L’idée d’un changement de monnaie pour le pays est avancée par la Coalition Diomaye Président. Cela n’est pas partagé par le candidat Khalifa Sall qui est pour une monnaie forte, qui passe par le renforcement de l’Uemoa.
Le leader de Taxawu Senegaal, Khalifa Ababacar Sall, qui était à Mbour hier dans le cadre de sa campagne électorale, n’est pas d’avis que le Sénégal doit avoir une monnaie flottante et semi-convertible. Cette proposition de «Diomaye 2024» n’enchante guère le candidat Sall. Sans citer le nom de cette coalition ou de son leader, Khalifa Ababacar Sall, à l’étape de Saly, a rappelé que le tourisme influe beaucoup sur la balance de paiement et sur la balance commerciale du Sénégal. C’est pourquoi il prône une monnaie forte, et cela passe par renforcer l’Uemoa. «Nous sommes à l’ère de la mondialisation et, pour être au rendez-vous, il faut que cette ouverture dans le monde soit accompagnée d’une monnaie forte. C’est la valeur de ta monnaie qui va guider ton flux touristique. Donc, si tu fragilises ta monnaie, tu vas tuer ton économie. C’est pourquoi nous sommes parmi ceux qui prônent le renforcement de l’Uemoa à travers l’intégration économique et monétaire», a tranché de façon catégorique le candidat de la Coalition Taxawu Senegaal.
Dans son argumentaire, il a précisé que sortir de l’Uemoa serait une erreur fatale pour le Sénégal, car la monnaie est très importante pour un pays. «Elle (la sortie) impacte le tourisme. Si le touriste vient et trouve que le pays où il est, a une monnaie de pacotille, je ne veux pas citer de nom, ce pays ne pourra pas tirer profit de son tourisme. Le tourisme doit être adossé à une monnaie très solide. Et la monnaie la plus puissante est celle qui est partagée par plusieurs pays. C’est le cas de l’Union européenne, des Etats-Unis. Si vous observez bien, les pays les plus grands, ce sont les pays qui s’unissent pour avoir une monnaie commune. Une monnaie forte a pour conséquence une économie solide et fait marcher le tourisme», a déclaré Khalifa Sall.
Par ailleurs, il a prôné une reprise de la chaîne de valeur tourisme. «Normalement, tous les repas qui sont servis dans les hôtels devraient venir de nos poissons. Les salades mangées dans les hôtels devraient venir de chez nous, les légumes et les fruits aussi. Quand on aura réalisé cela, le tourisme sera utile. Si nous importons tout ce que nous servons dans les hôtels, qu’est-ce qu’on aura tiré du tourisme ? Si ce n’est des filles de chambre ou garçons, ou cuisiniers. Des propriétaires, des directeurs d’hôtel et des chefs cuisiniers, c’est ça notre ambition.»
A l’étape de Mbour, les acteurs de la pêche ont dressé un chapelet de doléances à l’endroit du candidat de Taxawu Senegaal. Selon lui, cette crise que traverse le secteur de la pêche doit pousser à réorganiser l’exploitation des eaux sénégalaises, et cela passe par la suppression des licences de pêche. «Il faudrait que les pêcheurs soient les principaux bénéficiaires de ce qui se fait dans le secteur. Nous sommes d’accord que les licences de pêche sont une calamité pour les pêcheurs du Sénégal. Il n’y a plus de poisson, il faut aller jusqu’en Mauritanie pour avoir du poisson. Vous dépensez 200 mille pour aller à la pêche et, au retour, vous n’avez même pas 1000 francs», a déploré Khalifa Sall.