Dakarmidi – La Corée du Nord de Kim Jong-un et la nouvelle Amérique de Donald Trump se regardent en chiens de faïence depuis la prise de fonction du chef de la Maison Blanche, qui avait annoncé les couleurs depuis sa campagne électorale. La tension depuis quelque temps est palpable entre les deux à propos du programme nucléaire de Pyongyang. L’escalade verbale et la provocation fusent de part et d’autre au point d’inquiéter des observateurs vu la personnalité de ces deux dirigeants. Fort heureusement, nous franchissons dans quelques heures les dernières marches en direction de la nouvelle année 2018, en toute quiétude. 2017 semble sauvée des gesticulations clownesques de de Donald Trump et son homologue Kim Jong-un. Qu’il plaise au ciel que la nouvelle année soit elle aussi préservée.
Rois de la provoc’, nul ne sait où ces deux personnalités, un peu atypiques, peuvent aller dans la non maîtrise de soi et de propos bellicistes. Chacun de son côté bande ses muscles, agite sa force de frappe, menace et tente d’intimider l’autre. Qui attaquera le premier et comment répondra l’autre ? On l’ignore.
Ce qui semble évident, c’est que ces deux personnes sont alter ego quelque part : tous belliqueux et va-t-guerre et vraisemblablement les deux s’équivalent. Parce qu’à y voir de près, il y a du Trump dans du Kim Jong-un et du Kim Jung dans du Trump. Autrement, l’autre aurait pu s’appeler « Kim Jong-Trump » étant donné leurs points communs.
Les deux devraient savoir que s’ils sont libres de faire ceux qu’ils veulent, ils portent une grande part de responsabilité de la Paix du Monde. Le monde a connu 1914-1918, puis 1939- 1945 avec leurs effets dévastateurs, leurs séquelles indélébiles. L’Humanité ne souhaite pas connaître une 3è Guerre Mondiale parce qu’elle a assez déjà mal de conflits divers, de terrorisme, de maladies, de famine encore insolubles.
Réponse du berger à la bergère
Trump et Kim Jong-un, tous les deux ont un goût prononcé pour la théâtralisation et la mise en scène. Un comportement clownesque qui ne passe pas inaperçu. En effet, Donald Trump prolonge sa vie d’ancien homme de la téléréalité tandis que Kim Jong-un, lui, pérennise l’héritage et les méthodes de son père Kim Jong-il qui l’a bien préparé.
Avant l’arrivée de Trump au pouvoir, Kim Jong était seul maître de la provoc’ et de la menace sans un interlocuteur du même acabit que Trump.
En mars 2016 en réaction aux manœuvres conjointes entre les Etats Unis et la Corée du Sud, Kim-Jong-un réagit : «L’armée et le peuple vont lancer une offensive de grande envergure pour contrer les exercices hystériques de guerre nucléaire des États-Unis et de leurs suiveurs. Nous devons être toujours prêts, à chaque instant, à utiliser notre arsenal nucléaire. »
Toujours dans son élément, Kim-Jong avait menacé Séoul, la capitale sud-coréenne, allié de Washington dans la région, de la transformer «en mer de feu».
Mais à de tels propos, Trump ne résiste jamais. C’est dans la même rhétorique apocalyptique que le chef de la Maison Blanche s’est lui aussi inscrit. En empruntant à Kim Jung un son image, Trump a affirmé qu’en cas d’attaque des Etats Unis ou de leurs allié par Pyongyang subira « le feu et la colère » des Etats-Unis.
Le 17 septembre dernier, le chef de la Maison Blanche qui a traité le monarque nord-coréen de Rocket-man dans un twitt railleur et critiquant la Corée du Nord «J’ai appelé le président sud-coréen Moon hier soir pour lui demandait ce que faisait Rocket Man. « Des gens font la queue pour se fournir en essence en Corée du Nord. Dommage! », rapporté par huffington post France.
Alors qu’il était en tournée en Asie, Dans la nuit du 11 au 12 novembre, Donald Trump, qui gouverne son pays surtout via twitter et fait de la diplomatie-spectacle, a posté twitt à l’endroit du dirigeant nord-coréen en ces termes : «Pourquoi Kim Jong-un me traite-t-il de « vieux » alors que je ne le qualifierais jamais de « petit gros »? »
Avec Trump, «chaque jour est comme un mini-show, où on a besoin d’un ennemi, d’un sens du drame, d’un gentil, d’un méchant, tous ces éléments classiques du divertissement populaire », analyse John Delury, professeur à l’université Yonsei de Séoul, cité par Bfm Tv.
« Donald Trump est sans doute le président des États-Unis le plus improbable qu’on pouvait imaginer, tandis que Kim Jong-un est le dauphin désigné », relève John Delury.
Le 19 septembre dernier Trump a encore menacé de détruire le régime nord-coréen et mis en garde les Etats qui commence avec Pyongyang, notamment ceux qui lui livrent les armes et un appui financier. Toutes choses qui risquent selon le milliardaire de plonger le monde sans un «conflit nucléaire ».
«Les États-Unis sont très forts et patients, mais s’ils sont obligés de se défendre ou de défendre leurs alliés, nous n’aurons d’autre choix que de détruire totalement la Corée du Nord », a prévenu le président américain. Les États-Unis sont prêts, disposés et en mesure » de répondre militairement à Pyongyang, « mais espérons que cela ne sera pas nécessaire », a-t-il ajouté.
Par Noël SAMBOU