Dakarmidi – Le tout nouveau ministre des Mines a déclaré récemment n’avoir jamais été poursuivi par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. « Je n’ai jamais été inquiété par la Crei », a lancé Oumar Sarr à la presse mercredi lors de l’inauguration du siège de leur nouveau mouvement. Une façon pour lui de dire qu’il n’a jamais figuré sur la liste des 25 dignitaires du Pds ciblées par la Cour et aujourd’hui recyclées par le pouvoir de Macky Sall.
Seulement, cette affirmation est totalement fausse, car l’ancien coordonnateur national du Pds est bel et bien parmi les personnalités poursuivies à l’époque par la Crei dans le cadre de l’exécution du Plan Jaxaay dans lequel Aïda Diongue et Abdou Aziz Diop ont été condamnés.
Oumar sarr devrait peut être dire au peuple sénégalais pourquoi son immunité parlementaire a été levée sur demande de la Crei. Cette dernière, souligne Netalli.com, avait fait comprendre à l’Assemblée nationale que Sarr et d’autres sont poursuivis pour enrichissement supposé illicite.
Les enquêtes, ont démarré mais la Cour avait des difficultés pour entendre certains responsables comme Oumar Sarr et Abdoulaye Baldé, protégés par leur statut de député. « (…) je vous prie de bien vouloir faire procéder à la levée de l’immunité parlementaire de ces honorables députés afin de permettre à l’enquête en cours de se dérouler normalement », avait sollicité le procureur spécial de la Crei, Aliou Ndao.
D’ailleurs, c’est dans le cadre de cette poursuite que Sarr a été interdit de sortir du territoire national avec Abdoulaye Baldé et d’autres pontes du régime libéral. Et pour narguer le pouvoir, Oumar Sarr a quitté Dagana en mai 2013 pour se rendre en Mauritanie à bord d’une pirogue pour revenir deux jours après par les airs. « J’étais parti suivre un film », dira-t-il, satisfait d’avoir fait un pied de nez à Macky Sall et ses hommes.
Une balade qui avait d’ailleurs suscité beaucoup d’interrogations sur la solidité des renseignements du pays. Cela avait installé le malaise au sein de la police. Le général Pathé Seck, ministre de l’Intérieur, a été obligé d’avouer qu’il y a des « dysfonctionnements très graves notés au niveau de notre système de contrôle » avant de promettre des sanctions.
On se souvient encore qu’en novembre 2012, Abdoulaye Baldé le maire de Ziguinchor a été le premier à en faire les frais. Voulant participer à une rencontre de l’Association des maires du Sénégal à Paris, il a été bloqué à l’Aéroport Léopold Senghor.
Le 23 décembre sur Rfm, rappelle le site Netalli.com, Oumar Sarr, toujours sur la même question, avait déclaré que s’il y avait quelqu’un qui devait être mis en cause sur le plan Jaxaay, ça devait être Macky Sall. « C’est Macky Sall, en tant que Premier ministre, qui a signé tous les marchés du Plan Jaxaay. Donc si on doit poursuivre quelqu’un, ça doit être lui, pas moi », avait-il dit à l’époque.
Aujourd’hui qu’il siège en conseil des ministres à côté de Macky Sall, il affirme, prenant les Sénégalais pour des amnésiques ou des demeurés, qu’il n’a jamais été inquiété par la Crei.