Dakarmidi – Le directeur exécutif d’OnuSida, Michel Sidibé en visite au Sénégal, a apprécié positivement le plan national de rattrapage des trois 90 du pays. Il a estimé que le Sénégal a encore montré qu’il est un laboratoire qui doit servir d’exemple aux autres pays africains dans la lutte contre le Sida.
En compagnie de la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), Safiatou Thiam, il a visité la structure Santé services et développement (Ssd) où il a rencontré des acteurs de la lutte contre le Sida. Dr Mohamed Coulibaly, responsable du Bureau prise en charge des Personnes vivant avec le Vih (PvVih) à la Division de lutte contre le Sida du ministère de la Santé, a exposé le plan de rattrapage des trois 90 au Sénégal.
Selon lesoleil, l’objectif, à l’horizon 2020, est d’avoir 90 % des PvVih connaissant leur statut, que 90 % de ces dernières reçoivent un traitement et que les 90 % de celles qui reçoivent ce traitement arrivent à la suppression de la charge virale. Même s’il y a eu une baisse de 37 % des infections à Vih, le Sénégal enregistre 1.200 cas chaque année, selon le Dr Coulibaly. Notre pays a aussi des perdus de vue avec seulement 69 % des séropositifs connaissant leur statut. Pour le traitement avec les antirétroviraux, nous en sommes à 52 % et seulement à 19 % pour la charge virale supprimée.
Le Sénégal a aussi son plan de rattrapage avec des objectifs intermédiaires qui doivent permettre d’avoir 80 % de dépistés d’ici à décembre 2018 avec au moins 78 % de mis sous traitement Arv et 61 % de suppression de charge virale. « Si on atteint ces chiffres à partir de décembre 2018, on est sûr d’atteindre les trois 90 en 2020. C’est pourquoi il faut rattraper le retard, et il y a tout pour le faire. Il y a les ressources humaines nécessaires et on a l’engagement du président de la République », a indiqué Mohamed Coulibaly.
Le plan de rattrapage vise ainsi le dépistage de 4688 PvVih, le traitement sous Arv de 29.000 personnes avec comme objectif aussi l’arrêt de la base virale pour 20 300 personnes infectées d’ici décembre 2018. Le financement de ce plan de rattrapage est de près de 12 milliards de FCfa et ce budget a commencé à être exécuté, selon le responsable du Bureau prise en charge des PvVih à la Division de lutte contre le Sida.
Le directeur exécutif d’Onusida a apprécié positivement ce plan et indiqué que le Sénégal a démontré qu’il peut continuer à être un laboratoire au service de l’Afrique. « On peut aller vers un dépistage démédicalisé avec une approche de prestation de soins. Il faut transférer les compétences des services du ministère de la Santé vers la communauté. C’est une dynamique nouvelle incarnée par Santé services et développement (Ssd) », a laissé entendre Michel Sidibé. En concluant, il a indiqué : « Le Sénégal est un exemple de succès pour nous et a montré qu’on peut utiliser, de bonne manière, les ressources ».