Dakarmidi – A l’heure où nous sommes, à savoir huit mois des joutes présidentielles, au nom de l’engouement et de l’intérêt que vous suscitez chez beaucoup de nos compatriotes, eu égard à l’essence de tout bon parti politique_qui est de conquérir le pouvoir, je me permet de vous écrire ces lignes pour vous en exposer quelques-unes de mes inquiétudes vis à vis de votre style d’opposition.
Vous avez certes eu le courage et le mérite de dénoncer les dérives du pouvoir actuel, après avoir accepté de « sacrifier » votre belle carrière de haut et respecté cadre de l’Administration Sénégalaise.
Cela peut faire germer dans nos esprits l’idée que les lambris dorés et avantages inhérents au poste d’inspecteur des Impôts et Domaines ne vous ébranlent guère. Votre supposé ou avéré patriotisme en est sorti positivement crédité.
Vous avez également réussi à souffler une dynamique nouvelle dans la 13e legislature, par un rehaussement du niveau du débat contradictoire à travers lequel vont naître de bonnes choses, au grand bénéfice de notre pays.
Cependant nous, citoyens conscients de la situation critique de notre pays, ne nous satisfaisons pas de cette opposition de lanceurs de piques et d’alertes. Nous exigeons plus de vous, sachant que vous ambitionnez de briguer les suffrages tant convoités des sénégalais.
Oui nous ne sommes pas sans savoir que notre pays est très en retard, mais ce ne sont pas des critiques et dénonciations qui vont mettre le Sénégal sur les rampes de l’émergence escomptée. L’action doit primer sur le verbe.
M. Sonko, nous attendons de vous un programme de société qui pourra sauver la barque sénégalaise qui tangue depuis sa naissance.
Nous pouvons tout reprocher à Abdoulaye Wade sauf qu’il n’avait pas un programme de société.
Nous ne voulons plus de programme de campagne, à l’instar de celui de Macky Sall qui aura servi d’attrape-nigauds. Nos attentes portent plutôt sur un plan de sortie de cette situation de morosité économique, de bradage de nos ressources naturelles, de renaissance de notre privé national en souffrance, de redressement de notre École à terre, de rééquilibrage de notre balance judiciaire etc, assis sur une solide politique de changement des mentalités.
Une nouvelle politique qui redonnera au travail et le mérite leurs place dans la république, par extension dans la société. Ainsi à quelques huit mois des élections auxquelles vous comptez participer, nous jugeons inadmissible que vous ne soyez pas capable de nous débroussailler un sillage vers la sortie de l’ornière, ou tout au moins l’aperçu du bout de l’auberge.
Nous pourrions être en phase avec le Sonkomania du grand Sémou Fall, si et seulement si ce concept émane d’une philosophie de changement qui reposera sur quelque chose de concret, palpable.
Amdy Moustapha Niang
La rédaction