Selon le Centre de référence sur la nutrition de l’Université de Montréal, 10% des femmes en âge de procréer ne consommeraient pas assez de fer. L’organisme a besoin d’un apport constant en fer, mais en toutes petites quantités – soit de 10 à 15 mg par jour pour les adultes en bonne santé. L’hémochromatose, la forme la plus courante de l’accumulation excessive de fer, peut causer des dommages irréversibles au cœur et au foie. L’organisme peut utiliser deux types de fer: le fer héminique, de source animale, et le fer non héminique, de source végétale. Le corps assimile de 20 à 30 % de fer sous forme héminique et de 5 à 10 % sous forme non héminique. Quand les réserves de fer sont basses, l’absorption de fer non héminique augmente. Manger des aliments végétaux riches en fer avec de la viande ou avec de bonnes sources de vitamine C augmente l’absorption de fer non héminique. Par ailleurs, certaines substances – thé, son, oxalates dans les épinards ou l’oseille – diminuent l’assimilation du fer par l’organisme.
Du rôle de la génétique dans l’assimilation du fer
Environ 10 % des personnes de race blanche et jusqu’à 30 % de celles d’origine africaine sont porteuses d’un gène qui les prédispose à en emmagasiner plus. La présence d’un gène ne pose pas de problèmes, mais, si le sujet hérite de celui de ses deux parents, il est susceptible d’accumuler trop de fer. Les hommes, ainsi que les femmes ménopausées, ont plus de risques d’être victimes d’hémochromatose.
Symptômes d’un excès de fer
Une surcharge ne produit de symptômes que lorsque s’est accumulée une quantité dommageable pour les tissus musculaires (dont le cœur), le foie, la moelle et la rate ; cela se produit généralement à l’âge adulte. L’un des premiers signes est un teint hâlé ; la personne peut aussi souffrir de fatigue, de douleurs articulaires et intestinales et d’arythmie cardiaque. Une jaunisse peut se déclencher si le foie est atteint.
Taux de fer sanguin trop élevé et risques de maladies cardiaques Une étude fait état d’un risque plus élevé de maladie coronarienne chez les hommes dont le taux de fer sanguin se situe dans le haut de la norme par rapport à ceux dont le taux se trouve dans le bas de la norme. Ces résultats appuient la théorie selon laquelle trop de fer peut endommager les parois artérielles et favoriser la formation de dépôts de graisses. La cause en serait sa faculté de catalyser les processus d’oxydation. Mais ces conclusions sont encore controversées, car certaines études montrent que seul le fer héminique est mis en cause dans la maladie cardiaque, alors que d’autres ne trouvent aucun lien. On pense aussi qu’il peut favoriser les douleurs et les lésions articulaires chez les femmes ménopausées. Il reste qu’on ne doit prendre de supplémentation ferrique que pour pallier une carence avérée. Les sujets prédisposés à l’accumulation de fer ne doivent pas consommer d’aliments riches en vitamine C, qui potentialise son absorption , en même temps que de la viande ou qu’un autre aliment riche en fer héminique.
Attention aux suppléments de fer
Pour éviter les excès de fer, il ne faut pas prendre de suppléments sans recommandation médicale. Toute personne voulant prendre des apports supplémentaires de vitamine C devrait d’abord passer un test sanguin pour mesurer son taux ferrique.
SEYNABOU FAYE