Dakarmidi – Vois-tu donc, mon ange de maman, je te parle tel les mots me viennent. Comme jadis, tu m’appris à le faire, me disant si souvent :
« Mon fils, quand tu parleras, retiens bien ceci : plus c’est spontané, plus cela te ressemble. et plus cela te ressemble, plus c’est sincère car c’est ton âme qu’en tes dires j’entends ! »
Dès lors, te parlant, j’ai tenu, que rien d’autre que mon âme ne te parlât ô mon ange de maman !
Tes larmes tant de nuits sur mes peines tombées, m’ont fait comprendre ce que « spontané » devait vouloir dire !
Je m’efforçais sans trêve à commander au mieux, le Verbe dans la lumière de sa contenance et la rigueur de son art.
Nulle doute en moi, maman; que la Volonté divine t’a élue première architecte à moduler une âme; à édifier le Poète de Ndayane.
Je te savais si attentionnée, si tendre pour tes enfants que ce matin, malgré la légèreté de mes pas, vers ta tombe venant, je reste convaincu que tu m’as senti approcher et je devine déjà ton sourire.
Ah ! Que me pèse maman, la nostalgie de ton visage.. !
Je perçois comme un murmure lointain qui me dis :
» Allons mon petit !… Pleure pas voyons ! Toi aussi ! T’as plus de 60 ans maintenant ! »
Seigneur Dieu Tout Puissant ! En ce Temple Du Silence, ici à Thiawlène, en ce Mausolée, contre flanc de Feu son époux qui fut bon papa, git une mère ma mère; elle n’avait foi qu’en Vous !
Maman, ici – bas, l’on célèbre ce jour, la bonté des des mères. Je communie par adoration; pour l’amour que je te porte, je vénère toutes les mères.
Quant à toi, je voudrais confier ce cri du coeur à l’ange pour qu’il te l’apporte. Tu diras aussi à papa que son garçon va bien et il lui dit « bonjour ».
De tout coeur ! Paix et Douceur de la terre et de l’Éden ! Amine.
Seigneur Dieu, tant de fois comme ce matin, à genoux j’implore sur maman, et sur son compagnon pour la vie, maintenant près d’elle pour la mort, j’implore Seigneur, comme sur toute l’humanité, Votre Clémence, Votre Grâce et Miséricorde ! Amine.
Le Poète de Ndayane.