À l’automne prochain, les 19 martyrs chrétiens d’Algérie seront officiellement béatifiés à Oran. Un événement de taille pour la minuscule Église catholique du pays, restée dévouée au peuple algérien.
Pour annoncer la célébration eucharistique du dimanche, le P. Eugène a pris l’habitude de faire retentir la cloche du cloître blanc de Tibhirine. Son tintement vient rompre la quiétude monacale des lieux. Les pas de frère Guy et du P. Bruno résonnent bientôt entre les murs.
Ces trois religieux de la communauté du chemin-neuf, qui fait revivre le monastère depuis 2016, pénètrent dans la chapelle où priaient quotidiennement les trappistes assassinés en 1996. Ils sont rejoints par un algérien converti, venu d’un village voisin. Puis par Bernard, un laïc du chemin-neuf arrivé de Reims pour préparer le remplacement des toitures vieillissantes des bâtiments. La messe peut commencer.
Vingt-deux ans après l’assassinat de sept moines du lieu, et dix-sept ans après la tentative échouée de cisterciens d’y revivre, le monastère est à nouveau un lieu de prière. Et non plus seulement une exploitation agricole ou un espace de mémoire.
Lepelerin