Notre génération doit éviter la dictature de la pensée unique. Combattons-la même.
Elle prend racine quelquefois dans un populisme de bon aloi, et semble sur le moment conforme à la vision d’une grande majorité de la populace. Du moins c’est ce que croient les apprentis dictateurs obnubilés par leurs rêves de grandeur.
En période de crise effectivement, l’imagination est fertile.
Pour peu que les grands théoriciens d’une alternative porteuse d’espoir arrivent à obtenir une exposition médiatiaque aussi symbolique soit-elle, ils profitent de cette opportunité pour vulgariser leur pensée le plus souvent présentée comme l’unique alternative capable, comme une formule magique, de sortir leur pays du marasme ambiant qui à leurs yeux revêt la forme d’un cataclysme socio-politique qu’il faut nettoyer au Karcher !
Méfions-nous de ces gens.
La pensée d’une seule personne ne peut constituer l’unique panacée appliquable à tous les maux, travers et autres contraintes qui nous maintiennent dans le classement lugubre des 25 pays les moins avancées.
Et d’ailleurs, toute démarche politique qui formule une vision du monde et décline un plan d’actions destinée au peuple devrait être le fruit d’une réflexion collective, dans le cadre d’un parti par exemple structuré, amendée et complétée en toute démocratie par chacune des parties prenantes qui militent dans cette formation politique.
Une vision sociétale, portée par un seul homme qui se croit investi de la mission divine ou autre de changer le monde est chimérique.
Nous avons connu Hitler et son Mein Kampf !
Quand il a accédé au pouvoir nous avons tous vu où cela a conduit le monde.
Dieu est le seul démiurge qui peut s’autoriser la parution de livres déclinant l’orientation du monde et la destinée de l’Humanité et les faire vulgariser par ses prophétes.
Et d’ailleurs, en sa position de premier démocrate, il a doté l’Homme du libre arbitre : il peut croire ou non, contester et même critiquer !
À l’époque du leadership éclaté, il est chimérique et bien vaniteux de se croire génial au point de se revendiquer seul détenteur des solutions aux problémes de ses concitoyens.
La tyrannie de la pensée unique commence par là !
Et c’est un aveu flagrant, que dis-je la manifestation éclatante des envies de dictature qui hantent les rêves de ces nouveaux théoriciens de révolutions du troisième millénaire au Sénégal, sans doute touchés par la grâce subite d’une vision qui les a élevés au rang de rédempteur de notre pays !
Heureusement que cette époque est révolue et enterrée, sauf pour ceux qui ont choisi de s’inscrire dans le passé, et de ressusciter l’époque des leaders providentiels. Car ils entretiennent le fantasme secret d’en être un certainement !
L’alternance générationnelle est possible. Elle est imminente.
Mais elle sera le fait de jeunes leaders responsables et respectueux des visions différentes qui s’enrichissent de leurs contradictions et se renforcent de leur complémentarité qui ne peut germer que par le biais de discussions et d’échanges intellectuels avisés.
Car nul n’a le monopole du savoir. Ni du savoir faire.
Et personne ne détient non plus l’exclusivité du patriotisme !