sont en porte-à-faux avec les règles de discipline générale et sont préjudiciables au bon fonctionnement de tout établissement.
Par conséquent, «les auteurs doivent s’en prendre à eux-mêmes pour leurs attitudes et comportements d’auto ségrégation et d’auto exclusion ; de tenter par des comportements en inadéquation avec l’esprit de famille et d’ouverture, de freiner la promotion du vivre ensemble de l’école catholique».
Compte tenu de tout cela, «il revient aux parents et aux élèves qui ont librement choisi ces établissements de se conformer aux exigences du règlement intérieur et aux objectifs du projet éducatif qui en découle »
Peut être que l’état à sa part de responsabilité pour essayer de revoir certaines décisions venant de ces institutions mais dans tous les cas nous pensons que le débat dans les réseaux sociaux ou télévisions est loin de règler la situation.
Et nul n’est sans savoir que nous sommes dans un monde en pleine mutation avec la montée des courants religieux, idéologique et politique.
Last but not least je termine en rappelant cette citation Le bonheur, la tranquillité dans les deux mondes, n’est que le développement et l’application de ces deux mots : bienveillance envers ses amis, tolérance à l’égard de ses ennemis.
Proverbe persan ; Les proverbes et dictons persans (1822)
Si Dieu l’avez voulu, tous les hommes auraient la même religion, soyez donc tolérants
Le recueil d’apophtegmes et axiomes (1855)
Que Dieu veille sur le pays !!!