Dakarmidi – Avec Abdourahmane Diouf, porte-parole du parti Rewmi, c’est d’abord un fort réquisitoire à l’encontre de la classe politique Sénégalaise qui est, selon lui, loin de répondre à l’attente du citoyen lambda et surtout loin d’être à la hauteur de la sagesse de la classe religieuse.
L’invité du Grand Jury, invité à parler du regretté Khalife Général des Mourides, se désolera de remarquer que le pays a perdu » un homme du dialogue interconfrérique et interreligieux, un homme de Dieu » incomparable à l’homme politique qui se caractérise par son bas niveau à bien des égards.
» …Nous autres politiques, nous manquons de sagesse, de retenue, de hauteur et de civisme. Nous n’avons jamais été à la hauteur de la sagesse de nos hommes religieux. Le Sénégal mérite mieux. C’est à nous de faire l’effort de nous élever à la hauteur de nos guides religieux. Est-ce que que vous avez vu, ces dernières années, nos Présidents de la République ? » Abdourahmane Diouf relevait le cachet hautement significatif du voyage du Khalife Général des Tidianes vers Touba à l’occasion du rappel à Dieu de Serigne Sidi Mokhtar Mbacké.
Le noeud du problème est à chercher, fait noter le Rewmiste, chez le Président de la République qu’il assomme de critiques. » Le Président actuel a des problèmes avec ceux qui ne sont pas de son côté. Le President doit avoir une poitrine suffisamment dilatée pour parler avec tout le monde. Il n’a pas le droit d’avoir des états d’âme, des humeurs… » Avant d’appeler au dialogue, il doit régler ce statut du chef de l’opposition. On ne dirige pas une République avec des humeurs (…) La sacralité de la parole du Président de la République est mise en doute depuis un certain temps ».
» Vers 2019, le porte-parole de Rewmi réitère la doléance de voir le ministre de l’intérieur dessaisi de l’organisation de l’élection, rappelant que Wade, en son temps, avait nommé Cheikh Guèye. Sur la question de la caution, il trouve que la corser n’a jamais servi à dissuader certaines candidatures.
Quant au futur comportement de l’opposition en 2019, Abdourahmane Diouf donne son schéma. »La candidature unique de l’opposition n’est pas souhaitable ». Pour lui, il faudrait mieux avoir trois ou quatre avec des candidats qui ont une certaine envergure. C’est à ce seul prix que, dit-il, que l’opposition pourrait imposer fatalement au pouvoir un second tour.
Abdourahmane Diouf qui réfute la réalité d’une dégringolade politique de son leader, martèle sa ferme volonté de demeurer au Rewmi et confie qu’Idrissa Seck est son candidat pour la prochaine Présidentielle. » Rewmi est en train de travailler sur la commande citoyenne depuis longtemps. Idrissa est en train de parler avec les Sénégalais… ». Dans les priorités seront, mentionne-t-il, la diminution de la pression fiscale de 65% au niveau des petites et moyennes entreprises, la remise de l’économie nationale entre les mains des entreprises nationales, faire de sorte que le taux de croissance déclaré soit » mangé » à l’intérieur du Sénégal et non en dehors comme c’est le cas, mettre terme à cet endettement » insoutenable »…
Abordant la question de la Casamance et la quinzaine de morts enregistrée suite à la tuerie de Boffa, Abdourahmane Diouf rejette les solutions de type miraculeux. Pour lui, il faut un dialogue national. »Nous demandons une union sacrée autour de la Casamance, un dialogue national. C’est une région qui n’est pas comme les autres ». Il dénoncera, en passant, le mutisme du procureur de la République. » Le procureur de la République devrait communiquer sur la question ». C’est ce qui se passe, selon lui, dans les démocraties sérieuses. Il préconisera aussi l’octroi de moyens suffisants à l’armée Sénégalaise de sorte à lui permettre d’apporter la riposte qui sied. » L’armée ne doit avoir aucune faiblesse matérielle ou stratégique » dira-t-il notamment.
Source Dakaractu