Dakarmidi – Cheikh Ahmadou Bamba reçut d’ALLAH (vers la fin du 19e siècle) la mission de réhabilitation de l’Islam, non par la prise des armes mais par une action sur les consciences. Ce pacte que le Cheikh scella avec le Seigneur (le pacte de Darou Khoudoss) devait se traduire par une somme d’épreuves, de souffrances et de peines à endurer. La contrepartie de cette Mission devait être la satisfaction de toutes ses ambitions en grades et en stations spirituelles auprès du SEIGNEUR.
Les nombreuses épreuves inhérentes à son destin ne sauraient cependant atteindre Cheikh Ahmadou Bamba tant qu’il resterait à Touba qui est sous la protection de la toute-puissance divine. C’est ainsi que le Cheikh quitta Touba pour se fixer dans le Djolof (province au centre du Sénégal) à Mbacké Baary. C’est non loin de là, à Djéwal que le Cheikh rencontra les adversaires qu’ALLAH lui désigna (autorité coloniale française du Sénégal). Le Cheikh fut arrêté et exilé pour ses convictions religieuses. Durant les sept années consécutives passées en exil (au Gabon), puis le quinquennat de sa déportation en Mauritanie, puis les cinq autres de résidence surveillée au Djoloff et durant toutes les années qu’il demeura à Diourbel (centre du Sénégal), quand revenait le jour anniversaire de son pacte avec ALLAH, le Cheikh endurait des épreuves de plus en plus vivaces. C’est seulement lors du séjour de Diourbel qu’un Jour, alors qu’il attendait les mêmes épreuves et les mêmes souffrances avec la ferme intention de les endurer, que notre SEIGNEUR lui prodigua Son ordre, lui faisant savoir que les épreuves sont désormais terminées.”La peine est levée, toute la Mission, qui t’a été assignée, a été remplie.Tu as obtenu le prix de tout ce à quoi tu aspirais. Il ne reste que la Rétribution et l’action de Grâce.”
Rendre grâce à Dieu
Les dons prodigieux que le Seigneur lui accorda interpellent à son niveau une action de Grâce à rendre à ALLAH et aussi à Son Prophète. Il appela alors tout le monde, leur fit part de cela et leur dit : “Quant au Bienfait qu’ALLAH m’a accordé, ma seule et souveraine gratitude ne le couvre plus. Je demande à celui qui en a les moyens de s’associer à moi dans l’action de Grâce que je rends à mon SEIGNEUR [Magal]. Il m’a en ce Jour exaucé au point que j’y ai obtenu la totalité des avantages que je sollicitais auprès de Lui.” Mais il se trouve que ce Jour, où il avait obtenu tout ceci, coïncidait avec le Jour de son départ en exil. Ce fut le 18ème Jour du mois lunaire de SAFAR. Au début, la communauté mouride ne se réunissait pas pour célébrer le Magal, mais chacun le faisait chez lui en immolant un mouton pour certains, en préparant des repas spéciaux etc. C’est Cheikh Mouhamadou Fadilou Mbacké Ibn Cheikh Ahmadou Bamba qui a initié la célébration du Grand Magal de Touba telle que nous la connaissons aujourd’hui. Car il a demandé aux talibés de se rendre à Touba tous ensemble le jour du 18 SAFAR pour célébrer ce jour au lieu de le faire chacun de son côté. Aujourd’hui, c’est son fils Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké, actuel khalife général du mouride qui pérennise cette action avec un lot d’innovations allant de la responsabilisation d’intellectuels mourides à l’ouverture au monde
Auteur : Babou Birame FAYE (Envoyé spécial à Touba)
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