Dakarmidi – Abdoulaye Timbo, maire de la ville de Pikine, oncle du Président Macky Sall, coordonnateur de l’Apr de Pikine et Aliou Sall, maire de la ville de Guédiawaye, petit frère du même président de la République, coordonnateur de la Coalition BBY, Coordonnateur de l’Apr à Guédiawaye, Président de l’Association des Maires du Sénégal (AMS) et Directeur Marketing Afrique de la société Timis Group (Euskey !), annoncent avoir renoncé à leur « investiture » en tant que tête de liste de BBY des départements de Pikine et de Guédiawaye aux législatives du 30 juillet 2017.
Cette reculade tactique n’est-elle pas pour mieux sauter sur le gâteau des postes de Président et Questeur à la prochaine législature de l’Assemblée nationale ? Un communiqué signé par l’oncle et le frère du Président de la République, Son Excellence Macky Sall a été largement diffusé depuis hier par plusieurs sites, annonçant la renonciation de Abdoulaye Timbo et Aliou Sall à leur « investiture » « en tant que tête de liste de BBY des départements de Pikine et de Guédiawaye aux législatives du 30 juillet 2017 ».
Les parents proches du Président de la République en l’occurrence MM. Timbo et Sall, qui ont déjà fait mainmise sur les villes de Pikine et de Guédiawaye justifient leur décision en ces termes ; « Pour l’intérêt de l’APR, du Président de la République et du Sénégal, nous avons décidé de mettre à l’aise, Son Excellence, Monsieur Macky SALL, en favorisant la candidature d’autres responsables du Parti (APR) et/ou de la Coalition BB … car, le mensonge gros et grossier consiste à faire croire qu’il y a un projet de dévolution familiale monarchique, avec comme premier acte, faire de Aliou Sall, Président de l’Assemblée nationale.
Leur idée est claire et consiste à faire de l’amalgame, assimilant le Président Macky Sall à ces autres népotistes qui ont essayé de se faire hériter par les membres de leur famille », rapporte le communiqué familial, signé par les binômes Timbo et Sall. En première analyse, l’on se rend compte que les fonctions et titres du frère du Président, acquis entre 2012 (date d’entrée en fonction de son frère à la Présidence de la République) et 2017, soit en 5ans ne sont pas moins de 5 à 6 titres et fonctions ; ce qui nous rend sceptiques quand on dit dans le communiqué familial : « nos valeurs nationales de « JOM, NGOR et KERSA » n’autorisent et n’ont jamais autorisé d’avoir à la tête des principales institutions du pays (Présidence de la République et Présidence de l’Assemblée nationale), deux frères ».
Il est étonnant de noter que ce soient les mêmes gens qui aient combattu hier, « la dévolution monarchique du pouvoir », sous l’ère Abdoulaye Wade ! En deuxième analyse, l’on peut constate que l’Oncle et le petit frère n’ont pas renoncé à briguer les postes de député à l’Assemblée nationale, mais seulement « en tant que tête de liste des départements de Pikine et de Guédiawaye aux législatives du 30 juillet 2017 ».
Or, nous savons que tout député élu à l’Assemblée nationale a la possibilité de se présenter aux postes de Président et Questeur de l’Hémicycle. Pour revenir au cas de Karim Wade, qu’ils aiment tant évoquer, il serait intéressant d’observer que de 2000 (date d’élection de son père Me Abdoulaye Wade) à 2009, Karim n’a occupé au Sénégal aucun poste nominatif ou électif, hormis celui de Conseiller auprès du Président de la République et Président du Conseil de surveillance de l’Anoci, à partir de 2006.
Comparez avec les titres et fonctions du frère du président Sall au bout de 5 ans de mandature ! Messieurs Timbo et Sall, les populations de Guédiawaye, en particulier et celles du Sénégal en général, ne se laisseront plus prendre dans le piège du népotisme. Le Professeur Mbaye Thiam a bien raison de dire sur le retrait tactique de Abdoulaye Timbo et le frère du Président : « Ils n’auraient jamais dû être maires de commune. Démissionner c’est bien, mais ils n’auraient dû jamais arriver là… ».
A son avis, Macky Sall qui a fait campagne contre la gestion familiale du pouvoir doit retirer sa famille des cercles du pouvoir. Parlant de la « reculada », il déclare sans ambages : « Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un recul dommageable car, tout ce qui est légalement admis n’est pas moralement faisable », dixit, le Professeur d’université Mbaye Thiam.
Par ailleurs, l’on entend souvent les gens de Benno Bari Bakkaar dénoncer avec véhémence, une éventuelle descente de Me Abdoulaye Wade dans l’arène politique, pour appuyer la liste de l’opposition aux législatives de 2017, en avançant son âge avancé. Au même moment, ils gardent Moustapha Niasse à la tête de l’Assemblée nationale, en dépit de ses 77 bougies ! Or, lorsque je faisais la classe de 4 éme collège, il y a 46 ans, M. Moustapha Niasse était déjà, directeur de Cabinet du Président de la République Léopold Sedar Senghor ! Pour l’opposition, la posture de Me Abdouilaye Wade dans les prochaines législatives, ne serait qu’un symbole, envoyé à ceux d’en face.
Ce serait un hommage rendu à un homme qui aura beaucoup contribué à l’instauration de la démocratie au Sénégal. Un hommage mérité que l’actuel régime Faye-Sall refuse pourtant de lui rendre, on ne sait, pour quelle raison ? A l’oncle et au petit frère du Président, nous disons que la meilleure manière de rassurer les Sénégalais de leur bonne foi, est de se retirer complètement et définitivement de toute investiture au poste de député. A bon entendeur, salut !