Dakarmidi- Il faisait partie des proches parents du Messager d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam). Nous allons d’abord évoquer la relation entre ‘Ali ibn Abi Talib (qu’Allah l’agrée) et l’Envoyé d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam), puis nous citerons certaines de ses paroles avant d’exposer des éléments relatifs à son califat et à sa mort. Notre rappel se base essentiellement sur l’ouvrage intitulé « Les quatre califes » rédigé par Ibn Al Jawzi.
La relation entre ‘Ali ibn Abi Talib et le Messager d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam)
‘Ali ibn Abi Talib (qu’Allah l’agrée) est le cousin du Messager d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam). En effet, ces derniers partagent le même grand-père. Il fut le premier enfant à embrasser l’Islam, à l’âge de sept, neuf, dix ou quinze ans, selon les différents rapporteurs. ‘Ali ibn Abi Talib (qu’Allah l’agrée) a également combattu aux côtés de l’Envoyé d’Allah (‘alayhi salat wa salam) durant toutes les batailles, hormis celle de Tabuk car le Messager d’Allah (‘alayhi salat wa salam) lui confia la garde de sa famille. ‘Ali ibn Abi Talib était l’époux d’une des filles du Prophète (‘Alayhi Salat Wa Salam), à savoir Fatima (qu’Allah soit satisfait d’elle). Il était donc le gendre du Prophète (‘Alayhi Salat Wa Salam).
‘Ali ibn Abi Talib bénéficiait de l’amour de notre Seigneur ainsi que de celui du Messager d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam). En effet, Sahl ibn Sa’ad (qu’Allah l’agrée) rapporte que notre Prophète bien aimé (‘Alayhi Salat Wa Salam) déclara : « « Demain, je donnerai cet étendard, certes, à un homme qui aime Allah et Son Messager et qu’Allah et Son Messager aiment. » Les gens passèrent une nuit agitée, s’interrogeant sur celui d’entre eux qui le recevra. Au matin, ils se rendirent tous chez le Messager d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam). Chacun souhaitait qu’on le lui remette. « Où est ‘Ali ibn Abi Talib ? » fit le Prophète (‘alayhi salat wa salam). On répondit : « Il se plaint de ses yeux. » Il envoya alors quelqu’un pour lui demander de venir. Quand il se présenta, le Messager d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam) cracha dans ses yeux et fit des invocations en sa faveur. Il s’en remit et sembla n’avoir jamais eu de douleurs. L’Envoyé d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam) lui donna l’étendard. […] » (Rapporté par Al Boukhari et Muslim). ‘Ali ibn Abi Talib était donc aimé par Allah et Son Messager macha Allah ! Et quel meilleur amour que le leur ?
L’amour du Prophète (‘Alayhi Salat Wa Salam) envers ‘Ali ibn Abi Talib était particulier. En effet, selon Sa’d ibn Abi Waqqas (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam) a confié la ville de Médine à ‘Ali ibn Abi Talib lors de la bataille de Tabuk. Ce dernier (qu’Allah l’agrée) dit : « Ô Messager d’Allah ! Tu me laisses à la tête des femmes et des enfants ? » Le Prophète (‘Alayhi Salat Wa Salam) lui répondit : « N’es-tu pas satisfait d’avoir, auprès de moi, le même statut que celui de Haroon auprès de Moussa ? Sauf qu’il n’y a point de prophète après moi. » (Rapporté par Al Boukhari et Muslim). Macha Allah ! Ali (qu’Allah l’agrée) occupait une place particulière dans la vie du Messager d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam) si bien qu’il le considérait comme son propre frère.
Quelques paroles de ‘Ali ibn Abi Talib
‘Ali ibn Abi Talib (qu’Allah l’agrée) était d’une grande sagesse. Cette qualité se faisait ressentir dans ses propos. Nous allons en relater quelques uns. Il (qu’Allah l’agrée) disait : « Ce bas monde est une charogne ; celui qui en désire une part n’a qu’à se mêler aux chiens avec patience. » Il disait également : « La mort de l’homme après avoir grandi et connu son Seigneur est meilleure que sa mort en bas âge, quand bien même il entrerait au paradis sans rendre des comptes ».
‘Ali ibn Abi Talib (qu’Allah l’agrée) dit aussi : « Que le serviteur n’espère qu’en Son Seigneur et ne craigne que son péché. » Il dit encore : « Un ignorant ne devrait pas avoir honte de poser des questions au sujet de ce qu’il ne sait pas, et un savant ne devrait pas avoir honte, quant il est interrogé sur quelque chose qu’il ne connaît pas, de dire : « Allah sait mieux. » » Il dit également : « Ce que je crains le plus pour vous, c’est la poursuite de la passion et le grand espoir de vivre plus longtemps. Quant à la poursuite de la passion, elle égare de la vérité, tandis que le grand espoir fait oublier l’au-delà. » Il dit aussi : « Il n’y a aucun bien dans une adoration sans science, aucun bien dans une science sans compréhension et aucun bien dans la récitation du Coran dénuée de réflexion. »
Nous pouvons également citer : « Les cœurs sont des réceptacles et les meilleurs d’entre eux sont ceux qui sont les plus lucides. » Il ajouta : « Ah ! Ah ! Certes, il y a ici – en désignant sa poitrine – un grand savoir, si seulement je pouvais trouver des gens pour le porter. » Il dit par ailleurs : « Soyez les sources de la science, les lanternes du savoir, aux vêtements râpés, et aux cœurs neufs, vous en serez connus dans le royaume des cieux et évoqués sur terre. »
Son califat et sa mort
‘Ali ibn Abi Talib fut reconnu calife le jour de la mort de ‘Uthman ibn ‘Afffan (qu’Allah l’agrée). On lui prêta serment d’allégeance dans la mosquée du Messager d’Allah (‘Alayhi Salat Wa Salam). Le premier à se lever pour lui prêter serment fut Talha ibn ‘Ubayd suivi de près par al-Zubayr.
‘Ali ibn Abi Talib fut tué en l’an trente-huit par ‘Abd al-Rahman ibn Mujlim. Ce dernier vouait épouser une femme nommée Qutam, qui lui dit : « Je ne t’épouserai qu’en contrepartie de l’assassinat de ‘Ali, trois mille, un esclave et une chanteuse. » Ainsi, ibn Mujlim induit son épée de poison et lorsque ‘Ali sortit pour la prière de l’aube en criant « La salat ! La salat ! », il lui asséna un coup sur la tête, touchant ses méninges. ‘Ali s’écria alors : « J’ai gagné, par le Seigneur de la Ka’ba ! Que le chien ne vous échappe pas ! » Puis il ordonna : « Enfermez-le ! Donnez-lui correctement à boire et à manger ! Si je meurs, tuez-le sans le mutiler. Au cas contraire, l’affaire m’appartient. Si je veux, je réclamerai le talion ou je le gracierai. »
Il survécut deux jours après ce coup et mourut le samedi soir ou le dimanche. Sa dernière parole fut : « Il n’y a de dieu qu’Allah, Mohamed est le Messager d’Allah. » Quelle belle fin macha Allah ! Ses deux fils lui donnèrent le bain mortuaire avec Abd Allah ibn Ja’far. Son fils al-Hasan guida la prière funéraire. Il avait quatorze fils dont cinq qui eurent une postérité : al-Hasan, al-Husayn, Mohamed ibn al-Hanafiyya, ‘Umar et al-‘Abbas. Son califat dura quatre ans, neuf mois et un jour, d’autres durées étant avancées.
Qu’Allah fasse miséricorde à ‘Ali ibn Abi Talib ainsi qu’à tous les compagnons et pieux prédécesseurs. Qu’Il les rassemble dans l’au-delà comme Il les a réunis ici-bas par Sa Grâce et Sa Grandeur.