Dakarmidi –
Le Royaume marocain a émis le 5 octobre dernier son premier emprunt islamique souverain – ou sukuk – d’une valeur de 1 milliard de dirhams.
Attendue depuis de nombreux mois, l’émission des certificats de Sukuk par les banques participatives est destinée à des investisseurs résidents et porte sur un montant de 1,1 milliard de dirhams, soit plus de 90 millions d’euros, il s’agit d’une opération innovante et stratégique pour le Royaume.
En effet, l’émission des Sukuk va permettre à terme de développer le marché de la finance participative, d’accroître les liquidités en provenance d’investisseurs étrangers, mais aussi de diversifier les sources de financement de l’Etat et des secteurs privé et public.
Les banques participatives pourront s’endetter et se refinancer grâce à ces obligations qui respectent les préceptes de l’Islam. L’Etat a mis à disposition de ces établissements un milliard de dirhams de Sukuk de type Ijara, pour une durée de cinq ans.
En clair, les Sukuk dont l’équivalent est le crédit-bail en terme de finance classique, sont conformes à la Charia. L’Etat détient les actifs immobiliers et les investisseurs gardent le loyer (capital + rémunération).
Cosigné par le chef du gouvernement, M. El Othmani et le ministre des Finances, M. Benchaaboun, ce premier emprunt islamique engage l’Etat à hauteur de 1.1 milliard de dirhams. Al Akhdar Bank a été sélectionné comme le seul dépositaire du fonds Sukuk, à la suite d’un appel d’offres restreint lancé par Maghreb Titrisation, auquel ont participé plusieurs banques participatives, souligne un communiqué de la banque.
En 2017, la législation a été modifiée pour permettre au Conseil supérieur des Oulémas, instance officielle qui vise à appuyer la politique religieuse musulmane au Maroc, à accueillir un « Comité charia pour la finance participative ».
Ce conseil est la « seule instance habilité à émettre des fatwas sur la conformité des produits de la finance participative aux préceptes de l’Islam du juste milieu, ouvert sur les valeurs universelles et tolérant » avait indiqué dans un communiqué la Bank Al-Maghrib.
Plusieurs groupes bancaires marocains avaient déposé des demande d’agrément pour lancer des filiales « participatives » en s’associant notamment avec des banques islamiques des pays du Golfe.
Outre le secteur bancaire, les assurances sont également concernées. Des produits d’assurances « halal » Takaful devraient bientôt à leur tour voir le jour.