Dakarmidi – Les larmes des cieux ont stagné sur les rives de nos yeux, nuit aigre-douce qui a pâli le temps et assommé les heures de bonheur, cette nuit là, le chagrin avait pour cible nos cœurs, Serigne Cheikh est parti à la rencontre de l’Ineffable Il était présenté comme un génie hors pair, doté d’une plume qui faisait appel au savoir raffiné, à la raison, à la beauté et à l’élégance Cette plume devenue orpheline sur les savanes de la science où elle marchait grâce aux doigts bénis et alertes d’Al Maktoum, en toute liberté
Serigne Cheikh fut cet homme humble, marqué par la passion du mystère de l’ésotérisme, ce don qui sommeillait en lui, et qui, au firmament du temps, avait laissé les braises de la science pérégriner vers les terres ventilées, arrosées de jasmin en provenance du Périmètre sacré, tapissé de parures dorées, le vent de la douleur saignant sur les terres séchées
Serigne Cheikh était le sens le mieux partagé de l’altruisme, il était fort dans le service exclusif de Dieu, marqué devant la souffrance des autres, généreux et grand devant la résolution des soucis de tous
Serigne Cheikh était l’habit que portaient les érudits, en quête permanente de Dieu, il était le temps avec lequel la science paramétrait ses effigies. Il avait franchi les lignes extrêmes de l’art de chanter le Prophète (psl), la quintessence de la sainteté, convoquant les mystères qui entouraient son homonyme Abul Abbass pour élever sa plume, soulever sa science pure, et étaler sa magnanimité à celui pour qui, le voyage nocturne fut exclusivement dédiée, Mustafal ‘Alami (psl).
Al Maktoum ne cessait de louer la grandeur du Saint Illustre, empruntant la souveraineté des sciences sacrales. La présence de Dieu à ses côtés a fait pénétrer son existence sur terre dans les rives de la perfection combinée à la grâce tel un sacrement mystique
Serigne Cheikh fut ce don de Dieu, à qui revient ce grand honneur, qui continue sous terre sa retraite entamée à Fann depuis le signal reçu au-delà du Lotus des confins, le voyage nocturne nous révèle ses arcanes.
Cet ultime voyage vers Dieu, Serigne Cheikh l’avait préparé dans la beauté et la solennité d’une invitation sacrée, inéluctable il demeure, proche et estampillé sous la lumière du grand-père de Seidna Cheikh
Voilà pourquoi nous pleurons, nos chagrins devenus insoutenables et nos peines insupportables s’amplifient aux périphéries imperméables de notre existence, ils se dissolvent dans nos chairs, Al Maktoum a rendu l’âme et son corps, sous terre, a renouvelé son allégeance à Dieu.
Voilà pourquoi l’univers s’est métamorphosé, portant ses habits de deuil, endeuillés nous sommes et la Gloire du Seigneur magnifiée de partout
L’affreuse nuit est venue frapper à nos portes, à défaut d’action, le silence a laissé couler nos larmes que ni temps, ni soleil, ni lune ne pourront sécher
Ta pensée est gravée dans l’airain et ta démarche mystique fut cadencée dans cette flamme fidèle qui rappelle cet enfant endormi sur la poitrine de sa mère au zénith
Ton altruisme fut ce marbre blanc qui rappelle ces hommes de gloire d’autrefois. L’écho de ta voix parlait d’universalité, comme dans cette mosquée où est dressé un minbar fait de bois divin. Laisse nous écouter, ô Mame Cheikh, la mélodie qui fait retentir ton nom, tes actes glorieux, tes nobles qualités, même si hélas la plume est aujourd’hui orpheline, inapte à retracer un tel événement.
Serigne Cheikh est parti laissant vibrer l’oeillade des innocents, le Saint artiste a tiré sa révérence, l’éminent poète qu’il fut a laissé entr’ouvertes les portes du savoir, à l’homme de raison d’y entrer afin de s’éloigner des débris de Satan, de marcher vers l’avenir et de laisser Dieu le vêtir
Repose en paix dans ta nouvelle demeure, aux côtés de ton homonyme, Aboul Abbass Ahmada Tijani (rta), de son grand-père Abba Za’ra (psl), et le Seigneur, l’Exalté aura une fois encore, reçu avec tous les honneurs un super doué de raison
Au revoir Mame Cheikh, tout l’univers te rend les honneurs dus à ton noble rang de haute éminence et d’homme humble, puissant et sage…
Shasty
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