Dakarmidi – Le violent incendie qui s’est déclaré sur le site dénommé Parc Lambaye est la marque de nos « sénégalaiseries ». Un pays où la règle est de se foutre des interdits avec comme viatique que rien de grave ne pourra nous arriver. La raison ? Des saints reposent sur nos terres, comme si des pays comme la Syrie, qui fout le camp, ne disposent pas en ses terres des saints. Et quand le malheur arrive chez nous, plutôt que de sanctionner, on fait dans le « Masla ».
Tout le monde le sait, Dakar est assis sur une bombe, mais aucune action n’est entreprise pour juguler le mal. Des constructions anarchiques, tout le monde conduit selon ses humeurs, on barre les routes pour des manifestations folkloriques. Dans la banlieue où s’est déroulé l’incendie du vendredi, ses habitants sont assis sur une bombe avec la construction jusque sur les pipelines de la Société Africaine de Raffinage alors que des téméraires n’hésitent pas à les pomper. Un véritable danger qui pourrait ravager la capitale et faire pire que l’incendie de Lambaye. Et pourtant aucune action énergique n’est entreprise pour y mettre fin.
D’autres encore se contrefichent des pilonnes haute tension de la Senelec. Et de ces pilonnes justement, certaines n’ont pu résister à la furie des flammes de l’incendie du Parc Lambaye. Résultat, le pays a été privé d’électricité depuis vendredi et ça continue… On a toujours accusé les ruraux qui s’implantent dans la capitale en y transposant leurs mauvaises habitudes, ce qui est vrai. Mais il faut reconnaitre que le mal est en train de prendre tout le corps de la nation sénégalaise. De constructions illégales, il ne faut pas simplement s’arrêter à l’anarchie du secteur informel. Tout récemment, la presse a fait mention d’un ancien médecin de l’ancien chef de l’Etat Abdou Diouf qui veut priver d’air ses voisins en construisant de façon illégale.
Sur le littoral, c’est aussi du « je m’en foutisme ». L’indiscipline, c’est également toute cette nourriture déversée sur les rues de la ville sainte de Touba qui a été le théâtre d’un autre mal avec la saisie de médicaments contrefaits. Bref, l’Etat plutôt que de sanctionner, se fait faible. Et quand un Etat montre sa faiblesse, c’est toujours l’anarchie. Ceci explique certainement cela. Jusqu’à quand ? Bien sûr, tout cela pourrait prendre fin si nos politiciens cessent leurs calculs électoralistes. Ou si un despote éclairé prendrait le pouvoir pour tout remettre à l’ordre.
M.S