Dakarmidi – Comme dans bien d’autres pays d’Afrique, le secteur informel occupe une place très importante dans l’économie du Sénégal. Selon une étude récente de la Banque mondiale, ce secteur génèrerait 97 % des créations d’emplois dans notre pays qui est très touché par le chômage.
Ses nombreuses conséquences en termes de productivité, de compétitivité, d’environnement des affaires et de qualité des emplois offerts, en font l’un des freins majeurs à la diversification de notre économie vers des activités plus productives dans les secteurs agricoles et industriels, et à leur intégration dans les chaines de valeur régionales et internationales.
Le secteur informel, ayant pris le pas sur le secteur formel, pénalise ainsi l’emploi et la croissance, induisant des pertes de recettes fiscales, décourageant les investissements étrangers et réduisant le commerce formel intra-régional.
Pendant de longues années, les stratégies visant à formaliser le secteur informel n’obéissaient qu’à une nécessité de bancarisation de nos population. Force est de constater que celles-ci n’ont pas été fructueuses puisque la pénétration des banques reste encore très faible dans notre pays. Par ailleurs, une bureaucratie excessive, le manque de transparence et les difficultés d’accès au crédit constituent tout autant de stimulants pour nos entreprises à rester dans l’informel.
S’il est clairement établi que le secteur informel sert d’amortisseur social dans notre pays car pourvoyant des ressources à de nombreuses personnes, l’Etat du Sénégal doit à présent réfléchir à la mise en place d’une véritable stratégie nationale d’encadrement et de mutation de ce secteur vers plus de formalisation pour permettre l’éclosion d’une économie plus solide et une croissance plus durable et inclusive.
Babacar BA
Président Alternatives Citoyennes