Dakarmidi – Elle dit ne pas s’attarder pas sur la dimension intellectuelle du Professeur Iba Der Thiam. La députée Adji Mergane Kanouté, nièce de Iba Der, porte un témoignage sur l’homme d’Etat et défunt président du comité de rédaction du projet Histoire générale du Sénégal.
« Ce qui frappe en premier chez mon oncle, c’est son esprit talibé. Il partage ses repas avec le personnel de maison. C’est un démocrate, car j’étais dans l’opposition, militante active du M23, et lui à la Cap21 alors que je vivais chez lui… Si aujourd’hui je porte le voile, c’est encore lui, car il nous invitait à mettre le foulard durant le ramadan. Il ne voulait rien nous imposer », se rappelle la vice-présidente du groupe parlementaire de la majorité.
Elle ajoute : « Durant 4 ramadans, j’ai mis le foulard, j’étais encore à l’université de Dakar et progressivement j’ai naturellement adopté le voile. Chaque mois, mon oncle faisait distribuer des enveloppes à des familles de conditions modestes. Les enveloppes étaient destinées aux musulmans et aux personnes de confession chrétienne. Il fut un oncle merveilleux. J’ai été donc 10 ans sous son toit. Ce n’est ni 10 jours ni 10 mois, pour dire simplement merci à mon cher oncle. Un homme plein de piété d’amour de la famille, de générosité de cœur, d’humilité ».
Une manière pour elle de dire que le Sénégal a perdu un homme d’une dimension mondialement reconnue : « La famille a certes perdu, mais c’est le Sénégal qui perd une bibliothèque. Iba Der laisse orphelines toutes ces familles dont, dans la plus grande discrétion, il assurait la dépense quotidienne, la prise en charge médicale ».