Dakarmidi – Serigne Mouhamadoul Mansour Sy Borom Daara Ji, né le 15 août 1925 à Tivaouane et décédé le 9 décembre 2012 à Paris à l’âge de 87 ans1, fut un grand guide religieux musulman sénégalais, ancien khalife général de la confrérie Tidjane du Sénégal.
Histoire
Petit-fils de El Hadj Malick Sy, un des pionniers du tidjanisme au Sénégal, Mansour Sy est le fils de Seydi Ababacar Sy, qui est le deuxième fils de son grand-père, et de Sokhna Aïssatou Seck. Par sa mère, il est issu des grandes familles Lébous de la Presqu’île du Cap-Vert, actuelle région de Dakar.
Il accéda au titre de Khalife de la Tidjnanya du Sénégal le 14 septembre 1997, après la disparition de feu Abdou Aziz Sy, son oncle, qui fut le Khalife précédent. Il siégeait à Tivaouane, la capitale religieuse des Tidjanes du Sénégal. Son surnom « Borom Daraji » vient du fait qu’il a tenu pendant de longues années le grand daara de Tivaouane fondé par son grand père Seydi Al Hajj Malick Sy.
Le grand homme de Dieu a consacré sa vie à l’enseignement du Coran d’où son pseudonyme. Connu pour sa finesse d’esprit, son sens de l’humour et sa grande générosité, il assure avec sagesse depuis 12 ans le lourd fardeau de khalife général dans un contexte de crise des valeurs et de radicalisation des fondamentalismes religieux dans le monde. Il a aussi implanté de très nombreuses écoles coraniques dans tout le pays. Il a critiqué les caricaturistes du prophète dans son poème Tabat Yadakoum.
Son père avait une grande ouverture sur la culture occidentale en plus de ses connaissances religieuses et spirituelles. Il parlait français et avait montré ses grandes capacités mystiques avant même de revenir de Saint-Louis pour remplacer son père comme khalife. Pourtant, il n’était jamais sorti du Sénégal. Toute son expérience, ses missions et son savoir, il les a acquis ici. Il était un grand éducateur, c’est lui qui a formé ses fils. Parmi ses garçons, on compte Serigne Cheikh Ahmed Tidiane Sy qui est presque le jumeau de Serigne Mouhamadou Mansour Sy borom daradji. Ce dernier est plus âgé de quelques mois. Ensuite, il y a eu Serigne Habib Sy, Serigne Sidi Ahmed Sy et Serigne Papa Malick Sy qui est le cadet.
Sa mère est Sokhna Aïssatou Seck qu’on appelle communément Sokhna Astou Seck, issue de la grande famille léboue du Cap-Vert, fille de Mame Demba Seck dont les descendants sont entre Rufisque, Bargny et Mbao. Ainsi, pour parler des qualités et du caractère d’un homme, il est bien de rappeler de quelle famille il est issu et quel type d’éducation il a reçu. C’est le socle sur lequel on peut se baser pour dire qui il est vraiment et parler de son vécu parce que le plus important c’est l’éducation. D’ailleurs, la première sourate du Coran s’intitule « Iqra », la sourate de l’embryon qui préconise la recherche du savoir, le savoir le plus pointu, à la taille de l’atome. Un bon musulman doit avoir cette soif de connaissance. Le grand père du khalife n’a fait que cela durant toute sa vie. Il a été en quête du savoir au fin fond du Fouta parce qu’on ne le rappelle pas assez, Mame Syed El hadj Malick était halpular. Il a été en Mauritanie, à Gandiol, au ndiambour, son étape de Ndiarni etc. Tout est dans la thèse de El Hadj Rawane Mbaye. Ainsi, cet homme a éduqué sa famille dans la quête du savoir, pas juste ses enfants mais tous les jeunes qu’on lui a confié parce qu’il ne faisait pas de différence entre eux. Il leur a inculqué l’amour du savoir, de la foi, de l’enseignement et de l’éducation avant la pratique, le travail et le partage. (…) Ont-ils été à un moment donné à l’école française ?
Des suites d’une maladie, il est décédé dans la nuit du 8 au 9 décembre 2012 en France. Sa disparition fut ressentie comme une grande perte pour l’Islam qu’il a toujours défendu corps et âme avec notamment son poème Tabat Yadakhoum en réponse aux caricatures du prophète Mouhammed (Psl).