Dakarmidi – « C’est le règlement qui a été appliqué », voilà la réponse magique du CNG pour justifier ses sanctions contre des lutteurs. Cet argument prouve à l’envi l’inconstance intellectuelle et le caractère despotique de Dr Alioune Sarr.
Dans une démocratie, une loi ne peut prévaloir son caractère coercitif que si elle est l’émanation de la volonté générale. Dans le cas du règlement intérieur du CNG, ce dernier n’est que l’expression de la volonté de Dr Alioune Sarr et de ses collaborateurs. Les acteurs de la lutte ne sont jamais réellement associés à la rédaction de cette charte fondamentale de la lutte sénégalaise. Les amateurs, anciennes gloires, lutteurs et autres communicateurs traditionnels ne sont à vrai dire qu’informés des modifications apportées annuellement au règlement intérieur lors des assemblées générales d’ouverture de saison. Une preuve de la suffisance et du dédain de Dr Alioune Sarr à l’endroit des autres acteurs de l’arène.
Cette absence de légitimité du règlement intérieur n’est pas la seule tare dont il souffre. Le caractère impersonnel et général de la loi n’est pas une réalité dans l’arène. Une disposition du règlement intérieur du CNG prévoit expressément le retrait de la licence de tout promoteur ou lutteur condamné par les cours et tribunaux sénégalais. Cependant, les promoteurs Luc Nicolaï et Assane Ndiaye, condamnés par la justice, continuent d’organiser des combats de lutte. Le non retrait des licences desdits promoteurs conformément à cette disposition réglementaire est une violation flagrante par le CNG de son propre règlement intérieur. Le cas des lutteurs Modou Anta et Baye Mandione est une autre illustration de l’application sélective du CNG de la charte fondamentale qui régit l’arène sénégalaise. En effet, Modou Anta et Baye Mandione n’ont pas été suspendus par le CNG en dépit des insultes qu’ils se sont échangées devant les caméras à Thiès alors que le « Congolais » Lac 2, quant à lui, est suspendu pour avoir critiqué le CNG.
Enfin, une autre disposition du règlement intérieur exige le dépôt du reliquat à 15 jours de la tenue d’un combat sinon il sera annulé. Une vraie incongruité du CNG dans la mesure où ce dernier a été le propre bourreau de cette disposition règlementaire en permettant au promoteur Assane Ndiaye de déposer le reliquat du combat Ama Baldé-Papa Sow à 48h de la confrontation. Dire autrement, à l’image des grands dictateurs, Dr Alioune Kim Jong Un Sarr ne manque jamais d’arguments juridiques pour justifier ses délires dictatoriaux.
(Par Adadama SADIO ADO)