Dakarmidi – Sympathisant du Parti démocratique sénégalais par le biais d’un accompagnement du régime de Me Abdoulaye Wade jusqu’à la fin de son second mandat en mars 2012, j’ai alors décidé de mettre mon engagement politique entre parenthèse, le temps d’observer le comportement des nouvelles forces politiques émergentes.
Le Président Abdoulaye Wade avait l’habitude de dire : « En quittant la scène politique sénégalaise, j’emporterai avec moi tous les caciques de la scène politique de ma génération».
Avec la chute de Me Adoulaye Wade, battu au second tour par l’un de ses disciples, certes récalcitrant, en l’occurrence, le Président Macky Sall en mars 2012, nous avons assisté très tôt à l’émergence d’une nouvelle génération de politiciens, autrement dit, au renouvellement de la classe politique sénégalaise. C’est ainsi que Moustapha Niasse, l’actuel Président de l’Assemblée nationale, Djibo Leyti Ka, Président de la Commission du Dialogue des Territoires, Ousmane Tanor Dieng, Président du Haut Conseil des Collectivités territoriales ont troqué ce qui restait de leur carrière politique contre des strapontins de complaisance !
Comme dans un printemps arabe, de jeunes loups aux dents longues, ont surgi des flancs des partis classiques, dont les directions sont jalousement accaparées par des septuagénaires qui s’arcboutent sur des coquilles quasi-vides.
C’est ainsi que, pour la prochaine présidentielle, on parle plutôt de Karim Wade (Pds), Idrissa Seck(Reewmi), Pape Diop (Bokk Gis Gis), Khalifa Sall et/ou AÏssatat Tall Sall (PS ?), Abdoul Mbaye (ACT), Abdoulaye Baldé (UCS), Malick Gakou(Le Grand Parti), tous à l’assaut du Président sortant Macky Sall(APR), qui sera sûrement tenté par la quête d’un second mandat, plus qu’hypothétique… Hormis Idrissa Seck et Macky Sall, aucun de ces potentiels candidats ne s’était jamais présenté dans le passé à une élection présidentielle.
Ayant compris depuis la Présidentielle de 2000, qu’au Sénégal, seules les coalitions de partis, sont désormais susceptibles de gagner des élections, la plupart de ces nouveaux leaders politiques se sont retrouvés dans le cadre du Front Mankoo Wattu Senegaal dont Malick Gakou fut le premier coordonnateur. Cette opportunité, m’a permis de découvrir davantage l’homme, son parti ainsi que les hommes et les femmes qui partagent sa vision.
Faisant preuve d’un patriotisme avéré, d’une détermination sans failles, mais surtout d’une lucidité rassurante, le tout nouveau coordonnateur de Mankoo Wattu Senegal finit par convaincre ses pairs, au sein de la Conférence des leaders, qui n’ont pas hésité à réviser les statuts du Front pour lui prolonger son mandat d’un mois à une période irrévocable de trois mois. En plus des qualités de manager et d’homme de consensus et de loyauté dont M. Gakou a fait preuve, il y a la discipline et la solidarité exemplaires qui règnent au sein du Grand Parti, tant aux niveaux des hommes, des femmes que de la structure des cadres.
Ce constat largement partagé a été, pour ainsi dire, déterminant dans mon choix de rejoindre le Grand Parti, publiquement exprimé, depuis le mercredi 8 février 2017, via une interview dans un quotidien de la place.
L’autre raison est que, ce que d’aucuns appellent la seconde alternance, pilotée par le Président Macky Sall, loin de répondre aux attentes de la majorité des Sénégalais est en train de dévoyer les institutions du pays de leur substance républicaine.
Au lieu d’être une posture suprême qui catalyse autour d’elle les forces vives de la nation sénégalaise pour la construction de l’Etat, la Présidence de la République est réduite à une instance partisane, à la fois d’exclusion et de répression, mais aussi de favoritisme et de népotisme.
La sortie du Colonel de la Gendarmerie Abdoul Aziz Ndaw, celle non moins bruyante du Commissaire de Police Cheikh Saadibou Keïta, la démission fracassante de l’Assesseur Yaya Dia, qui a quitté la salle d’audience, lors du Procès de Karim Wade et Cie, après avoir prononcé sa démission et coupé son micro; la sortie spectaculaire de l’ancienne Présidente de l’Ofnac, L’Inspectrice d’Etat Nafi Ngom Keïta dénonçant une mal gouvernance inqualifiable, la radiation de l’Inspecteur du Trésor Ousmane Sonko, faisant suite de la dénonciation de pratiques fiscales frauduleuses de la part de l’Assemblée nationale, jugée défaillante par la plupart des Sénégalais, et la fameuse Lettre ouverte du brave magistrat Ibrahima Hamidou Dème, qui vient de démissionner du Conseil Supérieur de la Magistrature, faute d’une indépendance réelle de la justice, en passant par la publication d’un ouvrage sous le titre évocateur de «Où Va la République ?» du Ministre Conseiller d’alors, le Professeur sociologue, Malick Ndiaye, sans oublier la démission du Professeur Amsatou Sow Sidibé, sont autant d’alertes gravissimes qui ont été émises, par de hauts fonctionnaires de l’Etat, à l’espace de 5 ans de mandature de l’ère Macky Sall, prouvant ainsi, le blocage réel de nos institutions pour ne pas dire du pays tout court.
Face à un tel péril envahissant, aucun Sénégalais n’a plus le droit de se mettre en dehors du jeu politique. La République a besoin d’être sauvée avant d’être refondée. Les échéances électorales du 30 juillet 2017 s’avèrent de ce fait capitales et décisives, parce qu’elles permettent aux citoyens épris de bonne gouvernance et d’équité, d’instaurer, pour la première fois dans notre pays, une alternance législative, capable de juguler le spectre des menaces antidémocratiques qui découlent quotidiennement du régime finissant du Président Macky Sall. Ceci, en attendant d’instaurer une véritable alternance en 2019 au cas où le Président actuel souffrirait supporter une cohabitation plus qu’embarrassante pour la période de 2017-2019.
Pour ne pas rater ces deux grands rendez-vous républicains, j’ai décidé de militer activement dans le Grand Parti.
Mamadou Bamba Ndiaye