L’emploi des jeunes est une réelle problématique au Sénégal et au-delà, occasionnant le drame de l’immigration et son lot de morts dans le Méditerranéen ou dans l’océan. Longtemps politisée, la tragédie était attribuée à Macky. Sauf que 6 mois après son départ, le drame se poursuit. C’était donc pas lui le seul problème.
Macky Sall n’est pas resté inactif face au phénomène, beaucoup d’initiatives ont été menées sous son régime. Les domaines agricoles communautaires (DAC) ; le 3FPT ; la DER/FJ ; « Kheuyou Daw yi » entre autres programmes, ont été mis en place. Tous mettent en avant les jeunes mais tous ont connu un échec très visible.
Et si c’était les jeûnes eux-mêmes le problème
En effet, on a comme l’impression que le jeune Sénégalais peine à conduire lui-même son propre business, un business qui exige du temps pour prendre forme, grandir et porter ses fruits. Justement, il nécessite au-delà du mindset et des moyens financiers, de l’endurance et de la persévérance. Or, nos jeunes sont trop pressés de récolter des fruits dont ils n’ont pas eu le temps de laisser mûrir. C’est des jeunes qui font face à la pression sociale, la crainte de l’avenir, le désir profond de réussir, le doute et la recherche de l’équilibre…
Face à une telle jeunesse, il faut impérativement changer d’approche.
Ce changement de cap incombe alors aux nouvelles autorités qui se sont engagées à trouver de l’emploi aux jeunes et les maintenir par la même occasion dans leur terroir.
A la place de systèmes de financement, les nouvelles autorités gagneraient plus à accompagner des investisseurs sénégalais qui ont déjà fait des preuves dans leurs secteurs, à devenir des champions dans leurs domaines respectifs. En d’autres termes, il s’agit de créer des champions dans les secteurs de l’industrie, du négoce, de l’alimentation, de la transformation, des BTP, etc. Ces derniers, à leur, tour, pourront justement créer de l’emploi et renforcer le budget national pour des investissements sociaux de base tels l’éducation et la formation.
L’Etat mettra ainsi en place un système qui va favoriser le recrutement par les entreprises, un système de rémunération et de prise en charge adéquate.
Une pierre deux coups qui à déjà fait ses preuves près de chez nous au Nigeria avec l’exemple du milliardaire Aliko Danga qui investit jusqu’au Sénégal.
Khalifa Ndiaye, journaliste