Dakarmidi – Mes chers amis,
Nous sommes à la veille d’élections cruciales puisqu’il s’agit de donner au Président Macky Sall une majorité absolue qui lui permette de continuer d’abattre un travail colossal pour notre Pays à travers le PSE. Une majorité relative (ou une « défaite ») serait catastrophique.
Or, le spectacle que nous offrons est désolant et pourrait fortement nous desservir : les tiraillements, les invectives, les petites mesquineries et les vastes haines, les coteries, les dénigrements, l’indiscipline qui va jusqu’à la remise en cause de l’autorité du Président de la République ne sont pas acceptables de la part du parti du gouvernement.
L’APR à vocation à rassembler, à unifier, à conforter sa base politique en l’élargissant au lieu de soustraire et de diviser.
Nos débats doivent servir à convaincre, sur la base d’éléments de langage clairement définis et dans la considération constante du bien commun. Sans mésestimer ni surestimer l’adversaire à qui il faut répondre, mais en en appelant toujours à l’arbitrage du peuple sur notre vision, nos propositions, nos objectifs. Nous n’avons pas les mêmes objectifs que l’opposition –respectable de toutes les façons -, donc la querelle stérile ou simplement véhémentement réactive sont à bannir.
Il faut nous faut refuser l’exclusion, le bannissement et les anathèmes ; accueillir tout le monde y compris les éléments du PDS qui se rallieraient à notre vision, à notre programme et à notre démarche inclusive.
Il nous faut refuser des postures d’anciens combattants puisque le combat n’est pas terminé : il vient seulement de commencer avec la vigoureuse bataille du PSE.
Il faut refuser les procès en sorcellerie, les incantations, les imprécations et les exclusions.
Il nous faut déserter le terrain de la petite morale – que Nietzsche appelle la moraline – sur laquelle l’opposition nous ramène sans cesse puisqu’il y a une morale politique distincte de la morale ordinaire qui est l’éthique politique que Montesquieu appelle la Vertu au sens du bien commun, du respect des lois et de l’amour de la patrie. La vertu est donc une exigence qui s’impose quelle que soit la morale dont on se réclame. Etre vertueux en politique, c’est rester imperturbablement patriote avec le bien commun en bandoulière.
Si nous ne faisons pas cela, nous prendrions de graves responsabilités de devant l’Histoire et devant notre Peuple que nous nous prétendons tous servir, puisque c’est en son nom que nous parlons.
Chers amis,
Si nous ne voulons pas obérer notre projet, diminuer nos chances, alors il nous faut retrousser nos manches, dans l’unité, derrière notre leader le Président Macky Sall. En taisant nos dissensions, nos querelles stupides étalées sur la place publique, nos petites ambitions (qui indisposent prodigieusement), nos clans, etc., surtout que nous avons été élus sur la base de la rupture avec les pratiques anciennes honnies et rejetées par notre peuple. Ce ne sont pas des cours que je donne – à quel titre par rapport à vous qui vous battez avec courage chaque jour sur le terrain – mais des estimations que je donne.
Certes, le PDS est miné par ses contradictions internes et part en lambeaux sans réel programme alternatif lisible, il est presque un zombie mais le zombie, comme le lion blessé, comme la victimisation outrancière peuvent faire mail.
La situation de l’opposition est une chance pour nous, à condition de ne pas faire comme elle ! À condition de savoir l’exploiter judicieusement, avec intelligence.
Creusons donc notre sillon avec force et détermination et souvenons-nous de ce proverbe peulh du Cameroun : « l’homme à deux jambes mais il ne peut suivre qu’un seul chemin ».
Merci Camarades.
Professeur Hamidou Dia Conseiller Spécial du Président de la République.