Dakarmidi – Depuis presque deux mois, les enfants écoliers du Sénégal passent beaucoup plus de leur temps à arpenter les rues pour dénoncer les grèves cycliques des enseignants et exiger leur arrêt immédiat afin de reprendre les chemins de l’école. La clameur des enfants semblerait tomber dans les oreilles d’un sourd au regard du mutisme et de l’inaction insolites de beaucoup d’entre nous.
Devant cette situation d’indifférence constante et face à la détermination grandissante des enseignants à poursuivre leur combat au grand dam des élèves et du système éducatif, il y a lieu de se rendre compte que l’enjeu de taille est la priorité qu’il faut accorder à l’éducation. Comme toute cette atmosphère délétère, dévastatrice et démotivante qui prend tout le système éducatif en otage ne suffisait pas, les écoles et universités sont transformées en de véritables foyers de tension et d’affrontements, d’agressions physiques, d’actes de sauvagerie de toute sorte entre les « forces du désordre » et les apprenants.
L’Ecole Primaire Adja Mame Yacine Diagne suffit comme parfaite illustration quand deux grenades lacrymogènes ont suffit pour perturber la quiétude des élèves pour la plupart âgés entre 9 et 14 ans transformant ainsi des minutes de leur vie à des moments cauchemardesques dont ils se souviendront pour toujours. Ce regrettable incident de jets de lacrymogènes dans ce temple du savoir n’a fait qu’allonger la longue liste des évènements tragiques dont sont victimes cette couche vulnérable, sans défense, source de bonheur inestimable, trésor inespéré souvent recherché et porteur d’avenir radieux que constituent nos enfants.
Nos jeunes sœurs, nos jeunes frères, nos onéreux fils, nos filles chéries, nos petits fils choyés et nos petites filles capricieuses et innocentes son sans relâche guettés, chassés, pourchassés et finis le plus souvent par être pris en piège et victimes de crime odieux, abominable et impitoyable aux images et récits terrifiants à des fins justement et simplement de pratiques occultes, de sacrifices funestes et de satisfaction de pulsion sexuelle animale. Tout ceci se passe sous le regard spectateur de beaucoup d’observateurs. Faudra-t-il attendre combien d’enfants volés, d’enfants violés, d’enfants mutilés, d’enfants égorgés, d’enfants sacrifiés ou disparus avant d’agir ?
Tous ces malheureux, funèbres et impunis évènements finissent d’installer un climat de psychose généralisée, de quiétude perturbée, de peur constante, d’indignation inaudible et d’aveu d’impuissance ineffable et de sentiment alarmant de désespoir chez toute la société.
La République ne semble pas être ébranlée, pourtant nous avons un Ministre de la Femme, de la Famille et du Genre, nous avons aussi un Ministre de la Bonne Gouvernance et de la Protection de l’Enfance et sans compter les Ministres de l’Education, de l’Intérieur, le Premier Ministre et le Président de la République. Mais, permettez moi d’insister sur les deux
premières pour remarquer et faire remarquer cette ironie du sort : elles sont toutes deux des « NDEYE ». Elles sont des « MAMAN » qui jusqu’ici ont fait preuve d’un silencieux bavardage ! Il faut rompre ce silence insolite et presque complice pour conjuguer efforts et moyens pour traquer, persécuter, percuter et mettre aux arrêts tous ces pervers, criminels et déchets de la société.
Cependant, et pour finir, nous ne désespérons pas. Nous ne lâcherons pas les armes pour laisser notre progéniture désacralisée, nos enfants assassinés, nos familles disloquées et notre bonheur familial déchanté. A l’instar du collectif « Silence On Tue Nos Enfants », nous allons nous lever comme un seul frère, un seul père, une seule sœur et une seule mère non pas pour dénoncer mais combattre et éradiquer cette tragédie sociétale d’où qu’elle puise se trouver et peu importe la force obscure qui l’incite, l’alimente et l’attise. En attendant, nous demandons à l’Etat en concordance avec ces ministres de la femme, de la famille et de la protection de l’enfance d’agir et de sévir afin de SERVIR.
Khassoum DIOP
Khassito2016@hotmail.com