Dakarmidi – Si j’avais une occasion de rencontrer le Président Macky Sall ; dans une rencontre qui dois durer une minute ou même quelques secondes, et que pendant cette rencontre je dois dire ou faire une seule chose. Je lui pincerai une partie du corps pour voir sa réaction. Pour savoir est ce que cet homme a de la sensibilité. Pour savoir est ce qu’en dehors des mets succulents et des boissons aux gouts exquis du palais qui le rendent au fil des années encore plus repus ; ce Monsieur est sensible à autre chose, surtout à la douleur. Pas à la douleur qui est liée aux affres de la pensée à une éventuelle perte des prochaines élections. Mais à la douleur que n’importe quel être humain normal ressentirai face à une atrocité.
Depuis son irruption sur la scène publique, Macky donne l’air d’un homme totalement désincarné, sans âme. Le fait qu’il redevient de temps à autres un citoyen ordinaire pour aller présenter ses condoléances à ses connaissances et à ses anciens compagnons attristés, n’y change rien. Au contraire, il faut être d’une rare hypoalgésie pour transformer des cérémonies de deuils, en une vile occasion de débauchage d’adversaires politiques.
J’ai toujours eu le sentiment que Macky est atteint d’apathie à cause de sa mine, mais voulant toujours être objectif, je me disais aussi : « l’apparence est trompeuse », peut être simplement que c’est son masque qui trahit son essence.
Un jour Macky lui-même pulvérisa, toutes les raisons objectives que j’avais pour ne pas percevoir en lui simplement un homme totalement insensible. C’est le jour où il déclara : « je suis un lion qui dort. Un lion qui dort, personne n’a intérêt à le réveiller car, au cas échéant, il va se lever et foncer directement sur vous pour vous blesser. »
L’analogie est plus qu’éloquente pour révéler l’âme profonde de ce gaillard. Quoi de plus insensible, de plus flemmard, qu’un lion qui dort ?
Pendant que le lion dort, on tue bêtement ses compatriotes à l’étranger.
Mais pendant que le lion dort, on enlève, on torture, on viole, on assassine des enfants. On anéantit le symbole de l’innocence et de la pureté au Sénégal. Macky ne dit rien. Il ne se réveille pas pour blesser les auteurs de ces crimes. Sinon il encourage et fortifie son Ministre de l’intérieur qui de vive et intelligible voix a fait savoir au monde entier que lui son job ‘’ce n’est pas de faire régner l’ordre et la sécurité dans le pays’’, c’est plutôt de faire réélire le futur candidat à sa propre succession M. Macky Sall. D’ailleurs ce n’est pas lui Aly Ngouille Ndiaye le premier flic du Sénégal qui est monté au créneau pour protester vigoureusement et au moins promettre l’enfer aux malfaiteurs. Ce n’est non plus pas lui qui est allé présenter les condoléances du Gouvernement et de la Nation à Rufisque. C’est son collègue Omar Guèye Ministre de la Pèche, un Monsieur complètement inutile face aux nombreux meurtres et disparitions de nos pêcheurs et aux dégâts causées par l’avancée de la mer. A Rufisque M. Guèye avec un discours totalement décousu disculpe entièrement le gouvernement et transfert toute la responsabilité au peuple qui doit selon lui, être vigilant, soupçonneux et dénonciateur. Quelle insulte à notre intelligence et quel mépris à notre sens de la responsabilité.
Pendant ce temps leur homologue de la Justice disserte sur les ondes sur les voies et moyens possibles pour modifier la constitution.
Pendant ce temps dans ce pays seuls les criminels qui ont jeté leur dévolu sur l’enlèvement, la torture, le viol et l’assassinat des enfants ont le sommeil profond. Macky voyage.
C’est un Commissaire divisionnaire qui tonne. Aussi respectable et louable qu’est sa réaction, sa voix ne devrait que faire écho à celle du chef suprême de nos armées Macky Sall lui même, et être une parmi celle de tous ceux qui portent une parcelle de pouvoir aussi minime soit t-elle dans ce pays. Dans la foulée j’ajouterai que tous ces ‘’Emile Zola’’ et tous ces ’’ Pierre Henri Thioune Guelwar’’, qui ces derniers temps se sont illustrés en versant beaucoup d’encre et de salive pour faire haro sur le Pr Songué doivent se faire entendre par voie orale, écrite ou filmée pour s’insurger contre ce razzia d’enfants dont notre Police Nationale dit n’avoir qu’un début de connaissance des raisons, mais préfère les taire pour le moment. Le Sieur Songué avait fait (selon la formule depuis lors consacrée à son intervention) l’apologie du viol. Encore que ce n’étais pas ça son intention. Il est juste inculte et maladroit. Ici et maintenant nous faisons face à une série viols et de meurtres d’enfants de surcroit.
Où sont les syndicats de l’enseignement, toujours prêts à entraver la bonne marche de l’éducation nationale pour des raisons généralement pécuniaires. Ignorent-ils que si ces barbaries continuent, ni leurs revendications, ni même leurs syndicats n’auront de raison d’être, parce qu’il n’y aura plus d’écoles, du fait simple fait qu’il n’y aura plus d’enfants.
Monsieur le Président qu’est ce qui vous différencie réellement de votre prédécesseur Wade (votre maitre quoi qu’on puisse dire) qui disait : « c’est juste un coup de vent passager »pendant que des émeutes provoquées par des réactions contre lui faisaient des morts.
A cette occasion, Wade faisait preuve d’un cynisme inédit, mais il avait pris parole. Vous Monsieur le Président comment voudriez vous que votre mutisme face à ces barbaries récurrentes soient interprétées. Est-ce que nous pourrions dire que c’est une manière pour vous de dire : « Puisque, mes enfants biologiques Amadou, Ndèye et Ibrahima sont bien entretenus et en sécurité, tant pis si tous les enfants de ce pays périssent, même si c’est dans des conditions atroces». Comme Wade qui avait quitté le Palais à pied pour aller s’enquérir personnellement de la situation de son fils biologique Karim Wade parce que l’immeuble qu’il occupait avait pris feu.
Où est Marième Faye Sall, votre épouse, la Première Dame, celle en qui l’opinion voyait l’incarnation vivante de l’arrivée enfin de la femme sénégalaise au Palais de l’ex avenue Roume. Où est la présidente de la Fondation SERVIR LE SENEGAL. Que pense la mère de famille qu’elle est de l’atroce souffrance de ces mères de famille à Touba, à Mbao, à Rufisque, suite aux cruautés qui ont emporté leurs enfants. Quand au beau milieu de la nuit, elle se réveille de son profond sommeil, dans sa douillette chambre du palais, comment réagit-elle quand elle pense aux autres mères de famille du Sénégal (si tenter qu’elle pense à elles) ; elles qui après une âpre journée de labeur ne peuvent pas dormir, hantées qu’elles sont par un éventuel rapt, torture, viol et assassinat de leurs progénitures.
Où est passée cette dame très promptes à réagir pour faire revenir à de meilleurs sentiments, c’est-à-dire au partage du gâteau (gouvernement), un Ministre loufoque démissionnaire, qui avant de démissionner n’avait pas manqué de traiter de toutes les ignominies son chef de Parti M. le président de la République, votre mari ? Où la ‘’mère Theresa’’ qui vint en aide avec beaucoup de brouhaha un artiste de seconde zone malade.
Face à cette série de crimes odieux, que vous conseillent vous couple présidentiel, vos conseillers en communication très prompts à monter au créneau pour répondre à M. Idrissa Seck (dont nous attendons toujours lui aussi de sa part une réaction à la dimension de ces sombres affaires et du prétendant au pouvoir qu’il est) qui ne fait que jouer (lamentablement d’ailleurs) son rôle d’opposant et d’aspirant au pouvoir.
Où est cette armada pléthorique de présidents qui pullulent sous cette cinquième république. Le Président de l’Assemblée Nationale, Moustapha Niasse. Le Président du Conseil Economique et social Aminata Tall , le Président du Conseil de collectivités Tanor Dieng, le Président du Parlement de la CEDEAO M. Moustapha Cissé Lo.
Mme et Messieurs faites gronder vos marteaux de Président de séance. Pour une fois au moins le peuple aura le sentiment qu’il ne vous paye pas pour rien. L’heure est grave. Faites observer des ‘’Une minute de silence’’ aux membres de vos assemblées en hommage à ses enfants qu’on a atrocement ôté la vie. Portez et faites porter à vos collègues des brassards rouges, ou noirs ou violet en signe d’inclinaison de la Nation à la mémoire de ses enfants dont la seule faute est leur innocence. Envoyer des délégations au prés de leurs familles respectives en guise de témoignage de toute la Nation qui partage leur peine. Agissez pour vous départir de votre attitude et image de zombie de la République. Agissez au moins parce que c’est à la politique que vous devez vos privilèges et positions actuelles, et face à cette nébuleuse, ce sont les politiques (c’est-à-dire vous et vos collègues jusqu’à ce que ces affaires soient complètement tirées au claire et que vous soyez innocentés) qu’on soupçonne en tout premier lieu. D’ailleurs une vos collègues Mme Penda Mbow en l’occurrence à travers une vidéo a presque fait un aveu allant dans ce sens. http://www.seneplus.com/seneplus-tv/le-trafic-dorganes-est-une-realite. Bien que Mme Mbow a fait du clair-obscur, l’heure très grave et ses propos trop chargés, et sa position, trop importante et son statut très significatif dans ce pays, font que le Procureur de la République et l’opinion nationale ne peuvent rester sans réaction.
L’histoire retiendra que le Président Macky Sall, élu à 65%, le premier président né après les indépendances. Mais aussi la Présidente Aminata Tall, le Président Ousmane Tanor Dieng, le Président Moustapha Cissé Lo mais surtout le Président Moustapha Niasse à qui l’honorable Député Aida Mbodj a adressé une demande : « Je voudrais vous demander respectueusement, Monsieur Le Président, de saisir le Gouvernement de la présente question d’actualité afin que la Représentation nationale puisse être informée des points ci après : – Le Gouvernement a-t-il réellement pris conscience de l’ampleur de ce phénomène ? – Quelles sont les mesures prises pour endiguer ce fléau ? – Le dispositif de sécurité publique a-t-il réellement intégré les mesures de protection spécifiques pour les personnes vulnérables comme les enfants, les malades mentaux et les albinos qui sont généralement victimes des sacrifices les plus horribles ?»
Aida Mbodj Fara, face à cette dégoutant phénomène, lu aay sa ginaaw la.
L’Histoire retiendra que tout ce beau monde avait un jour assisté sans broncher :
A la mort de Fallou DIOP âgé de 2 ans, qui avait disparu le cadavre retrouvé trois jours après dans un sac à charbon abandonné dans un chantier.
A la mort de Serigne Fallou Ba âgé de 7 ans et demi, égorgé et la tête emportée.
A la mort de la jeune écolière Mariétou Doumbia retrouvée morte et abandonnée dans un tas d’ordures après avoir été bâillonnée puis violée.
A la mort dans des conditions atroces d’Amadou Diallo, un enfant âgé de 8 ans. Son corps a été découvert en état de décomposition avancé dans une poubelle.
Chers enfants du haut du paradis où vous êtes désormais résidents, pardonnez nos lâchetés et priez pour le salut de nos pauvres âmes.
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