Le secteur minier sénégalais s’est bonifié, selon le Premier ministre, grâce aux réformes et projets déclinés dans le Plan Sénégal émergent (Pse) pour le secteur. Amadou Ba a donné un aperçu des bons points acquis dans le secteur extractif, après une décennie d’exécution du Pse.
Les projets et réformes mis en œuvre dans le secteur minier, inscrits au rang de priorité dans le Plan Sénégal émergent (Pse), sont à l’origine des points engrangés dans le secteur après 10 ans d’exécution du Pse, référentiel des politiques publiques. C’est ce qu’a fait savoir hier, le Premier ministre Amadou Ba, procédant à l’ouverture officielle de la 7ème édition du Salon international des mines (Sim 2023) au Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad), à laquelle le ministre des Mines et de la géologie, Oumar Sarr, son collègue tchadien et plusieurs autres personnalités ont pris part. «Il faut relever et se féliciter des résultats déjà obtenus dans la mise en œuvre des projets et réformes phare du secteur, notamment dans les deux premières phases du Pse.
Les évaluations de la première décennie du Pse montrent que le secteur minier est un véritable moteur de croissance et un levier du développement économique et social», a-t-il fièrement agité dans son allocution inaugurale. Confortant son propos, le Pm a fait de l’apnée dans le sous-sol pour exhiber les données enregistrées pour l’année 2021 dans le secteur. «Le secteur minier a contribué à hauteur de 4, 8% du Pib. La production totale des produits miniers (ciment, acide phosphorique et engrais) est passée de 1142 milliards en 2020 à 1508 milliards de francs Cfa en 2021, soit une hausse de 24%», a-t-il brandi, avant d’aller plus dans le détail. «Cette production en 2021 est essentiellement portée par l’or avec 512 milliards, soit 34% de la production totale, suivi du ciment, évalué à 341 milliards, soit 22%, de l’acide phosphorique avec une production 298 milliards, soit 19%, des phosphates avec 79 milliards, 5, 3%, de l’ilménite avec 74 milliards, 5, 1%, et du zircon avec 62 milliards, soit 4, 1%», a indiqué le Pm ayant représenté le Président Macky Sall à la rencontre. Y allant encore plus en profondeur, M. Ba exhibe : «La valeur ajoutée du secteur extractif est passée de 598 en 2020 à 730 milliards de francs Cfa en 2021, soit une hausse de 22%. L’effectif de la main-d’œuvre dans le secteur minier industriel est passé de 9508 à 11 213 travailleurs entre 2020 et 2021, pour une masse salariale de 101 milliards, le secteur artisanal, quant à lui, emploie environ 30 000 personnes.» Il a soutenu, toujours à ce chapitre, que les recettes fiscales du secteur extractif s’élèvent en 2021 à 206 milliards (dont 190 milliards pour le secteur minier), soit 8% des recettes budgétaires hors dons de l’Etat.
Rééquilibrer la gouvernance des ressources minérales
Revenant sur terre, le Pm a évoqué la justesse du thème choisi pour cette édition : «Les géosciences et l’exploitation responsable des ressources minérales : défis et opportunités pour le développement économique et social.» «Ce thème permet aux spécialistes que vous êtes, d’avoir de riches échanges par rapport au bilan de notre politique minière et contribuer à la mise en œuvre de l’orientation définie par l’Union africaine pour une utilisation stratégique par le continent de ses ressources minières, afin d’assurer son développement», a-t-il dit. Le Pm a par la même occasion, fait savoir que le gouvernement qu’il dirige a pour objectif dans ce secteur de rééquilibrer la gouvernance des ressources minérales, par le maintien de l’attractivité du secteur et la promotion d’un partenariat mutuellement avantageux entre l’Etat, les investisseurs et les communautés hôtes. «Pour atteindre ce résultat et pour une meilleure prise en charge des enjeux et défis actuels et futurs, il est primordial d’améliorer la connaissance de la géologie et des potentialités minérales en mettant un accent particulier sur le développement des géosciences et le respect des meilleures normes d’exploitation», a-t-il indiqué.
C’est le sens même de la tenue du salon depuis 13 ans, à en croire Saliou Samb, directeur de la Géologie et président du comité d’organisation du Sim. «Au-delà du caractère promotionnel et du cadre d’échanges qu’il offre, le Sim Sénégal constitue une occasion biannuelle de faire le bilan des réalisations dans le secteur minier, les avancées et bonnes pratiques, mais aussi de formuler des recommandations pour la prise en charge des défis actuels et à venir», a-t-il prononcé au pupitre ; non sans évoquer les réformes institutionnelles opérées pour plus d’efficience avec la réorganisation du ministère des Mines et de la géologie, avec notamment la création de la Somisen et du Service géologique national du Sénégal (Sgns). «Les conclusions et recommandations qui seront tirées du Sim permettront, sans nul doute, de promouvoir une meilleure connaissance de notre sous-sol et de continuer à asseoir une exploitation minière durable au bénéfice des populations de notre pays», a souligné de son côté, avec optimisme, le Premier ministre. La cérémonie inaugurale a aussi été l’occasion de primer les vainqueurs du «Hackathon Min’Ovation», qui consacre depuis 3 éditions les meilleures innovations technologiques en rapport avec le secteur minier. Les deux premiers prix sont revenus à l’Institut national du pétrole et du gaz (Inpg), et le 3e à l’université Amadou Makhtar Mbow.