Un «consensus très large se dessine» entre Européens pour soutenir l’armée ukrainienne à l’issue du conflit avec la Russie, selon les mots du ministre français des Armées, ce mercredi 12 mars. À l’issue d’une réunion à Paris avec ses homologues allemand, britannique, polonais et italien, Sébastien Lecornu a estimé que la garantie de sécurité dans la durée sera « les capacités que nous allons pouvoir donner à l’armée ukrainienne ».
Les Européens sont déterminés à soutenir militairement l’Ukraine, face à un Vladimir Poutine en treillis, qui, lui aussi, est déterminé à pousser son avantage. L’urgence, pour les ministres de la Défense des cinq grandes armées européennes réunis ce mercredi 12 mars à Paris, était : « Qu’est-ce qu’on imagine pour que le cessez-le-feu en cours de discussion ne soit pas un énième marché de dupes, un accord de Minsk III ? », rapporte Franck Alexandre, journaliste défense à RFI.
« Il n’y a pas d’avenir pour l’Ukraine sans possibilité de se défendre, une Ukraine démilitarisée n’existe pas », a déclaré le ministre italien Guido Crosetto lors de cette réunion. Son homologue polonais Wladyslaw Kosiniak-Kamysz a, lui aussi, salué une « vraie unité du continent (…) face à la menace venant de l’Est ». Il s’agit selon lui de « tenir le plus possible la Russie à distance de tous nos États. Et pour cela, il faut aider l’Ukraine ».
« La première garantie de sécurité de l’Ukraine, c’est l’armée ukrainienne »
Une question reste en suspens, a résumé le ministre des Armées, Sébastien Lecornu : quelle est la mission que l’on attend potentiellement de forces européennes au service de la paix en Ukraine ? « La réassurance n’est pas l’observation. L’observation n’est pas la déconfliction, n’est pas encore moins, l’interposition qui me semble être un cas qu’on n’a même pas évoqué. Mettre des troupes juste derrière la ligne de cessez-le-feu n’est pas du tout la même mission que de mettre des troupes le long de la frontière polonaise. Donc en fait, on n’en est pas là, a balayé le ministre français des Armées. La première garantie de sécurité de l’Ukraine, c’est l’armée ukrainienne. Vous n’allez pas demander à des troupes européennes de faire le travail de l’armée ukrainienne.»
Pas de troupes au sol dans l’immédiat donc. En revanche, les Européens sont catégoriques : ils ne veulent pas d’une démilitarisation. Au contraire, la véritable garantie de sécurité dans la durée, c’est fournir des capacités à l’Ukraine. Toujours plus d’armes et de matériel. Et à ce stade, quinze pays se montrent intéressés. La prochaine réunion aura lieu d’ici à 15 jours avec tous les ministres concernés, avec l’ambition de bâtir rapidement une nouvelle architecture de sécurité européenne.