Dakarmidi – D’innombrables alertes ont déjà été lancé par les professionnels afin de souligner les conséquences néfastes, désastreuses de ce fléau au XXIème siècle.
Augmenter les taxes sur les produits dépigmentants avaient pour finalité la dissuasion de leurs utilisations. Malheureusement le résultat escompté n’a pas été atteint. Les conséquences tels que le cancer cutanée, l’acné, le diabète, les tâches noires, les risques toxiques chez la femme enceinte, les vergetures, l’affinement de la peau continuent malheureusement d’augmenter. Et la liste est loin d’être complète.
L’hydroquinone, les corticoïdes, et autres dérivés ne cessent de sévir au détriment de la santé de nos populations.
Force de constater cela, c’est à juste titre que je souhaite mettre l’accent sur la nécessité de soigner et accompagner autrement les populations dans cette lutte contre ce fléau connu de tous.
De plus en plus, le terme “addiction” permet de définir le comportement ou l’état de ces personnes. Rappelons que l’addiction est défini comme étant une dépendance très forte à une substance nocive entraînant une conduite compulsive. En d’autres termes, même en ayant conscience des dangers auxquels s’expose la personne, il ne pourra pas être en mesure d’y mettre un terme elle-même. En effet, elles sont victimes d’une envie répétée et incontrôlable de se badigeonner la crème ou de s’adonner à la pratique.
Si nous faisons référence à l’addiction, nous parlons donc de pathologie. Et cela nous amène à considérer les personnes concernées par le blanchiment artificielle de la peau des patients.
Qu’en est-il de leur prise en charge ?
Après recherche, les patients sont reçus et auscultés par des dermatologues. Ensuite repartent avec une prescription médicale.
Mais cela suffit-il lorsque le sevrage est imposé par nécessité médicale ?
Grâce aux multiples sensibilisations, de plus en plus de femmes font le choix de s’inscrire volontairement dans une démarche de soin pour se sevrer définitivement de ces produits toxiques. Seulement très peu parviennent à tenir leur engagement car la dépendance prend immédiatement le dessus. Seule, cela leur est très difficile.
Au regard de ce constat, la proposition suivante permettrait d’améliorer la santé de cette population concernée par ce problème de santé publique.
Il s’agit avec de partir des moyens existants si possible, pour instaurer des centres de régénérescence de l’état cutané et de réinsertion.
Ces structures sanitaires seront encadrées par une équipe pluridisciplinaire à savoir des médecins, des dermatologues, des psychiatres, des psychologues, des ergotherapeutes, des sages-femmes. Ils réfléchiront ensemble aux projets de soin des personnes soignées.
Les patients y seraient accueillis et suivis avec un accompagnement personnalisé. La particularité est qu’ils resteraient hospitalisés le temps de leur sevrage pendant lequel un traitement leur sera proposé. L’évolution de leur état cutané sera suivi quotidiennement.
L’objectif sera d’aider les patients à sortir de leur déni pour ceux qui se soignent par obligation médicale. Pour les autres, il s’agit de faire en sorte qu’ils acceptent leur maladie. Ensuite, ils apprendront à se réconcilier progressivement avec leur image corporelle, à retrouver leur estime de soi. Cela ne pourra se faire sans l’accompagnement des psychiatres, des psychologues et infirmière.
Les personnes doivent réapprendre à s’aimer, à reprendre confiance en elles. N’oublions pas les raisons initiales qui les a poussé à franchir le pas.
Aussi, pendant le séjour, ces patients pourraient être davantage sensibilisés sur le rôle de base de la peau, de sa composition. Selon les cas, ils pourraient être aidés en vue de leur réinsertion sociale d’où les ergothérapeutes, éducateurs, assistants sociaux .
Ce temps de sevrage devra leur permettre de verbaliser, de mettre des mots sur leurs maux, d’acquérir une prise de conscience des risques (ce à quoi ils ont échappé), sur les raisons qui leur a poussé à s’inscrire dans cette dangereuse démarche, du chemin parcouru et enfin sur l’acceptation de leur nouvelle image.
À la fin de leur temps d’hospitalisation, ces mêmes patients devront à leur tour être en mesure de sensibiliser dans leur environnement sur les dangers de cette pratique. Ils seront la preuve vivante qu’il est tout à fait possible d’arrêter avec un accompagnement de qualité, tout en restant dans la bienveillance.
Coco Chanel disait: “La beauté commence au moment où vous décidez d’être vous-même .”
Union de la Restauration des Valeurs (URV)
Fatima FALL
Secrétaire nationale en charge de la communication et des sénégalais de l’exterieur