Dakarmidi – Le Président Macky Sall peut écouter ses conseillers douteux à l’image de ce vomitif innommable dont le nom revient très souvent ces jours-ci dans la presse pour avoir dit que, « L’Etat doit faire la guerre en Casamance » . Mais, il n’a pas le droit d’appliquer leurs errements.
Car, si l’Etat c’est Nous sans exclusion, qu’on nous dise alors comment un Etat peut faire la guerre à ses propres populations au seul prétexte qu’une frange de celles-ci parlent d’autodétermination ?
Ces gens-là parlent bien de faire la guerre en Casamance, de raser les forêts, de chasser le rebelle supposément caché en chaque Casamançais. Mais alors que font-ils des droits fondamentaux de ces (autres) Casamançais qui doivent vivre sous le soupçon ?
Soit, l’Etat s’assume en tant qu’Etat positif et dans ce cas de figure mobilise ses capacités pour faire face à une situation d’insécurité en ne nous parlant pas de guerre, soit on nous fait croire que la Casamance est devenue un ennemi de la République qu’il faudrait guerroyer. Une guerre que personne ne veut aussi longtemps qu’on reconnaîtra le Territoire de la Casamance comme faisant partie de cet Etat-nation !
Cependant, tout individu doté d’un minima logos, devrait savoir qu’aujourd’hui plus que jamais la communauté internationale prône que les identités soient solidement établies et l’exercice des libertés fondamentales assuré. Et qu’en conséquence, ne sont pas reconnus comme une opposition pouvant mener à la guerre ou plutôt ne devraient pas l’être, les notions principielles – aussi précieuses et sacrées qu’elles soient – d’intégrité territoriale et d’autodétermination des peuples.
En outre, cela n’est point une révélation dans l’histoire politique du Sénégal. Il suffit de passer un temps dans « Le grenier du patriarche » Mamadou Dia, pour retrouver les échos d’une telle sagesse sur les défis de nos Etats-nations face aux revendications d’indépendance.
Car il disait plus précisément ainsi que, « l’irrédentisme de nos frères du Sud ne peut pas être résolu par le droit, et encore moins par la puissance de feu. C’est un problème politique qui trouve sa source dans des ramifications historiques, socio-économiques et culturelles, appelant à une solution politique négociée qui ne peut être que le fruit d’un dialogue national« .
C’est en cela d’ailleurs que nous croyons avoir compris la volonté du Président Macky Sall de dialoguer, d’aller vers une « Paix des braves » sans vainqueur ni vaincu. Or, qu’on le veuille ou pas, le respect des principes démocratiques, et de tout temps, nous impose à maintenir intact dans une sorte de dialectique politique les notions d’intégrité territoriale et d’autodétermination.
C’est un défi que ne peut porter de faux prophètes de la démocratie au Sénégal…