Dakarmidi – Bourde Chapitre I
De la poésie amoureuse et des plaintes sentimentales
1 – Est-ce au souvenir lancinant de tes anciens voisins de Zou. Salam que tu verses des larmes sanguinolentes.
2 – Ou bien à cause du vent qui souffle du côté de Kâdhima tandis que l’éclair déchire de ses lueurs les ténèbres do coté d’Idam ?
3 – Mais qu’ont donc tes yeux à déborder de larmes alors même que tu les invites à cesser de pleurer et qu’a ton cœur à errer alors que tu l’invites à se ressaisir ?
4 – L’Amoureux croit – il vraiment pouvoir dissimuler sa passion quand ses larmes et un feu intérieur le trahissent ?
5 – Sans cet amour tu ne répandras pas des larmes sur les vestiges des campements et l’évocation d’Al Bân et d’Al Alam ne te causerait aucune insomnie.
6 – Comment nierais-tu un amour attesté par tes larmes et ta maladie, tels des témoins à charge.
7 – Et alors que tes sanglots et ton affaiblissement ont imprimé à tes joues la pâleur du narcisse et la rose de l’Anam
8 – Oui, je suis épris ! le spectre de celle que j’aime m’est apparu dans la nuit et m’a tenu éveillé. Par la douleur qu’il provoque au réveil, l’amour repousse les délices du rêve
9 – O, toi qui me reproches un amour platonique, sois compréhensif ! Si tu étais juste, tu ne me ferais point de reproches
10 – Puisses tu par contagion subir mon sort ! Mon secret n’est pas des détracteurs et le mal qui me ronge n’est pas en voie de guérison
11 – Tu me prodigues de bons conseils ! Mais je ne peux t’écouter, car l’amoureux est sourd aux critiques
12 – J’ai suspecté les admonitions de mes cheveux blancs, et pourtant la canitie est au dessus de tout soupçon