Dakarmidi – Autant notre concitoyen et ancien chef de l’État (qui continue de présider de façon immorale et illégale les conseils ministériels de la République du Sénégal) fait de l’intimidation et de la menace les fondements de sa gouvernance, autant Macky Sall est habité par une trouille indescriptible envers ses camarades de parti.
Le président de l’APR est devenu incontestablement un politicien professionnel frappé d’une bipolarité sans pareille. À tout prix, il évite la démobilisation de ses troupes parce que les échéances électorales se pointent à l’horizon et surtout la lente fin du pouvoir lui parle discrètement de la tienne. Perdre le pouvoir pour lui ne sera pas aussi naturel que le conquérir. Chaque instant au Palais de la République est un pas vers la sortie définitive qui le hante et l’empêche de modifier le décor laid et répugnant qui orne son pouvoir garni de scandales de tous genres. Qu’il soit critiqué ou adulé, il demeurera aveugle, sourd et muet. Les militants de son APR sont tous détenteurs de ses lettres de grâce et de noblesse. Ce qui fait que le parti regorge en son sein de champions-coupables de délit d’offense à la fois au chef du parti et de l’État. La peur est constitutive de l’autorité politique de Macky Sall, l’ex-président du Sénégal, cerné de tous bords par une multitude de groupuscules obnubilés par les délices du pouvoir et prêts à tout.
Cette peur, selon les dires de Bertrand Duhaime représente un «sentiment d’inquiétude et d’inconfort plus ou moins violent face à un danger réel ou présumé, danger qui peut laisser entrevoir un mal, un inconvénient, un dommage, une perte, une intimidation, une menace à sa sécurité, une atteinte à son intégrité ou à son existence, un malheur. Il s’agit d’une émotion dissolvante, à caractère affectif, résultant du sentiment d’être à la merci de quelque chose, d’être dominé par quelqu’un, d’être dépassé par les événements, d’être incapable de faire face à une situation, de voir surgir des situations contraires ou de voir apparaître des ennemis potentiels invisibles ou de subir des torts irréparables».
Ainsi, l’actuel président du parti Arène pour la Promotion des Ringards (APR Yaambaar) présente des signes d’un style d’attachement chez l’adulte que les spécialistes nomment: Préoccupé-embarrassé. En d’autres termes, Macky Sall de l’APR intègre bien ce modèle où la dépendance est une condition qui lui fait vivre de l’inconfort et même de l’angoisse. Monsieur Sall qui ressent et pique souvent de la colère, est encore absorbé par ses expériences d’attachement politique du passé et surtout par les fatals conflits politiques, sel de sa mémoire. Il est en toute chose confus, incohérent et manque d’introspection, de capacité à comprendre ce qui se passe à l’intérieur de son parti politique et même au-delà.
Sans cesse, ses partisans se fichent et se moquent de lui en bafouant ses consignes, ses ordres, ses directives et ses mises en garde. Et il leur voue une loyauté si stupide allant même jusqu’à leur accorder très souvent des privilèges démesurés pour calmer les ardeurs factices des uns et/ou atténuer la frustration des autres. On dirait que le summum de l’arrogance déjà atteint ainsi que les interminables chamailleries de ses militants sans aucune valeur positive apparente pour lui, pour son parti et pour notre cher Sénégal, l’amusent.
Les entêtements répétitifs et les invectives frisant les contours d’une défiance majeure de Moustapha Cissé Lô sont passés par là sans aucune conséquence majeure. Les fameux aveux désobligeants et inélégants d’une gravité indescriptible d’Abou Abel Thiam sur l’APR et son chef sont passés comme une lettre à la poste. Les célèbres sorties publiques du baroudeur député Moustapha Diakhaté sont vite placées dans le tréfonds des archives politiques de leur parti. Que dire du banditisme d’État ambiant, de la folie dépensière et des agissements grossiers de son griot attitré Farba Ngom, du DG de la Poste Siré Dia, du DG de Dakar Dem Dikk Me Moussa Diop? Que dire des actes ostentatoires et récurrents de violence que commettent délibérément sur toute l’étendue du territoire sénégalais et même en dehors du pays des militants et sympathisants d’APR zélés, de vrais adeptes du dogmatisme politique?
Parallèlement à ces dérapages et bavures, des voix audacieuses s’élèvent à l’interne comme à l’externe de l’APR pour inviter le premier responsable de ce parti à sonner la fin imminente de la récréation. Celle de Souti Touré en est un exemple patent. En effet, pour le militant et PCA de la SAED « À l’APR, on a l’impression d’être dans une armée mexicaine où il n’y a pas de chef, où n’a pas peur du chef, où personne ne respecte les directives du chef. Chacun fait ce qu’il veut (…) on a l’impression que certains responsables de l’APR voient une défaite imaginaire arriver, c’est pourquoi ils se comportent de manière aussi déplorable». Malgré les nombreux avertissements, le sieur Sall est encore et encore en constante hibernation. Il lui arrive, tout de même, d’avoir une petite envie d’épater la galerie. Ce faisant, il se contente de son minuscule auriculaire timidement levé et souvent enrôlé de chocolat fondant et délicieux pour les indisciplinés de l’APR qui en raffolent. Ou bien il préfère juste émettre une toux discrète et éphémère en raclant sa petite gorge pour que les autres se rappellent de sa présence aussitôt oubliée par tous.
Au regard de tout ce qui précède, on est en droit de se demander si l’APR de Macky Sall est sérieusement régi par ses statuts et son règlement intérieur qui auraient l’ambition de fonder son existence inutile et son fonctionnement si triste. Le mot SANCTION est-il banni du vocabulaire des APRistes de Macky qui souffrent d’aveuglement idéologique? Les instances de ce parti sont-elles incapables de se prévaloir d’attributs clairs et précis, surtout en matière de discipline et de sanction de ses membres?
Pourtant le survol rapide du chapitre 3 des Statuts 2016 intitulé: Discipline-Conflits avec ses deux sections montre un corpus normé assez suffisant sur lequel peut s’appuyer le Président de l’APR Macky Sall pour faire régner l’ordre et la discipline. Autrement dit, le président de l’APR, s’il n’avait pas si peur d’avoir des coudées franches, verrait dans les instruments légaux de son parti suffisamment d’éléments pour agir. La lecture et l’application mécanique des dispositions des articles: 20 (Discipline),21(Sanctions), 22(Conflits individuels) et 23 (Conflits collectifs) auraient résolu les méfaits causés par les vagabonds et délinquants politique du moribond APR.
En définitive, le regard et l’attitude à cultiver face à la peur restent l’audace et la confiance en soi. Pour s’extirper de son pétrin ou ouvrir sa conscience et en faire la priorité de son très hypothétique destin, il faut que Macky Sall de l’APR sache bien qu’il a intérêt à faire taire sans délai ses laudateurs aux Wathia thia si stridentes pour entendre définitivement la terreur de nos doux et respectueux murmures :
«N’ayez pas peur d’enfiler votre s…!».
Pathé Guèye- Militant ACT