Dakarmidi – Saint Père,
Au cours d’une cérémonie interreligieuse tenue le mercredi 20 octobre 2020, à la Basilique Santa Maria, vous avez déclaré solennellement que vous étiez favorable » à l’union civile entre personnes de même sexe », selon votre crédo habituel à savoir que les couples homosexuels devaient être accueillis au sein de l’Église catholique, même si par ailleurs vous êtes « fermement » opposé au « mariage » gay qui doit se faire nécessairement entre un homme et une femme.
Très franchement, mon indignation est réelle. Qu’ une telle affirmation puisse être faite par le Chef de l’Église catholique, en invoquant pour se justifier une opinion personnelle.
Il y a là de mon modeste point de vue une méprise incompréhensible de la plus haute autorité de l’Église catholique. Oui trois fois oui. Aussi longtemps que vous serez Pape, successeur de St-Pierre, votre statut ne vous permet pas d’émettre une opinion personnelle. Étant entendu et jusqu’à preuve du contraire, vous parlez au nom et pour le compte de l’Église catholique universelle. À moins de présenter votre démission comme vous y avez le droit. Mais tant que vous serez le Chef de l’État du Vatican siégeant à Rome, vous parlerez pour nous fidèles catholiques, laïques et religieux réunis. Américains, Européens, Asiatiques ou Africains. Qui que nous soyons.
Par ailleurs vouloir faire la dichotomie entre « union civile » entre personnes homosexuelles et « mariage » gay impliquant les mêmes catégories, c’est manifestement et sans exagération aucune vouloir distinguer deux situations quoique différentes sur la forme, procèdent du même mode quant au fond et se nourrissent de la même essence. Comme pour dire, c’est blanc bonnet et bonnet blanc. De deux choses l’une : soit vous êtes farouchement opposé au « mariage » gay conformément à la doctrine de l’Église sur cette institution sacrée qu’est le mariage, et par conséquent vous ne cautionnez pas « l’union civile entre personnes de même sexe ». Ou bien vous approuvez « l’union civile entre personnes de même sexe, et en bonne logique vous reconnaissez le « mariage » gay entre personnes homosexuelles. Pour nous le choix est clair. On ne peut pas admettre l’un et abjurer l’autre. Et vice versa. Autrement ce serait manquer de cohérence un tant soit peu.
Si en Europe et en Amérique, l’union civile entre personnes de même sexe est acceptée, tel n’est pas encore le cas pour nous en Afrique dans la grande majorité des pays. Car contraire à notre cosmogonie, à notre vision de la cellule de base de la société qu’est la famille. À cet égard, il me plaît de souligner la position du Président de la République du Sénégal, Monsieur Macky SALL. Lors de la visite officielle du Président des États-Unis d’Amérique, Monsieur Barack Hussein OBAMA, il lui a calmement mais fermement dit que nous n’acceptons pas le « mariage entre homosexuels », car contraire à nos us et coutumes. Point barre !
Libre aux autres de l’accepter toutefois.
Assurément le Chef de l’État sénégalais traduisait en ce moment là l’opinion largement partagée par ses concitoyens toutes obédiences religieuses.
En tant que catholique, je voudrais honnêtement vous dire que votre dernière sortie pose problème et soulève beaucoup d’interrogations à mon humble niveau. Y a t’il une différence entre le Pape François, Chef de l’Église catholique, reconnu comme tel par des milliards de fidèles, et le citoyen prêtre argentin que le Collège des Cardinaux a choisi pour parler au nom de tous ? Quelle est la ligne de démarcation entre la parole du Saint Père et celle de l’homme sans épithète ?
À tout le moins, votre propos a semé le trouble dans mon esprit et bien de mes semblables avec qui j’ai eu l’occasion d’échanger sont abasourdis. Nous attendons des réponses à toutes ces questions pour savoir à quel saint se vouer, selon l’expression consacrée.
En vous remerciant par avance, je vous prie Saint Père, Révérentissime Pape François, de bien vouloir accueillir cette lettre-demande de clarification avec la générosité de coeur et d’esprit qui vous caractérise.
Tous mes respects.