En Allemagne, c’est le début du procès du meurtre de Mouhamed Dramé, le jeune émigré sénégalais de 16 ans, tué en août 2022, lors d’une intervention des éléments de la police de Dortmund.
L’acte d’accusation du procès tant attendu, impliquant 5 policiers dont le principal accusé, a été lu mardi après-midi devant la chambre des jurés du tribunal régional de Dortmund, renseigne le site allemand nd-aktuell.de.
En effet, le 8 août 2022, Mouhamed Dramé, adolescent senegalais qui vivait dans un centre d’accueil, a d’abord été frappé avec du gaz poivré et des Tasers, puis avec une mitraillette lors d’une opération de police controversée dans le Nordstadt de Dortmund. L’affaire a créé un tollé, mettant à jour la question des bavures policières.
Le parquet considère que l’usage du gaz poivré et du Taser est disproportionné. Les enquêteurs n’ont pas vu de situation de légitime défense qui aurait pu justifier l’intervention finalement mortelle, relate le confrère allemand. Le tireur de 30 ans Fabian S. et son avocat plaideront la légitime défense. Le jeune policier et ses quatre coaccusés ont été conduits à travers le sous-sol jusqu’à une pièce adjacente à la salle d’audience. Lorsque le procès a commencé, ils se sont couverts le visage avec des serviettes.
Si le principal accusé est reconnu coupable d’homicide involontaire, comme requis par le juge, il risque entre 5 et 15 ans de prison selon la loi. Cela signifierait qu’il devrait être démis de ses fonctions de fonctionnaire.
Trois de ses collègues âgés entre 29 et 34 ans sont accusés de coups et blessures graves en exercice en raison de l’utilisation de gaz poivré et de Tasers. Selon le parquet, c’est son chef de groupe de service, âgé de 55 ans, qui l’aurait incité à agir ainsi. Les coaccusés de Fabian S. risque une peine de prison allant de six mois à dix ans. Si leur cas s’avère moins grave, des amendes pourraient être imposées, rapporte nd-aktuell.de.