La 60e cérémonie des Grammys, qui se déroulait exceptionnellement à New York, dimanche soir, a vu le triomphe du rappeur Kendrick Lamar, qui a enflammé la salle dès le début de la cérémonie avec une performance très politique et cinq récompenses mais surtout le sacre de Bruno Mars qui a remporté six récompenses au total, dont trois majeures.
Le chanteur américain Bruno Mars a récolté trois des quatre trophées majeurs de la cérémonie des Grammy Awards 2018 à New York, coiffant sur le poteau le rappeur Kendrick Lamar, au terme d’une soirée très politique.
En recevant le titre d’album de l’année, dernier prix de la cérémonie, Peter Hernandez, de son vrai nom, a remercié les autres artistes sélectionnés dans la catégorie dont Kendrick Lamar et Jay-Z. C’est un nouveau camouflet pour le hip-hop, qui n’a remporté que deux fois le prix d’album de l’année, la dernière fois il y a 15 ans.
Pour Jay-Z, la soirée a tourné au cauchemar, avec aucune victoire malgré huit nominations. À 48 ans, ce vétéran du hip-hop, déjà primé 21 fois aux Grammys, a été devancé dans trois catégories majeures par Bruno Mars et dans trois sous-catégories rap par Kendrick Lamar.
Soirée à messages
Alors que l’industrie du disque avait semblé assez détachée des enjeux du moment, la cérémonie des Grammys a finalement fait feu de tout bois et multiplié les interventions politiques, reprenant la main à Hollywood, qui avait amorcé le mouvement.
De nombreux invités, de Lady Gaga à Sting, en passant par Khalid ou Cindy Lauper, étaient arrivés à la cérémonie en arborant des roses blanches en écho aux mouvements #MeToo et Time’s Up à Hollywood, à l’appel tardif d’un groupe de musiciennes.
Lors de son passage sur scène, Lady Gaga a ensuite rendu hommage à Time’s Up, contre le harcèlement sexuel et pour l’égalité entre hommes et femmes.
Immédiatement derrière, une autre chanteuse, Camila Cabello, a rendu hommage aux Dreamers, les bénéficiaires du programme Daca qui permet à des immigrés arrivés enfants clandestinement aux États-Unis de travailler et d’étudier légalement.
Ce programme a été supprimé par le président Donald Trump, qui a pressé le Congrès de le remplacer par une nouvelle législation. Mais les parlementaires sont pour l’instant dans l’impasse.
Outre Jay-Z, l’autre grand perdant de la soirée a été « Despacito », le mégahit qui a tout emporté sur son passage en 2017. Nommé dans trois catégories, il est reparti bredouille dimanche.