Tentant d’apporter une réponse attendue, sur la gestion du Pétrole et le Gaz, jugée nébuleuse par certains citoyens sénégalais, monsieur Macky SALL, Président de la République, y est allé avec mépris et dédain. A l’endroit de ceux à qui la Constitution du Sénégal confère la propriété absolue des Ressources naturelles, c’est-à-dire le Peuple, le Président s’est adressé avec beaucoup de maladresse, alliant inconsidération et confusion dans son propos, comme d’ailleurs il a l’habitude de le faire quand il est gêné par des questions de gouvernance et de transparence.
Fort heureusement, par une seconde lecture de son speech, l’oreille avisée peut parvenir à déceler une vraie tentative d’esquiver l’essentiel, de fuir le débat sur la rupture, la bonne gouvernance et la transparence. Quelques vertus dans la besace du jadis opportun candidat à la présidentielle de 2012, qui fort de ses promesses électorales, avait emballé la quasi-totalité de tout un peuple par un discours mielleux et politicien.
Quelques petits rappels pour soigner l’amnésie intellectuelle qui semble prendre monsieur Macky SALL, pour réactualiser sa lecture, sa compréhension et son entendement au point qu’elle soit avenante, conséquente et acceptable, à l’endroit de citoyens Sénégalais. Des citoyens libres de poser des questions, juste pour savoir. Parce que savoir, être informé, s’enquérir de la gestion du pays, à plus forte raison les Ressources naturelles, sont un droit absolu, légal et légitime que même le Président de la République ne peut aliéner. De l’impunité, la transhumance et la complaisance…
S’il est vrai que le pouvoir précédent, celui de Maître WADE bien sûr a fait dans la gabegie et la dilapidation des biens et ressources publiques, sachez que nous sommes tentés de nous demander ce que vous avez réellement fait pour rétablir la norme et la vérité. Pour rappel Monsieur le Président, une certaine population a porté ce combat contre ce régime dont votre forte implication est avérée pour le meilleur et le pire.
Que cette même population a porté ce combat avec un veinard que vous avez été au gré du destin. Que cette même population, tant bien que mal, continue sans vous et contre vous, ce combat pour la bonne gouvernance et la transparence dans la gestion du bien public. Alors grand fut notre espoir, autant que notre désarroi, quant au recouvrement de ces biens, que la réelle pratique politicienne qui a jalonné ces épisodes malheureux de notre démocratie et des limites de notre système judiciaire.
Après tout ce brouhaha, la montagne a accouché d’une souris. Combien de ressources dépensées dans le cadre de la CREI ? Combien de dossiers de l’OFNAC et de l’IGE ? Combien d’actes d’incohérences dans la démarche, de règlements de comptes personnels, d’arrangements et d’ententes, nous soupçonnons dans la gestion de ces « cas » ? Au fait la transhumance ! Parlons-en ! Combien étaient-ils à devoir rendre compte et qui se retrouvent aujourd’hui à vos côtés ? N’ont-ils pas peut-être des dossiers compromettants sur une certaine table ou un sous un certain coude. Ne pourraient-ils jouir d’une protection tacite et être dans l’impunité ? De fait, Monsieur le Président, si des milliards ont été absorbés par les envies capricieuses de caciques de l’ancien ou l’actuel régime, sachez que cette même population que vous narguer aujourd’hui, a porté un réel espoir sur vous, en vous élisant. Sachez Monsieur le Président, avec tout le respect qui sied à votre statut et vos fonctions, que le vocable « Rupture », ne devait pas être un vain mot de campagne, mais plutôt, une réalité, une dimension factuelle de votre démarche. Ne serait-ce-que par générosité et grandeur, à l’endroit de cette population qui a toujours été victime de ces malicieuses pratiques d’une certaine élite.
Cette même population qui malgré tout, continuera à porter ce combat, quel qu’en soit le prix. Ainsi, bonne place a été trouvée à la complaisance, quand il s’agit de mettre sous contrôle judiciaire, sous mandat de dépôt… Nous avons fortement l’impression que la gestion des « cas » est plus que sélective, et qu’elle répond à des règles politiciennes, des intérêts partisans, au détriment de l’intérêt du Peuple sénégalais. Quid de notre Pétrole et notre Gaz… Sur ce cas précis Monsieur le Président, Mars ou Neptune, pour nous, relèvent de la Mythologie Américaine et autre Russe ; on en parle que dans les médias généralement, c’est presque de la Fiction.
Par contre, le For…, le ger…, le ghu.., la cours de l’Uemoa sont bien réels. Ce sont des institutions de recours, formelles et qui sont sur la planète terre. Des institutions de lutte contre la corruption, l’enrichissement illicite, le détournement de deniers publics, le conflit d’intérêts, quelques-uns des vices qui gangrènes tous les jours la gestion du bien public au Sénégal. Des institutions sous régionales, régionales et internationales qui pour certaines, sont très exigeantes en notre sens, quand il s’agit de bonne gouvernance et de transparence. Quand il s’agit de la chose publique.
Alors Monsieur le Président, la démarche est tout aussi simple. Elle s’apparente même à celle de Socrate par la logique du questionnement qui suit : -les dispositions constitutionnelles et celles du code pétrolier ont-elles été respectées à la signature des contrats entre l’Etat du Sénégal et les compagnies attributaires de titres miniers en Hydrocarbures ? -la Loi fiscale sénégalaise a-t-elle était violée lors de cessions de part quelconques ? -Y-a-t-il eu fraude fiscale au détriment de l’Etat sénégalais lors de ces transactions ou pas entre Petro Tim, Timis, Cosmos ou d’autre organisations, compagnies concernées et impliquées ? -Si oui ou non, quel est les degrés de responsabilité des différents acteurs ? -Tout ce qui a été fait respecte-t-il la législation en vigueur, qu’elle soit conventionnelle, constitutionnelle ou codifiée ? Quelques toutes petites préoccupations auxquelles cette population que nous sommes tient réellement, et qui ne devraient naturellement gêner.
Encore que vous nous aviez promis Monsieur le Président, dans le contrat social qui nous lié, une gestion transparente de ces ressources, nos ressources, les ressources du peuple et non d’un tout petit groupe. A moins que le silence de la Majorité parlementaire soit plein de sens. A moins que l’auto saisine du procureur, toute évidente qu’elle devait être pour éclairer notre lanterne, ne soit un espoir perdu. A moins que le limogeage brutal de Mme Nafi Ngom KEITA, ne soit un signal fort. A moins que la radiation de l’Inspecteur des Impôts, Monsieur Ousmane SONKO, ne soit une épée de Damoclès. A moins que le COS Pétro gaz ne soit une autre chasse-gardée au service du système. Alors, permettez-nous, avec vos bons offices Monsieur le Président de savoir, parce que, un tout petit simple droit qui n’est pas à Mars, déjà qu’on ne sait pas où c’est.
Malheureusement, si vous ne serez pas capable de pointer du doigt Mars, qui est dans notre imagination, comment ferez-vous pour nous faire savoir, connaitre des faits qui se passent sous vos yeux, c’est-à-dire sur terre, et qui sont mille fois plus à portée de main que la planète Mars. S’agissant du Collectif citoyen… Cette même population, toujours avec les espoirs qu’elle portait quant à une gestion transparente de nos différentes ressources, méprisant toute appartenance politique, qui venait de partout et de nulle part, se constitue et continue le même combat….la bonne gouvernance et la transparence. Un habituel péché mignon Monsieur le Président, un péché politicien et non politique ! C’est qu’à chaque fois que le Peuple vous parle, le son « opposant » vous tympanise.
A chaque fois qu’une voix s’élève, vous dites-vous et votre entourage, que c’est des opposants. Même s’ils sont toujours là, la faute de certains parmi eux justifie-t-elle tout ce comportement ? Ils ont dépensés cent milliards pour le FESMAN, nous qui te parlons avions pris part en ce temps à une marche de dénonciation de cette gabegie. Vous et nous avons été ensemble contre ces pratiques. Leurs fautes vous disculpent-elles vous et votre pouvoir du contrôle citoyen et de l’interpellation légitime de citoyens que nous sommes ? Sommes-nous tous membres de ce régime précédent, ou coupables des mêmes fautes. Je ne le pense pas. Nous sommes tout bonnement des fils de ce pays, des citoyens de droit, en droit d’interpeller nos institutions sur la gestion du bien public.
Soit vous nous donnez des réponses claires soit, dans le cas contraire, nous continuerons le combat pour tout le temps que cela nécessitera. Nous sommes des Sénégalais, de l’intérieur, de la Diaspora, qui nous sommes unis pour une cause populaire et inchala, nous serons inébranlables. Pour votre information monsieur le Président, en ce qui nous concerne, nous ne sommes pas gratuitement contre votre personne, mais simplement, contre et cela pour toujours, le flou, la nébuleuse et tout ce qui gangrène le bon fonctionnement de nos institutions et qui ne respectes pas nos droits sur terre. A toutes fins utiles, nous saisissons cette occasion pour honorer votre rang, et vous renouveler notre haute considération, en tant que première institution de ce pays. L’essentiel, le Sénégal, par souci et par conviction, vive le Sénégal, vive la Nation !
Abdourahmane SOW, citoyen Sénégalais Président de la Commission Orientations et Stratégies COS/M23