Dakarmidi – Titulaire d’un master en commerce international et d’un doctorat en Economie à Warsaw School of Economics de Varsovie (Pologne), El Hadj Malick Gakou rentre au bercail, diplômes en poche.
Après deux années de chômage, il fait son entrée au Conseil économique et social, auprès du Président Famara Ibrahima Sagna dont il deviendra le conseiller spécial.
Consultant puis, directeur de Cabinet au Ministère de l’Equipement et des Transports, M. Gakou est élu Président du Conseil régional de Dakar en avril 2009, tout en officiant dans le secteur privé, en qualité d’Administrateur de société.
Il entre au Premier gouvernement du Président Macky Sall comme ministre des Sports en avril 2012, secteur qu’il connaît bien pour avoir été dans le passé, Président de Guédiawaye Football Club(GFC) après avoir exercé les fonctions de Vice-président de la Fédération Sénégalaise de Football(FSF).
Sept mois plus tard, El Hadj Malick Gakou change de portefeuille et devient ministre du Commerce, de l’Industrie et du Secteur informel. Poste qu’il va quitter le 13 février 2013 en rendant sa démission fracassante « pour convenances personnelles » !
En vérité, il y avait des désaccords notoires avec le Premier ministre d’alors, sans compter les réserves sérieuses que le désormais ex-ministre émettait sur les choix politiques du Président de la République M. Macky Sall et sur sa méthode de gouvernance !
Gakou revient aux affaires, dans le secteur privé et voit sa vie politique s’accélérer.
En marge d’une réunion du bureau politique de l’Afp en mars 2014, Moustapha Niasse, Secrétaire général de l’Afp a fait une déclaration surprenante : « l’Afp se rangera derrière la candidature de Macky Sall en 2017. C’est clair et net».
A cela Malick Gakou avait réagi pour dire : « Rien n’est définitif en politique. Et nous ne pouvons pas en 2014 épiloguer sur 2017. C’est trop tôt. C’est manquer de respect aux Sénégalais face à la précarité et aux difficultés… L’Afp est un Parti d’avenir. Il ne peut pas se permettre de laisser la place aux autres formations politiques». Niasse répliqua aussitôt en insistant sur son compagnonnage avec son allié Macky Sall : « Notre soutien à Macky Sall en 2017 ne souffre d’aucune ambigüité. C’est très clair et nous sommes intransigeants là-dessus ». Il ne fallait pas s’y tromper, la sortie de Malick Gakou du gouvernement du Président Macky Sall avait gêné certains de ses camarades au sein de l’Afp, notamment le secrétaire général du Parti et en même temps Président de l’Assemblée nationale, M. Moustapha Niasse, qui s’était engagé pour accompagner le Président Sall jusqu’à sa réélection pour un deuxième mandat en 2019, suite au wax waxeet (légalisé) par le Conseil Constitutionnel. Faut-il dire que l’abdication de Niasse et son renoncement à la candidature présidentielle avait fini de creuser l’écart entre, d’une part Malick Gakou, les jeunes du parti ainsi que des notables et pas les moindres, comme la lionne de Ndoucoumane, la redoutable Mata Sy Diallo, l’intraitable Mamadou Goumbala et d’autre part, le Président Niasse et ses quelques inconditionnels intéressés.
Le bref passage de Gakou à Dahra Diolloff en novembre 2014 creva l’abcès, en servant de prétexte à Niasse et ses partisans au sein de l’Afp, qui ont profité des clameurs de quelques jeunes militants et sympathisants du Djolof qui scandaient ce qui est devenu par la suite un leitmotiv de tous les enfants de la banlieue: « Gakou Président ! », pour activer le processus de séparation, qui aboutit le 13 mars 2015 à l’exclusion de Malick Gakou de l’Afp, via une décision du Comité de discipline du parti.
Le 21 mai 2015, El Hadj Malick Gakou et un groupe d’amis et de sympathisants lancent : Le Grand Parti- Suxali Senegaal.
La logique et le contexte
Aujourd’hui que le Sénégal sort d’un simulacre d’élections législatives, dont le processus a été saboté de bout en bout et que les ténors de l’opposition sont traqués, l’un après l’autre. Karim Wade, poussé à l’exil forcé, Khalifa Ababacar Sall emprisonné, Malick Gakou est plus que jamais interpellé par nécessité et par devoir pour prendre le combat en main, d’autant que lors des deux tentatives d’union de l’opposition« Mankoo Wattu Senegaal » et « Mankoo Taxawu Senegaal », Malick Gakou fut choisi par ses pairs, pour coordonner ce qui était considéré, comme les premiers pas décisifs de l’opposition vers la libération des populations sénégalaises, d’un régime politique qui a fini d’étaler, à la face du monde, son incapacité à répondre aux aspirations des Sénégalaises et des Sénégalais.
Au plan politique comme au plan personnel, Gakou est tenu d’aller jusqu’au bout de sa logique. Ayant démissionné du gouvernement de Macky Sall dont il décriait déjà les orientations, le président du Grand Parti dont la candidature à la prochaine présidentielle, était déjà réclamée par ses camarades de parti ainsi que ses sympathisants, au moment où il n’avait que le statut de N°2 dans son ex-parti (l’Afp). Cette même candidature fut portée également, de manière bruyante et brillante, par le « Mouvement Gakou Rék » (MGR) et souhaitée par les instances dirigeantes provisoires du Grand Parti. Une telle candidature, loin de fragiliser l’unité de l’opposition, va plutôt contribuer à sa consolidation.
L’histoire récente de la 2 ème Alternance nous a appris, que la diversité des candidatures au Premier tour de la Présidentielle, est une sorte de « Primaires » à la sénégalaise, qui facilite le regroupement de tous les candidats perdants de l’opposition, derrière celui qui sortirait premier, au Premier tour, face au candidat sortant. C’est pourquoi, il importe dès maintenant de lancer le Front uni de l’opposition, non pas pour négocier un quelconque entrisme ou des strapontins, dans le gouvernement du Président Macky Sall, mais pour œuvrer aux côtés du peuple meurtri, en vue de lui infliger une défaite cuisante à la Présidentielle de 2019.
Dans cette perspective, Malick Gakou et les autres leaders de l’opposition ont assurément un grand rôle à jouer.
Les paramètres de 2019
Des profanes en politique ou quelques esprits malveillants pourraient chercher à comprendre quel serait l’impact négatif des pseudos résultats des dernières élections législatives notamment ceux de Guédiawaye, sur la candidature d’El Hadj Malick Gakou à la prochaine présidentielle de 2019 ?
Nul, sommes nous tentés de dire. Tous les observateurs avertis ont dû constater que le processus électoral, dans son ensemble, est entachés, avant, pendant et après le scrutin, de nombreuses et graves irrégularités au point que ces élections ne pourraient en aucune façon, servir de référence ou de base de données crédibles, pour une analyse prospective. Il y a cependant d’autres paramètres qui permettent de comprendre que la candidature d’El Hadj Malick Gakou répondrait à la logique d’une marche politique ascendante, qui part du Mouvement des jeunes du parti socialiste au sommet du Grand Parti, en passant par l’Afp de l’Appel du 16 juin où l’enfant de la banlieue avait répondu « Présent » aux côtés d’un Moustapha Niasse, alors ambitieux et patriote.
Il fut choisi d’ailleurs, comme le numéro 2 du Parti qui portait l’espoir de toute une jeunesse. Aussi, la candidature de Gakou en 2019 répondrait-elle à une exigence contextuelle du fait même que Malick Gakou est aujourd’hui, un des ténors les plus crédibles de la classe politique sénégalaise.
En tout état de cause, les instances de base, comme celles du sommet du Grand Parti, beaucoup de citoyens sénégalais, en quête d’un candidat crédible, à même de relever les innombrables défis de l’heure et du futur auxquels notre chère patrie est maintenant confrontée, trouveront en Malick Gakou, un candidat idéal répondant, à la fois, aux exigences d’éthique et de compétence, que requiert le prochain Président de la République du Sénégal.
En attendant, il incombe au staff managérial du candidat de l’espoir, de se mettre immédiatement au travail, pour peaufiner les derniers réglages d’une candidature tant attendue !
Dakar, le 05/10/2017
Bamba NDIAYE
Ancien ministre
Membre du Grand Parti