Dakarmidi – Ils symbolisent les rythmes afro-cubains des années 1970 et continuent d’arpenter les scènes de France et du Sénégal. Les papys du « Bao », au terme d’une riche histoire, espèrent une plus vaste reconnaissance sur le continent.
Ils prévoient chaque fois une heure trente de concert mais, à l’arrivée, restent toujours au minimum deux heures sur scène… De Berlin à Londres en passant par Louvain, Zagreb ou Paris, les papys de l’Orchestra Baobab rencontrent depuis plusieurs mois le même succès. L’emblématique formation ouest-africaine des années 1970 est en tournée pour la présentation de son nouvel album, Tribute to Ndiouga Dieng, le premier depuis dix ans, dédié à l’un des fondateurs, décédé en novembre 2016 à Dakar.
Peut-être. Mais les inconditionnels de ce groupe, qui réunit des musiciens venus aussi bien du Togo que du Bénin, de Gambie ou de Casamance, disent assister, à chaque sortie d’album, à une véritable renaissance.
Le dernier s’est néanmoins fait sans trois de ses quatre derniers piliers : Rudy Gomis, victime d’un AVC, le guitariste-avocat Barthélémy Attisso, 72 ans, retenu par ses plaidoiries, et Ndiouga Dieng, remplacé par son fils Alpha.
Seul membre fondateur toujours en activité, le chanteur Balla Sidibé, 74 ans, revendique une plus grande audace dans les arrangements et la manière de chanter, « ce qui permet de rompre avec la monotonie d’antan ».
Rythmes latino-américains mêlés de traditions locales
Pour comprendre cette renaissance, retour vers le Sénégal des années 1960 et 1970. Les musiques sous influence cubaine dominent, chantées en langues locales. Poussées par Ousmane Mbaye, qui enregistre en 1963 « Soce », l’un des premiers morceaux de salsa made in Sénégal, des formations comme le Star Band de Dakar, le Star Number One ou encore l’Étoile de Dakar rivalisent d’ingéniosité pour accommoder les standards cubains à la sauce africaine.
JeuneAfrique