Dakarmidi – D’emblée, je trouve important de rappeler que la FRANÇAFRIQUE fût théorisée dans les années 55 par le Président , feu Houphouet Boigny relativement au souhait émis par de nombreux dirigeants africains d’alors de poursuivre le partenariat direct avec la métropole après l’acquisition de leur souveraineté.
En Novembre 1973 , un grand colloque sur initiative de l’ancien Président Nigérien, Hamani Diori s’est tenu à l’Elysée sous l’appellation du premier » SOMMET FRANÇAFRIQUE »
Depuis ,ce rendez-vous assez particulier et trop sélectif est utilisé par les hautes autorités de chez » MARIANNE » comme un levier diplomatique à l’exemple des Présidents Français, de Pompidou à Macron afin d’asseoir l’influence métropolitaine sur ces anciennes colonies devenues toutes souveraines à partir des années 60.
Mieux encore, il servait de prétexte de prises de grandes décisions sur la nature des relations ainsi que sur l’évaluation des Présidents dans l’exercice de leur fonction comme se fût le cas de la décision en 79 de la chute de Bokassa à Kighali, celle de la Baule par le Président Mitterrand avec la liaison de l’aide à la démocratisation dans les années 90, celle des APE…
À la lumière de cette historique, l’on comprend plus aisément ce qui justifie toute cette contreverse constatée autour de ce sommet appelé cette fois ci Afrique-France et non l’inverse pour semblerait il marquer une certaine rupture par rapport à l’ancienne approche.
Ce qui est inaliénable est que le Président Macron quelque soit ses bonnes intentions d’instaurer ou de redéfinir la relation FRANCE – AFRIQUE demeure d’abord Prèsident de la République de la France.
Dans ses prérogatives, il entend dans toutes initiatives ou processus collaboratif privilégier d’abord l’intégrité, l’influence, les intérêts moraux et économiques de son pays. Ce Sommet de Montpellier, qui part sa conception apparaît plus comme une stratégie de contournement ou de division pour mieux régner ne saurait être enfin la voie de salut si non, une profonde rupture aurait été faite par l’appellation (sommet) qui renvoit au néocolonialisme,au lieu (france ) ,au choix sur les personnalités conviées (intellectuels, entrepreneurs , artistes, sportifs, acteurs de la société civile , influenceurs…).
Cette idée de diviser pour mieux régner de la France trouve tout son confort par cette volonté illogique de s’en passer des dignes représentants légitimes de l’Afrique pour ne convier sur des bases strictement bien calculées et non concertées une jeunesse Africaine qui malheureusement aurait encore servie de » COBAYES » et dont son seul mérite se résumera à prononcer des discours courageux et audacieux devant un Prèsident Français ,Macron.
Sinon, comment pourrait on justifier la mise à l’écart des dépositaires légitimes des suffrages Africains, des structures nationales de jeunesses, des personnalités religieuses, coutumières, de la jeunesse Politique ,des associations anti politiques françaises?
N’est il pas une raison de plus pour nos dirigeants Africains d’appréhender jusqu’où la France est prête à aller pour demeurer le » FIRST PARTNER ECONOMIC » de nos pays en brouillant toutes possibilités d’ouverture comme l’a brillamment réussi le Sénégal depuis presque une décennie avec le Président Macky SALL?
Les sorties au vitriol d’éminents intellectuels Africains à l’image de l’écrivain camérounais, Gaston KEHMAN, du sénégalais Boubacar Boris DIOP et tant d »autres contre leurs compères, facilitateurs de ce sommet comme le Pr Achille MBEMBE, le Pr Souleymane Bachir Diagne confortent sur bien des égards que la France a atteint ses objectifs qui sont rien d’autres que de nous diviser pour librement perpétrer sa démarche.
Il est temps que l’élite et plus singulièrement la jeunesse africaine amorce cette rupture en se réconciliant entre elles même pour bâtir et théoriser le concept « l’Afrique à l’Afrique » pour paraphraser l’écrivain Français, François Xavier Verschave dans son livre » La françafrique, le plus long scandale de la République » qui définit :
» La françafrique, c’est comme un iceberg.Vous avez la face au dessus, la partie émergée de l’iceberg : la France meilleure amie de l’Afrique, patrie des droits de l’homme, etc. Et puis ensuite vous avez 90 % de la relation qui est immergée : l’ensemble des mécanismes de maintien de la domination française en Afrique avc des alliés africains.
Ousmane NDIAYE
Coordonnateur COJER GRAND YOFF ET DE DAKAR
SG COJER NATIONALE