Dakarmidi – La communication est la base de notre vie et conditionne ce que nous vivons à tous points de vue : professionnellement, affectivement, sentimentalement, politiquement… Dès notre naissance, nous sommes entrés en communication. La communication est dans notre Adn.
Il est tout bonnement impossible d’être un grand leader sans être un grand communicateur. J’espère, chers lecteurs, que vous avez remarqué que la phrase précédente ne se réfère pas au fait d’être un grand parleur, car il y a là une grande différence.
Nous trouvons rarement dans ce qui a été enseigné dans le monde académique la clé pour devenir un communicateur habile. Depuis nos plus petites classes, nous sommes formés à nous concentrer sur l’énonciation, le vocabulaire, la présence, l’élocution, la grammaire, la syntaxe et autres. En d’autres termes, on nous apprend à nous concentrer sur nous-mêmes.
C’est la capacité à développer un enthousiasme externe qui sépare les vrais grands communicateurs des « autres ». Observez les grands leaders du monde et vous leur trouverez tous des qualités de communicateurs exceptionnels. Certes, ils défendent leurs idées, mais ils le font de manière à toucher vos émotions et vos aspirations. Ils savent que si leur message n’émeut pas le public, il ne sera probablement pas entendu, encore moins défendu.
Michelle Obama (l’ex Première dame des Etats-Unis) en est l’illustration. Lorsqu’elle prend la parole en faveur d’Hillary Clinton, à la convention démocrate en juillet dernier, elle conquiert la foule, y compris Bill Clinton. On découvre une oratrice née, sincère et naturelle, qui envoie coup sur coup à Donald Trump sans jamais le nommer. « Je veux un président qui enseignera à nos enfants que chacun compte dans ce pays », a-t-elle dit, avant de poursuivre : « Un président qui croit véritablement en la vision exprimée par nos fondateurs il y a toutes ces années, à savoir que nous avons été créés égaux, que chacun d’entre nous est un membre bien-aimé de la grande histoire américaine. Et quand une crise frappe, nous ne nous tournons pas les uns contre les autres. Non, nous nous écoutons les uns les autres, nous nous appuyons les uns sur les autres parce que nous sommes toujours plus fort ensemble ». Ses qualités de communicatrice lui ont valu un plagiat de son discours à la convention démocrate en 2008 par Melania Trump (actuelle Première dame des Etats-Unis). Cette dernière avait d’ailleurs, déclaré à NBC avoir écrit son discours « avec un peu d’aide ».
Je ne crois pas que cela soit une surprise si la plupart des dirigeants passent la majorité de leur temps dans des situations interpersonnelles. Je ne crois pas non plus que cela soit un choc qu’un bon nombre de problèmes organisationnels surviennent à la suite d’une communication pauvre. C’est justement ce paradoxe qui met en évidence la nécessité pour les dirigeants de se concentrer sur les moyens de devenir de grands communicateurs. Une communication efficace est une composante essentielle de la réussite professionnelle, que ce soit au niveau interpersonnel, intergroupe, intra-groupe, organisationnel ou externe.
Si développer des compétences de compréhension est bien plus facile que l’on pourrait penser, être capable de mettre convenablement en pratique ces compétences au moment opportun ne l’est pas.
Les compétences et/ou connaissances acquises sont uniquement précieuses lorsqu’elles sont appliquées au moment propice. La première qualité que les grands communicateurs ont en commun est le fait qu’ils possèdent un sens aigu de la conscience situationnelle et contextuelle. Les meilleurs communicateurs sont les plus grands auditeurs et astucieux dans leurs observations.
Les grands communicateurs ont cette habilité qui est de lire en une personne, un groupe, en percevant leurs humeurs, leurs énergies, leurs attitudes, leurs valeurs et intérêts.
Ils lisent non seulement bien leur environnement, mais ils possèdent l’étrange capacité à s’adapter au message dudit environnement sans en perdre une miette. Le message n’est pas à propos du messager. Il n’a rien à voir avec le messager. Le message est totalement axé sur la manière de rejoindre les besoins et les attentes de vos auditeurs.
Alors, à quel moment pouvez-vous savoir que vos compétences ont mûri au point que vous êtes devenu un excellent communicateur ? La réponse est que vous franchirez ce cap quand, dans vos interactions avec d’autres personnes, vous utiliserez régulièrement ces dix principes suivants :
-N’ayez pas une langue bifide : en d’autres termes, soyez honnêtes dans vos propos. Dans la plupart des cas, les gens ne s’ouvrent jamais à ceux en qui ils n’ont pas confiance. Une fois qu’ils ont le sentiment que leur leader est digne de confiance, ils investissent leur temps et prennent des risques qu’ils n’auraient jamais pris si ce dernier avait une réputation d’un leader fourbe. Gardez à l’esprit que les gens pardonneront toujours là où la confiance existe, mais pardonneront rarement là où la confiance n’existe pas.
-Soyez sociable : il y a une grande vérité dans l’axiome suivant : « les gens ne s’intéressent à ce vous dites qu’à partir du moment où vous leur portez de l’intérêt ». Si vous ne développez pas des relations significatives avec les gens, vous ne saurez jamais ce qu’ils ont vraiment en tête.
-Soyez précis : la clarté est dix fois meilleure que l’ambiguïté. Apprenez à communiquer avec clarté. Simplicité et concision sont toujours mieux que complexité et confusion. Le temps n’a jamais été une denrée précieuse qu’il ne l’est aujourd’hui. Il est essentiel au communicateur de couper court et d’aller à l’essentiel. Votre but est, à cet effet, d’éliminer le superflu et de faire de sorte que chaque mot compte.
-Concentrez-vous sur ce que vous laisserez à vos auditeurs et pas ce que vous gagnerez : les meilleurs communicateurs ne sont pas seulement compétents dans l’étude et la collecte d’informations lors de la communication, ils sont également aptes à transmettre des idées, en organisant les attentes, en inspirant des actions et en répandant leur vision. Lorsque vous vous concentrerez plutôt sur le « donner » que le « recevoir », là vous aurez accompli l’objectif. Même si cela peut sembler contraire à la logique, vous apprendrez bien plus en vous concentrant sur les souhaits, besoins et désirs de l’autre partie que vous ne le feriez en vous concentrant sur votre programme.
-Soyez ouvert d’esprit : je dis souvent à mon entourage que la rigidité de l’esprit fermé est la seule limite aux nouvelles opportunités. Un leader tire son épingle du jeu quand il porte de l’intérêt à ceux qui détiennent des opinions dissidentes et des positions contradictoires dans le but de ne pas les convaincre de changer d’avis, mais de comprendre leurs positions. Nouez le dialogue avec les gens qui vous affrontent, vous défient. Rappelez-vous que ce n’est pas l’opinion qui compte, mais plutôt la volonté de discuter avec un esprit ouvert et d’apprendre.
-Gardez le silence et écoutez : les grands leaders savent quand il faut parler et quand il faut écouter. La plus belle forme de discours se déroule dans une conversation et pas à une conférence ou à un monologue. Lorsque vous atteindrez ce point de votre vie où vous commencerez à comprendre que le savoir est acquis, pas en parlant mais en écoutant, vous arriverez, alors, à la première étape pour devenir un communicateur habile.
-Remplacez l’ego avec l’empathie : un dirigeant ne doit pas laisser son ego écrire des chèques que son talent ne peut pas payer. Lorsque la candeur est communiquée avec empathie et bienveillance et pas avec arrogance et orgueil gonflé d’égo, de bonnes choses en résultent. Les communicateurs empathiques affichent un niveau d’authenticité et de transparence qui n’est pas présent chez ceux qui choisissent de communiquer avec ego.
-Quand vous parlez, sachez ce dont vous parlez : développez une technique de maîtrise sur votre sujet. Si vous ne possédez aucune expertise sur votre sujet, peu de personnes vous accorderons leur temps.
Chers lecteurs, j’espère que ces « secrets » vous permettront de challenger vos pratiques en communication pour cheminer vers plus de réussites et d’harmonie.
Car en communication, il n’y a pas que les paroles. Il y a vous, bien sûr. Il y a votre objectif également. Il y a évidemment l’art et la manière ; et il y a aussi l’ « autre » et le souci de la relation.
Pca de la SSPP «Le Soleil»