Dakarmidi – Je crois que mes détracteurs pêchent par excès de chauvinisme et par manque totale d’objectivité. Considérer Condé et Abdoul Aziz « d’autocrates » ne peut pas justifier la négation de leur rôle positif dans le dénouement de la crise en Gambie. De la même manière, il n’est pas objectif de nier le rôle positif d’ Eyadéma du TOGO avec sa détermination à recourir par une intervention militaire pour déloger Jammeh. Dire tout cela, n’enlève en rien le rôle positif de la CEDEAO, avec le Sénégal en tête, dans l’établissement de rapports de forces politiques, diplomatiques et militaires pour obliger Jammeh à négocier son départ.
Essayer de nier ces faits évidents, relève d’un aveuglement difficilement qualifiable.
Il est certain que si Condé et Abdoul Aziz n’étaient pas intervenus après que les négociateurs attitrés de la CEDEAO aient jeté l’éponge ouvrant ainsi la voie au recours à l’intervention armée, personne n’aurait vécu les lendemains paisibles et sereins en Gambie, au Sénégal, et dans la sous-région d’aujourd’hui. Maintenant, on peut me qualifier de tous les noms d’oiseaux, mais cela ne changera en rien les faits que certains ont du mal à digérer, étant donné leur position de « va t en guerre » dès le début de cette crise, qui rejoint parfaitement la position du Président Togolais.
Ce qui est important, c’est que leur intervention a fait stopper l’avancée des troupes vers Banjul, et a permis à des représentants de l’ONU et de la CEDEAO à parvenir avec eux, à un accord de départ en exil de Jammeh dans la paix et la dignité. Il est certain que ces accords restent à être validés par le Président Baraw et les Chefs d’Etat de la CEDEAO, mais ils étaient suffisamment respectés par tous, pour permettre à Jammeh de partir dignement à Malabo, où le Chef de l’Etat lui a accordé une protection totale. C’est cela qui dérange les va t en guerre de tout genre, qui ont vu dans ce déroulement, s’écrouler leurs souhaits les plus ardents, de voir Jammeh brûler dans son Palais, ou être pris comme un vulgaire malfaiteur pour être traîné dans la honte et l’humiliation. Mais c’est raté!
C’est aujourd’hui au Président Baraw, avec le soutien de la CEDEAO et du Sénégal notamment, à réussir à conserver cette paix civile conquise par toutes les bonnes volontés, pour mettre en oeuvre le Programme pour lequel le peuple de Gambie a bravé le régime dictatorial de Jammeh pour lui confier son destin.