Dakarmidi – C’est l’histoire poignante d’une sœur convertie à l’Islam depuis quinze ans et dont le vœu le plus cher était de partager cette foi avec ses parents
Par Caroline
Régulièrement, depuis toutes ces années, elle leur parlait donc de sa religion, de son Islam. Les visites auprès de ses parents, régulières, se succédaient et se ressemblaient. La jeune femme persévérait dans sa da’wa sans faiblir et sans faillir.
Votre Seigneur a dit : « Implorez-Moi, Je vous exaucerai ! » وَقَالَ رَبُّكُمُ ادْعُونِي أَسْتَجِبْ لَكُمْ
Les années passèrent. Vint l’âge et la maladie. A chaque visite, son espoir était grand et elle espérait secrètement que LE jour était venu pour eux d’accepter La Foi. Elle espérait et elle demandait à Celui qui exauce les invocations,Al Moujib, depuis tant d’années. Un jour, son papa lui confia qu’il « commençait à croire ».
Papa se convertit
Les mois passèrent. Arriva le mois béni de Ramadhân 2010/1431. Les préparatifs habituels ont lieu dans la famille de la soeur. De façon totalement inattendue, au tout début de ce mois, son papa, alors âgé de 88 ans, lui annonce qu’il est prêt et qu’il souhaite prononcer kalimatu tawhid (parôle de l’unicité). C’est ce qu’il fait en ce début de ramadhân “lâ illaha illa-Llâh » avec l’émotion et la joie que cela suscita pour sa fille et sa famille. Allâhu Akbar ! Allâhu Akbar ! Allâhu Akbar ! Il demande à ce que sa fille lui écrive cette attestation de Foi sur papier, en arabe, afin de la mémoriser dans cette langue. Il la répète inlassablement, encore et encore.
Maman se convertit
De son côté, séparément, sa maman prononce la Chahada également après un énième prêche. Lâ illaha illa-Llâh. Allâhu Akbar ! Allâhu Akbar ! Allâhu Akbar ! Ça y est, ils étaient musulmans par la grâce d’Allâh (swt) ! Son rêve le plus cher est devenu réalité ! Tout s’est enchaîné. Ils ont voulu apprendre la Salat à 80 et 88 ans. Le papa, alité et déjà affaibli depuis longtemps par la maladie, émet le souhait de jeûner. Convaincu il l’était. Lâ illaha illa-Llâh.
Mais sa maladie et sa faiblesse progressent de jour en jour subhannaLlâh. La famille est au chevet du papa. La soeur se renseigne alors sur les démarches à entreprendre en cas de décès. Elle entend parler de pompes funèbres musulmanes dans une ville voisine, les appelle, se renseigne auprès de l’imam, prévoit une enveloppe compensatoire (comme fidia pour le jeûne qu’ils n’ont finalement pas pu accomplir) et pense même aux deux Zakat. Le pélerinage, le Hajj, ils ne peuvent plus l’accomplir. Peu importe, elle leur fait la promesse que si elle le peut, elle le fera pour eux in châ-a-Llâh. Lâ illaha illa-Llâh.
Elle annonce toutes ces nouvelles à sa soeur de sang, non musulmane, et la convainc des dispositions à prendre en cas de décès. Elle se démène, œuvre de tous côtés, entre sa propre famille qui vit dans une ville à plusieurs centaines de kilomètres de là et ses parents, qui sont maintenant ses frères et soeurs fi-Llâh ! L’état de son Papa se détériore rapidement et il ne s’alimente plus. Elle revient auprès de lui.
Jeudi, la soeur demande l’autorisation à son papa de partir à La Mecque le dimanche suivant pour une Omra pendant le mois de Ramadhân, Omra qu’elle avait prévue de longue date, pour laquelle elle avait effectué la prière de consultation à plusieurs reprises et pour laquelle tout avait été facilité. La sœur est en proie au doute, elle ne sait pas si elle doit laisser son papa. Elle s’en remet à Allâh (swt) comme à chaque fois, Lui, le Tout Puissant, l’Omniscient. Elle partira en Terre Sainte in châ-a-llâh ce dimanche.En attendant elle veille sur son père et continue à lui faire répéter et à lui expliquer le sens de Lâ illaha illa-Llâh.Il répète, en arabe, à 88 ans.
Elle lui dit : Allâh ! Allâh !
Il lui répond : Oui !
Elle lui dit à nouveau: Allâh !
Il dit : Oui !
Une fin heureuse
Au soir du 9ème jour de ramadhân 2010, il s’éteint avec cette kalima : Lâ illaha illa-Llâh.
Allâhu Akbar ! Allâhu Akbar ! Allâhu Akbar !
Inna liLlâh wa inna ilayhi Raji3ûn.
Les démarches administratives prennent le dessus. Elle contacte les pompes funèbres musulmanes mais pour plusieurs raisons, cela s’annonce compliqué. Puis, par la grâce de Dieu et par l’exaucement des invocations de Celui qui “répond à l’appel de celui qui appelle quand il l’appelle” (S 2;186) tout est facilité. La Salat Janaza est programmée pour le samedi à 9h30. Au Joumou’a de la mosquée locale, on annonce le décès et la salat janaza du lendemain.
Samedi. Salat Janaza. Dans cette petite ville de province, une quarantaine de frères sont là pour prier sur leur frère qu’ils n’ont jamais connu. Le Prophète (saws) a dit : « Il n’y a pas de défunt musulman sur lequel prie un nombre de quarante personnes qui n’associent rien à Allah sans qu’Allah ne leur accorde le pouvoir d’intercéder pour ce défunt (pour qu’il entre au Paradis) » (Rapporté par Mouslim)
Qu’elle est belle notre Oumma, qu’elle est fraternelle notre communauté !
Les frères accompagnent le corps jusqu’au cimetière, le portent et chacun creuse un peu.
Les pompes funèbres diront que depuis leur ouverture, ils n’ont jamais vu autant de facilité.
Allâhu Akbar !Lâ illaha illa-Llâh.
Dix jours de soumission et Allâh (swt) l’a rappelé à Lui. Lâ illaha illa-Llâh.
Qu’Allâh (swt) lui fasse miséricorde ainsi qu’à tous ceux qui l’ont précédé avec cette même foi ainsi qu’à ceux qui le suivront.
Qu’Allâh (swt) lui parfume, lui illumine et lui élargisse sa tombe. Amîne.
Cette histoire n’est pas mon histoire. C’est celle de ma soeur fi-Llâh et de son papa bien-aimé. C’est celle de notre frère, revenu à l’Islam dans ses derniers jours de vie. C’est une histoire pleine d’enseignements et d’espoir, mon espoir, notre espoir à tous, de voir un jour les nôtres, notre Papa, notre Maman, revenir vers Allâh, Le Créateur, Celui qui guide qui Il veut.