Mamadou Ndoye, après s’être frustré des arrestations massives et arbitraires dans les rangs de Pastef, exprime son désaccord avec l’interdiction et la répression des manifestations au Sénégal.
L’ancien ministre de l’Education et ex secrétaire général de la LD, qui s’exprimait dans le ‘Grand Oral’ sur Rewmi, est revenu sur les libertés individuelles et collectives confisquées matérialisées, entre autres, par de nombreux emprisonnements.
« Macky Sall est allé trop loin dans la suspension des libertés démocratiques dans ce pays. Un citoyen lorsqu’il est mécontent, il doit pouvoir dire qu’il est mécontent. Et la Constitution lui garantit ce droit, le droit d’expression. Et dans le droit d’expression, il y a le droit d’expression ensemble, le droit de rassemblement, le droit de manifestation.
« On ne peut pas, sous prétexte de trouble à l’ordre public, interdire des manifestations, il appartient d’abord à l’Etat de s’en occuper.
« Lorsque dans les pays démocratiques il y a des manifestations, il peut y avoir des troubles à l’ordre public, mais c’est la responsabilité des forces de l’ordre de veiller à ce que tous ceux qui sont à l’origine soient canalisés.
« C’est cela le rôle des forces de l’ordre. Le rôle des forces de l’ordre n’est pas d’empêcher la manifestation, mais de mettre en place un dispositif empêchant ce désordre. Malheureusement, nous n’avons pas ça dans notre pays.
« Au contraire, les forces de l’ordre, non seulement ne le font pas, mais s’attaquent aux manifestants. Là aussi, on a ridiculisé non seulement la justice, mais notre police. Parce qu’on a obligé un commissaire de police à faire une conférence de presse, pour dire qu’il y a des gens parmi les manifestants qui tuent des manifestants.
« Et, c’est au niveau international même qu’on a montré des images que celui qui avait le fusil en main tirant sur les gens était de la police.
Et nous comprenons pourquoi depuis il n’y a jamais eu d’enquête pour clarifier l’origine de ces morts et situer les responsabilités. Toutes les enquêtes qui ont été promises, jusqu’ici, sont dans l’éteignoir ».