Nul ne peut changer le destin de l’homme. Croyant que vous êtes, vous savez qu’un jour vous avez été, qu’un matin vous serez et qu’un soir vous ne serez plus. Nous sommes tous nés pour mourir et mourir dignement, c’est ce que nous pouvons offrir de plus beau comme legs à nos héritiers.
Ousmane, tu regorges de baraka, celui des aïeux. Du fin fond des arbres ombragés de la verte Casamance aux baobabs du Baol, nul dans l’histoire du monde n’a traversé les sentiers du succès tel ton ascension fulgurante sur le tarmac des politiques, depuis le bureau des domaines au seuil du palais présidentiel.
Tu as réussi ta mission et crois-moi, soufi yémone sax néxna ba nopi. Pour des milliers de jeunes, d’ici et de la diaspora, tu les as ouverts les yeux afin de faire face à la réalité pour transformer cette peur qui nous bloque, la peur de voir réellement les choses. Tu nous as montrés les solutions.
Ousmane, le matin au réveil, lorsque tu ouvres les yeux après un sommeil léger, tu diras certainement Alhamdoulilah, gloire a Allah. Sauf qu’à cet instant précis, il y’a certainement le papa, ou la maman d’un de tes fervents sympathisants, qui peut être, se débat en réanimation. Une cousine de tes « likeur » qui vient d’être admise à la morgue ou une ancienne connaissance qui s’apprête à donner naissance en salle d’accouchement.
Nous sommes tous des croyants, et pour tout croyant, le Seigneur nous impose le sens du pardon et du dépassement. Koudoul jégueulé, sunu borom dula jégal. Chaque jour, sans nous en rendre compte, nous commettons tous des pêchés involontaires sans faire attention. Pour notre part, nous te pardonnons et implorons le tout puissant de te pardonner.
Nous sommes des pêcheurs sinon notre présence sur terre n’allait donner aucun sens à cette aventure éphémère qui conduit à un filtre. Ceux qui se repentissent iront au paradis, et ceux qui ne croyaient point tomberont dans l’oubli. Gnéti goudi bamél, lou mata xalaat leu.
Dés l’instant où tu poses tes pieds sur le sol, un proche ou un de tes militants serait sur le point de perdre son boulot à cause de son soutien indéfectible envers ta modeste personne, ou même subit une pression constante depuis sa cellule d’arrêt ou son lieu de travail.
Ousmane, dés l’instant où tu pries, front collé sur la natte, dés l’instant où tu t’assieds pour faire le tachahoud, pense à ses milliers de père de famille sans soutien ni moyens qui tentent de faire face à cette crise secouant le pays depuis que nos milliards de la covid ont disparus subitement.
Ousmane, pense à ce soutien de famille, marchand ambulant, qui chaque jour envoie de l’argent au village pour subvenir aux besoins des parents. Rëwmé mo Macky. Kékk la déf.
Ousmane, songe à ces milliers de jeunes étudiants en quête d’un avenir meilleur qui s’apprêtent à finir leur année universitaire, espérant décrocher un job voire un stage pour ne pas dire un emploi saisonnier dans un hôtel, restaurant ou une boîte de la place.
Souviens-toi Ousmane de ces paroles des khalifes généraux qui t’apostrophaient devant les focus des caméras. Chaque vie compte, Ousmane, chaque vie mérite une seconde chance. Et ce 6 Mars 2021, ton peuple s’est mis debout pour te libérer car après tout, toi aussi, tu es un justiciable et tu mérites une seconde chance.
Certes tu sais où aller mais ces jeunes, qui par amour te suivent aveuglément, naviguent à vue sans crainte des vagues d’émeutes déferlantes et des tempêtes d’affrontements. Sans ta clairvoyance, ton peuple nageait à contre courant. Et c’était toute une génération qui rêvait de voir un jour la lueur de la réussite, des milliers de sénégalais qui rêvaient d’une vie épanouie que tu as éclairés.
Gestion des Ressources naturelles, deniers publics, climats des affaires, lois et violations, etc… sans citer les nombreux scandales qui seront comptabilisés dans le bilan immatériel de l’actuel locataire du palais. Rassure-toi, on a tous compris qu’on cherche à nous distraire de l’essentiel qui n’a rien à voir de ton affaire. Mais plutôt de cette histoire de 3è mandat qui sera notre affaire, nous peuple sénégalais.
Ousmane, si ta conscience politique, pour ton besoin personnel d’aller te faire soulager le mal de dos, te fait verser la moindre goutte de sang en déférant au procès, retiens bien, où que tu sois, que ta responsabilité sera engagée, noyée jusqu’au cou, devant l’histoire et devant la nation.
Que dirais-tu à Serigne Mountakha Mbacké, à Serigne Babacar Sy Mansour, au Cardinal Monseigneur Binjamin Ndiaye, à Cheikh Mahi Niasse et tant d’autres guides religieux et médiateurs sociaux, toi Ousmane qui se recroquevillait dans leur luxueuse résidence en quête de bénédiction ou de conseils. Sou booba, ana lann ngay wax waa kognbi.
Pour tes « disciples », ils attendent ardemment un ordre, tes consignes. Pour d’autres armés jusqu’aux dents, ils se dressent en sentinelle de la république pour ne laisser aucunement des débordements pouvant créer la moindre brèche pour les assaillants djihadistes qui rodent en torpeur sur nos frontières.
Si « tes hommes » veulent brûler le pays, walahi, ken si niom dou si mouthie et comme le dit l’adage « ay dou yém si borom ». Yalla nalén oump. Je prie sans répit pour que jamais au plus grand jamais, mon peuple, notre peuple, le Sénégal n’enjambe les flammes du chaos.
Pour ceux qui connaissent la guerre ou qui ont vécu dans des pays instables suite à des affrontements civils, demandez-les de te conter que le chaos cause de graves souffrances humaines et porte durablement atteinte à l’économie et à l’infrastructure d’un pays, et c’est un fait évident.
Les mosquées et marchés seront fermés. Les hôpitaux délaissés. Les officines de pharmacie et grandes surfaces dévalisées. Une odeur de regret hante les ruelles. Tout le monde enfermés entre quatre murs.
Et même parfois pire, impossible de sortir pour déposer la dépouille d’une sœur ou d’un frère qui vient de rendre l’âme à défaut d’être évacué a l’hôpital. Impossible d’aller enterrer les morts avec des chars d’assaut qui jonchent les artères d’un couvre feu.
Esk jarnako ?
Ousmane, tu es plus grand que cela. Ton nom, celui de ton homonyme, vaillant sahaba retentit depuis les jardins prophétiques. Ta foi en Dieu balisera ton accession au pouvoir si et seulement si, tu demeures convaincu que nul ne peut modifier ton destin.
Le procès, ce procès, ton procès ne sera pas celui de la honte mais plutôt de la gloire. Car quoi qu’il advienne, le verdict du peuple prime et ton peuple t’a blanchi même si à l’issue de ce procès, tu serais condamné. Vas y sans crainte, vas y, grand et beau. Le peuple est témoin, Dieu est témoin. Et l’histoire retiendra.
Si ce régime se veut dictateur pour décapiter les « compagnons » de la vérité, bâillonner Aboubacar (Khalifa Sall), Radier Oumar (Capitaine Touré), Humilier Alioune (Procureur Ndao) pour t’éliminer toi Ousmane (Sonko), laisse les faire au nom de Dieu. Dieu est juste. Dieu est avec les justes.
Ousmane, si par malheur ils t’emprisonnent, crois-moi, (Mouh’amad) te libérera pour t’installer au trône des élus, Inchallah. Tu as ma parole.
Préserver la paix et la stabilité de la terre de tes ancêtres, est ton ultime combat. Je compte sur toi. Bro !
Ton frère, sénégalais.
Amadou Carter DIOP
Président du Parti Doxal Senegaal
doxalsenegaal@gmail.com