SawsDakarmidi – Les miracles du Prophète (‘alayhi salat wa salam) commencèrent dès son plus jeune âge. Ces récits remarquables ont été relatés par Halima bint al-Harith (qu’Allah l’agrée), la femme qui s’est occupée du Prophète (‘alayhi salat wa salam) et qui l’a notamment allaité. Les miracles n’ont pas tardé à suivre cette prise en charge.
Nous verrons donc que Halima as-Sa’diyya a pu allaiter alors qu’elle n’avait pas de lait avant de prendre le Prophète (‘alayhi salat wa salam), puis nous remarquerons que cette prise en charge a été suivie par de nombreuses bénédictions avant de souligner le miracle lié à l’ouverture de sa poitrine par les « deux hommes vêtus de blanc ». Enfin, nous relèverons quelques uns des prodiges liés à sa naissance, que sa mère biologique a énoncé. Nous effectuerons cela en nous appuyant sur l’ouvrage du grand savant Ibn Kathir (qu’Allah lui fasse miséricorde) intitulé « Les miracles du Prophète ».
« C’est un être béni que tu as pris en charge »
Il convient de noter qu’aucune femme n’avait accepté de prendre le Prophète (‘alayhi salat wa salam) afin de l’allaiter. Une seule femme se proposa, à savoir Halima bint al-Harith (qu’Allah l’agrée). Elle ne possédait pas assez de lait avant de prendre le Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam) mais sobhanAllah elle en eut en abondance dès qu’elle le prit avec elle. C’est ainsi qu’elle a pu nourrir le Prophète (‘alayhi salat wa salam) ainsi que son propre fils.
En effet, Ibn Ishaq rapporte d’après Halima bint al-Harith : « Je suis partie de mon pays un jour, en direction de la Mecque, en compagnie de mon époux et de mon bébé, avec un groupe de femmes de la tribu des Banu Sa’d, en quête de nourrissons à allaiter. C’était une année de sécheresse. J’étais sur une ânesse blanche qui m’appartenait, et nous avions avec nous une vieille chamelle qui n’avait pas une goutte de lait. Toute la nuit, notre fils nous tenait éveillés par ses gémissements : il avait faim, ma poitrine ne contenait plus assez de lait pour le nourrir et notre chamelle n’en produisait pas une goutte pour le nourrir. Nous vivions dans l’espoir de voir tomber de la pluie pour être soulagés de cette situation. Quant à notre ânesse, elle était si faible et émaciée que souvent nos compagnons devaient s’arrêter pour m’attendre. Une fois dans la cité, par Allah je ne connaissais pas de nourrice à laquelle Mohamed (‘alayhi salat wa salam) n’avait pas été proposé. Toutes le refusèrent. « Un orphelin, disions-nous, que pourrait donc bien faire pour nous sa mère ? C’est du père que nous espérions recevoir quelque faveur ! ». Allah m’est témoin que toutes les femmes qui m’accompagnaient s’étaient vues confier un bébé à part moi.
Lorsque nous décidâmes de quitter la Mecque, je dis à mon mari, al-Harith ibn ‘Abd al-‘Uzza : « Il me déplaît de revenir parmi mes amies sans avoir un enfant à allaiter. Je vais retourner auprès de cet orphelin et je le prendrai. – Fais comme tu voudras, dit-il. Il se peut que par lui Allah nous accorde Sa bénédiction ». J’allai donc prendre le bébé pour la seule raison que je n’en avais pas trouvé d’autre. Je le ramenai à l’endroit où nous avions laissé nos montures et je ne l’avais pas plus tôt serré dans mon giron que ma poitrine se gonfla de lait. Je le nourris et il but à satiété, de même que son frère de lait, qui téta après lui. Mon mari alla vers notre vieille chamelle et, à sa surprise, voici que ses pis étaient gonflés. Il se mit à la traire, puis il but de son lait et je fis de même, jusqu’à ce qu’il nous fût impossible de boire davantage. Nous passâmes une excellente nuit et, au matin, mon mari me dit : « Par Allah, Halima, c’est un être béni que tu as pris en charge. » »
Halima as-Sa’diyya et son mari jouirent « sans interruption de cette bénédiction »
Par la suite, Halima as-Sa’diyya et son mari ne cessèrent de bénéficier de nombreux bienfaits. Ils ne manquaient de rien par la Grâce d’Allah, depuis l’arrivée de Mohamed (‘alayhi salat wa salam) au sein de leur famille. C’est ainsi que leurs bêtes étaient toujours prêtes à être traites et que l’abondance de biens ne les quittait point, si bien qu’ils souhaitèrent le garder près d’eux.
En effet, Halima bint al-Harith dit : « Nous jouîmes sans interruption de cette bénédiction de la part d’Allah jusqu’à ce que l’enfant atteigne sa deuxième année et que je le sevrai. Il grandissait bien, mieux que les autres garçons. À l’âge de deux ans, il renonça lui-même à mon lait et préféra manger. Nous l’amenâmes à sa mère, tout en souhaitant vivement qu’il pût rester parmi nous à cause des bénédictions qu’il nous apportait. Je dis alors à sa mère : « Laisse-nous notre petit garçon encore une année. Nous craignons pour lui l’insalubrité de la Mecque. » Nous insistâmes tellement qu’elle consentit à nous le confier une nouvelle fois, et nous le ramenâmes à la maison. »
« Deux hommes vêtus de blanc l’ont couché par terre et ils lui ont ouvert la poitrine »
Quelques temps après que Halima soit revenue avec le Prophète (‘alayhi salat wa salam) chez elle, un miracle se produisit. En effet, deux anges lui ouvrirent la poitrine afin de retirer le moindre mal se trouvant dans son cœur. À la suite de cela, ils remirent le cœur du Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam) dénué de tout mal et entièrement pur, dans sa poitrine.
C’est en ce sens que Halima bint al-Harith dit : « Deux ou trois mois après notre retour, alors que lui et son frère se tenaient derrière nos tentes avec quelques-uns de nos agneaux, son frère vint vers nous en courant et nous dit : « Mon frère le Qurayshite ! Deux hommes vêtus de blanc l’ont couché par terre et ils lui ont ouvert la poitrine ». Je courus vers lui avec son père et nous le trouvâmes debout, mais son visage était pâle. Son père le serra dans ses bras et lui demanda : « Qu’as-tu, mon fils ? » Il répondit : « Deux hommes vêtus de blanc sont venus à moi, ils m’ont couché par terre, m’ont ouvert la poitrine, en ont sorti je ne sais quoi puis l’ont remis à sa place ».
« Quand il vint au monde, sa tête était tournée vers le ciel et ses mains posées sur le sol »
Après cet épisode, Halima et son mari pensèrent que le Prophète (‘alayhi salat wa salam) était atteint d’un mal et voulurent donc le ramener à sa mère biologique. Une fois arrivés auprès de sa mère, ils lui expliquèrent qu’ils ne souhaitaient plus le garder car ils craignaient pour lui des imprévus. Ils finirent par lui faire part de ce qui était arrivé au Prophète (‘alayhi salat wa salam) avec les « deux hommes ».
À cela, la mère biologique du Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam) répondit, comme le rapporte Halima : « Craignez-vous qu’il ne soit touché par le démon. Par Allah, il n’a aucun moyen d’accéder à lui. Par Allah, de grandes choses se préparent pour mon garçon. Voulez-vous que je vous en parle ? – Certes, lui répondîmes-nous. – ma grossesse fut la plus aisée. Je vis lorsque je le portais, sortir de moi une lumière qui éclaira pour moi les palais du Shâm. Quand il vint au monde, sa tête était tournée vers le ciel et ses mains posées sur le sol. Vous pouvez le laisser et faites bon retour. » Ainsi, la mère du Prophète (‘alayhi salat wa salam) affirma des miracles de son enfant avant même sa mise au monde sobhanAllah !
Ibn Kathir (qu’Allah lui fasse miséricorde) dit de ce hadith qu’ « il est l’un des ahadiths célèbres chez les biographes musulmans. »
Qu’Allah accorde à la nourrice de Son Messager (‘alayhi salat wa salam) une récompense sans égale. Puisse-t-Il la combler de Ses Bienfaits au sein de la Demeure Idéale.