Dakarmidi – Monsieur le Président de la République,
C’est en toute humilité et en ma qualité de citoyen sénégalais que je me permets de vous adresser ces mots porteurs d’une proposition de participation au combat national que nous menons pour asseoir notre souveraineté sanitaire.
La politique du « Fast-Track » que vous avez initiée et inculquée aux sénégalais a bien trouvé son application dans la rapidité de réaction de votre gouvernement et de toutes les structures impliquées dans la prise en charge de cette pandémie de Covid19. Cette proactivité devrait être pérennisée et appliquée à tous les secteurs pour concrétiser d’autres idées nouvelles et projets de développement en attente de réalisation.
Témoin de toute la logistique qui a été déployée dès la première invasion du coronavirus pour la communication inter-structures, pour la sensibilisation, pour la sécurité et pour la collecte rapide de données permettant d’asseoir une prise en charge efficiente, je me suis senti dans le devoir de retenter une approche.
La mise en œuvre du projet « E-Hospital », au-delà d’être l’aboutissement d’années d’études et de recherche en collaboration avec d’autres patriotes de ce pays et des partenaires techniques expérimentés, serait pour moi une façon de rendre à ma communauté les valeurs d’engagement qu’elle m’a transmise. Un projet que je m’étais d’ailleurs résigné, dernièrement, à ranger dans un tiroir ; tout comme il est rangé dans les tiroirs de plusieurs directions de nos structures administratives auxquelles je le soumets depuis mon retour au Sénégal, il y a de cela quatre ans.
Issu d’un environnement familial médical, une certaine affection pour le secteur de la santé a toujours accompagné mon évolution. Évolution, couronnée par un Ph.D en Administration des Affaires de l’Université de Cardiff (Royaume-Uni), et d’autres diverses certifications d’institutions américaines telles que Harvard et l’Université du Wisconsin (reconnue pour ses recherches en informatique médicale).
Toujours sensible à ce secteur de la Santé, des discussions avec des experts de ce corps aussi bien au Sénégal qu’à l’International, et des visites dans des centres hospitaliers universitaires aux États-Unis au Royaume-Uni et en Malaisie, m’ont permis de pousser la réflexion vers des solutions techniques et financières qui permettraient de désengorger et de moderniser le système sanitaire de mon cher pays, le Sénégal. Grâce à ce projet, j’ai eu d’ailleurs l’honneur d’être lauréat du Programme Universitaire d’Excellence du Département d’État Américain (YALI Mandela Washington Fellowship 2017).
Monsieur Le Président, comme le souligne les phases 1 et 2 du Plan Sénégal Émergent, le développement du capital humain de notre pays nécessite une amélioration de la qualité du système de santé, notamment à travers le relèvement du plateau technique, des formations en santé adéquates, et l’amélioration des conditions de travail du personnel de santé. Dans cette dynamique, l’État du Sénégal avait déjà initié, en 1998, une politique de réforme hospitalière visant à améliorer l’accès des populations à des soins de qualité. En 2000, pour moderniser et renforcer les plateaux techniques, des cahiers de charges ont été élaborés pour les différentes disciplines exercées dans les établissements publiques de santé. Vingt ans après, force est de constater que l’accès aux soins hospitaliers reste une problématique majeure. De mon analyse, ces difficultés d’accès découlent, d’une part, de l’insuffisance de l’offre de soins (déficience du plateau technique, manque de produits consommables, insuffisance de personnels qualifiés…) et d’autre part, de la forte pression de la demande issue des populations.
L’objectif de relèvement conséquent du plateau technique ne peut être pleinement atteint face à l’insuffisance de financement des projets d’établissements de santé (le taux de réalisation des projets d’établissements en investissement était de 30.58% en 2016), face à l’insuffisance de l’intervention des partenaires au développement dans le financement des infrastructures et des équipements, et face à la faible proportion des recettes générées par l’activité hospitalière qui sont consacrées au financement de l’investissement et à la maintenance des équipements.
Après plusieurs tentatives pour améliorer l’offre du secteur de la santé, le recours à un financement alternatif devient la solution incontournable pour assurer l’accès à des soins de qualité. Dans ce sens, en plus de proposer une solution technique et automatisée pour leur gestion, le projet E-Hospital englobe également une source de financement, déjà effective, qui permettrait la rénovation de certains Établissements Publiques de Santé de notre pays.
De façon succincte, le progiciel que nous proposons offre une assistance au personnel de santé par une gestion informatisée et globale des informations personnelles et antécédents médicaux des patients. La mise en place de ce système d’information intégré et la centralisation de ces données permettront, aux responsables du Ministère de la Santé et aux managers des établissements concernés, une administration plus limpide et étendue. Au-delà de cette gestion interne, les autres déclinaisons du projet ne feraient que renforcer la communication inter-structurelle en mettant à disposition une E-Clinique à l’image du modèle hospitalier, un système de gestion globale de la médecine préventive et un système de connexion des entités inter-régionales.
Notre logiciel fonctionne sur une architecture solide et répond simultanément aux demandes des utilisateurs dans le respect des normes nationales et internationales du secteur de la santé, notamment HL7, DICOM, CIM-10, ATC entre autres.
Il offre ainsi une possibilité de recevoir et de récupérer des données aux normes de HL7, XML, de se connecter à d’autres systèmes de santé et de générer automatiquement des rapports en se connectant avec leur logiciel.
Sont également pris en charge la gestion des patients selon un code barre, une bande magnétique ou une carte à puce délivré(e) à chaque patient et mentionné(e) dans les dossiers médicaux, sur les fiches d’hospitalisation et sur les cartes médicales. Nous comptons également fournir un système de suivi des listes d’attente et de messagerie pour patients et médecins. La gestion des échantillons de tests et des résultats selon des codes-barres, et la connexion au système d’assurance afin de fournir des statistiques sont aussi des options proposées.
Les bénéfices pour les patients seraient énormes en termes de clairvoyance, de réduction des coûts et d’efficience dans leur prise en charge. La plateforme E-Hospital permettrait la prise de rendez-vous, la consultation des dossiers médicaux électroniques et la possibilité de rappel des dates de consultation par email ou message. Pour le personnel médical et paramédical, le gain de temps et la disponibilité d’informations fiables seraient un grand atout pour la qualité de service. Les données cliniques pourraient être transférées à un autre hôpital ou à d’autres médecins, sous validation du patient. Quant aux directeurs hospitaliers et au Ministère de la Santé, ils bénéficieraient d’une vision transparente et d’une gestion allégée des structures grâce au système de rapport suivant les périodicités choisies.
Ayant plus de 20 ans d’expérience dans le secteur, le partenaire technique pressenti a acquis des compétences très pointues des processus de soins de santé. Il a délivré avec succès plus de 50 grands projets hospitaliers notamment en Asie, en Europe et en Amériques. Leurs produits sont développés et déployés en stricte conformité avec les normes internationales ISO 9001:2000 et ISO – IEC 27001:2005. Compte tenu de l’expertise technique mobilisée et sur la base d’une collaboration étroite avec les principales parties concernées, le projet peut être déployé au Sénégal en 6 mois.
Par ailleurs, comme déjà stipulé, notre projet pourrait impliquer la rénovation de certains hôpitaux publics du pays ainsi que de certains établissements privés à but non lucratif, les SAMU, le centre d’appareillage orthopédique et le centre de transfusion sanguine recensés selon des données du Ministère de la Santé que nous avions récoltées en 2016. Par rénovation, nous entendons celle des infrastructures et la mise à disposition d’un plateau technique selon les besoins (urgence, réanimation, imagerie de pointe – PET Scan -, radiothérapie, lits spécialisés, matériel chirurgical, etc.).
Aujourd’hui, face au Covid19 ou à tout autre crise sanitaire future, E-Hospital offrirait une réponse avant-gardiste et adaptée autant pour une prévention primaire que secondaire. La première offensive consisterait en une évaluation des populations à risque, une estimation évolutive de la portée de l’épidémie et le lancement d’une vaste campagne de sensibilisation. La seconde se résumerait en une mise en œuvre d’un système de dépistage précoce et orienté dans le but de réduire le développement de l’épidémie. La synchronisation des données permettrait un recensement des personnes atteintes, un partage rapide des informations entre les acteurs et, par prolongement, une réduction considérable des coûts de communication. L’évaluation de la capacité des services d’urgence proportionnellement à la demande, la gestion des tests effectués au plan national, l’estimation des réserves en médicaments et en sang, seraient accessibles en temps réel aux professionnels de la santé et au Ministère via la plateforme. De plus la mobilisation, le déploiement du personnel de santé, et également la gestion de leurs besoins, seraient plus aisés.
À distance de la crise, les données tout au long collectées serviraient de support aux études statistiques entre autres celles liées à la prévention d’une éventuelle récidive (prévention tertiaire) et orienteraient la recherche épidémiologique, clinique et préventive.
Ceci n’est qu’une présentation sommaire de notre vision pour le système sanitaire du Sénégal, vision souvent qualifiée d’utopique mais à laquelle je m’accroche, persuadé que mon Sénégal mérite cette avancée. La population et nos valeureux soldats de la santé méritent ce progrès.
Excellence, j’ai grandi en apprenant que le citoyen ne devait être un spectateur mais plutôt un maillon actif dans l’innovation, le travail au développement, la préservation du patrimoine et l’engagement social. À ce jour, ma plus grande motivation est de pouvoir être de ceux qui offriront à ce pays et aux générations futures un Sénégal image et porte-étendard d’une Afrique souveraine.
En espérant que cette dernière clé sera celle qui ouvrira votre porte, veuillez agréer, Monsieur Le Président de la République, mon respect pour le travail déjà abattu, mon estime, ainsi que mes salutations les plus distinguées.
Un Fils du Terroir
Dr Hassan R. KONÉ,
Ph.D en Administration des Affaires
Lauréat Du Mandela Washington Fellowship
Young African Leadership Initiative (YALI)
Commune Mermoz/Sacré-cœur
Dakar – SENEGAL